Slogan : Camair-Co, quelle cause nationale ?
CAMEROUN :: POINT DE VUE

Cameroun :: Slogan : Camair-Co, Quelle Cause Nationale ? :: Cameroon

Le ministre des Transports n’a de cesse de poser la compagnie aérienne comme un gage de fierté nationale. Et si sa pérennisation n’était au fond qu’un stratagème pour engloutir l’argent public ?

On connait la ritournelle mais il ne se lasse point de nous la servir. « Le président de la République a pris la décision d’assurer le redressement de Camair-Co qui constitue une cause nationale, l’un des porte-étendards de notre souveraineté », a encore martelé Edgard Alain Mebe Ngo’o, lundi 24 avril dernier en installant Louis Georges Kuoto Njipendi comme nouveau président du Conseil d’Administration du transporteur aérien camerounais.

Dans un entretien accordé à Cameroon Tribune édition du 21 Juin 2016, le ministre des transports y était déjà allé de son crédo nationaliste. « A l’instar des Lions indomptables et de l’Armée camerounaise, Camair-Co constitue une véritable cause nationale qui ne peut laisser indifférent le peuple camerounais à l’intérieur du territoire national et au sein de la diaspora », avait-il dit. Drôle de parallèle car alors même que la sélection nationale de football se transcende pour aller chercher un titre que personne ne lui prédit, alors même que les soldats du pays font preuve d’une rare bravoure pour repousser les assauts de la secte obscurantiste Boko Horam, on cherche désespérément les véritables faits d’armes d’une compagnie devenue un label de cacophonie et d’inconfort.

Laisser mourir le grand malade

Mais en quoi donc excelle Camair-Co pour qu’on puisse la célébrer comme une fierté nationale ? Ce grand malade quasiment condamné qui renvoie une image si hideuse du pays mérite-t-il qu’on y consacre autant d’énergie ? Autant d’argent ? Le seul fait de voler, de manière très intermittente du reste, assure-t-il le prestige d’ambassadeur des couleurs nationales ?

Combien d’écoles et d’hôpitaux  aurait-on pu construire avec les centaines de milliards engloutis dans cette compagnie qui cumule à ce jour une dette de plus de 35 milliards de Fcfa et qui continue de perdre 1,5 milliards de Fcfa par mois ? Si le Cameroun n’est pas capable de posséder et de  gérer une compagnie aérienne n’est-il pas plus sage de laisser ce patient agonisant mourir de sa belle mort et reposer en paix dans le cimetière fleuri des grandes réalisations du Renouveau ?

A en juger par le jeu de chaises musicales et l’inflation des plans de relance lourdement financés pour remettre ce transporteur à flots, on doit bien se dire que les enjeux sont ailleurs. Ils sont surtout dans les rentes que peut procurer une entreprise aux contours flous et dont nul ne sait si elle a vocation à être rentable ou à assouvir la soif de prestige du prince. On sait par exemple qu’un ancien Dg a réussi à s’y installer juste pour se faire payer des factures du fournisseur qu’il était et aurait grassement rétribué le haut cadre de la présidence qui a manoeuvré pour son ascension.

De même, on doute bien que ce soit simplement des questions de management qui viennent de précipiter la chute d’un Mefiro Oumarou qui ne sera resté  que 07 mois à la tête du conseil d’Administration de Camair-Co. Les enjeux sont ailleurs et à chercher dans la voracité financière de la bureaucratie bourgeoise qui tient le Cameroun en otage.

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo