Cameroun,Acharnement médiatique de Jeune Afrique : Le gouvernement fustige l’attitude mercantiliste de l’hebdomadaire
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Cameroun,Acharnement médiatique de Jeune Afrique : Le gouvernement fustige l’attitude mercantiliste de l’hebdomadaire :: CAMEROON

Dans une sortie mercredi dernier, Issa Tchiroma Bakary le ministre de la Communication, a remis en cause la dernière interview que le journal paraissant à Paris, a accordé à Marafa Hamidou Yaya qui selon lui, est en prison pour avoir conseillé à Paul Biya de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2011.

Camer.be vous propose ici, l’adresse du porte-parole du gouvernement à la presse.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,

Dans une de ses récentes éditions, l’hebdomadaire international Jeune Afrique a publié sous le titre, je le cite « J’ai conseillé à Paul Biya de ne pas se représenter, j’en paie aujourd’hui le prix fort », fin de citation, une interview de M. MARAFA HAMIDOU YAYA, dans laquelle l’intéressé remet une couche à sa ritournelle préférée sur le statut de sa condamnation et subséquemment, les conditions de sa détention.

Comme vous le savez, M. MARAFA HAMIDOU YAYA purge actuellement une peine d’emprisonnement de 20 ans pour complicité intellectuelle et détournement de deniers publics d’une valeur de 29 millions de dollars américains, soit environ 14,5 milliards de francs CFA, somme destinée à l’acquisition d’un avion de type Boeing Business Jet 2 pour les déplacements du Chef de l’État.

Comme vous le savez aussi, M. MARAFA HAMIDOU YAYA ne cesse de clamer à qui veut l’entendre qu’il est innocent des faits pour lesquels il a été condamné, qu’il est un prisonnier politique et sa détention est du reste arbitraire.

Fidèle à cette tradition, la dernière sortie médiatique de M. MARAFA n’échappe pas à cette rengaine.

Le Gouvernement par ma voix, a dans des adresses précédentes, établi en quoi M. MARAFA est un prisonnier de droit commun, détenu dans les conditions tout à fait conformes aux règles et aux procédures en vigueur dans le droit camerounais.

Je voudrais une fois de plus le rappeler ici :

Alors qu’il occupait les fonctions de Ministre, Secrétaire Général de la Présidence, M. MARAFA HAMIDOU YAYA avait reçu mission de diligenter la procédure d’acquisition d’un aéronef affecté aux déplacements du Chef de l’État. Il va, à cet effet, faire appel à l’Administrateur Directeur Général de la Compagnie nationale de transport aérien de l’époque, la CAMAIR, en la personne de M. FOTSO Yves Michel.

Pour les besoins de la cause et au lieu de s’adresser directement à la firme Boeing, le duo MARAFA-FOTSO va solliciter les services d’une entreprise dénommée GIA International, jusque-là inconnue sur l’échiquier de l’aviation civile.

GIA International va donc servir d’intermédiaire avec la firme Boeing. À ce titre, c’est GIA qui, sur ordre de M. MARAFA, reçoit le virement bancaire d’un montant de 31 millions de dollars américains, soit environ 15,5 milliards de francs CFA débloqués par le Gouvernement camerounais.

Alerté par la Banque Nationale de Paris – laquelle avait effectué le virement en question– sur le manque de sérieux, voire l’insolvabilité de GIA International, le Gouvernement avait alors dépêché une mission de contrôle auprès du constructeur Boeing. C’est cette mission qui a permis de constater que la société Boeing n’avait reçu que deux millions de dollars de la société GIA.

Les questions demeurées à ce jour sans réponses de la part des intéressés et qui auront amené les différentes juridictions ayant connu de cette affaire à conclure à la culpabilité de M. MARAFA

HAMIDOU YAYA et de ses co-condamnés, sont celles-ci : où est l’avion qui devait être acheté et qui n’a jamais été livré ? Ou à défaut, où se trouvent les 29 millions de dollars confiés à M. MARAFA HAMIDOU YAYA pour l’acquisition dudit avion?

Voilà donc pour le statut de prisonnier de M. MARAFA, qui indique clairement qu’il s’agit d’un prisonnier de droit commun, puisque l’infraction du détournement de deniers publics dont il a dûment été reconnu coupable, est une infraction de droit commun au sens de la loi pénale camerounaise en tout cas.

S’agissant maintenant des allégations de détention arbitraire dont M. MARAFA ne se lasse de se prévaloir, on se souvient que l’intéressé avait saisi le Groupe de Travail de l’Onu sur la détention arbitraire, en demandant sur la base de cette prétention, l’annulation de son procès et sa mise en liberté immédiate.

De toutes les raisons excipées par le Groupe de Travail de l’Onu et le requérant, aucune n’avait cependant résisté à l’analyse et aux réponses pertinentes apportées par le Gouvernement.

Il en est donc ressorti que la détention de M. MARAFA ne souffrait d’aucune irrégularité, que ce soit du point de vue de la forme que de celui du fond.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,

Les faits sont donc clairement établis sur le sujet MARAFA que l’hebdomadaire Jeune Afrique a pourtant choisi de remettre au goût du jour dans l’une de ses dernières éditions.

Mais l’on peut aussi s’interroger sur la récurrence de l’hostilité éditoriale dont ce journal fait montre dans le traitement qu’il fait de toute actualité concernant notre pays.

Je m’en vais vous en donner quelques morceaux choisis.

Sur l’année 2011, le 24 avril précisément, Jeune Afrique titre : « Comment va le Cameroun ? » Toujours en 2011, le 10 octobre, le

même journal revient à la charge avec un titre encore plus provocateur : « Cameroun. Paul Biya, jusqu’à quand ? »

Encore en 2011 : « Cameroun : Marafa Hamidou Yaya sur la touche » et un autre titre non moins vindicatif « Cameroun, petit peuple, grand péril ».

Passons à présent en 2012. Et c’est la Première Dame du Cameroun qui commence à faire les frais de cette cabale sous le titre : « Chantal Biya, femme invisible », avant que le 12 novembre de la même année, le Chef de l’État n’en redevienne lui-même la cible : « Cameroun : 1982-2012, de Biya à Biya ».

L’année d’après, le 16 juillet 2013, le Chef de l’État est mis en accusation face aux régions septentrionales sous le titre « Cameroun: Biya face au Nord ».

Deux mois plus tard, c’est l’épouvantail militaire que l’on tente cette fois-ci d’agiter. Le titre à lui seul en dit long : « Cameroun, une armée inquiète ».

Dès le début de 2014, Franck Biya, le fils aîné du Chef de l’État est à son tour allumé sous le titre : « Franck Emmanuel Biya, fils d’influence ».

Viendront ensuite, la fable sur Guérandi Mbara sous le titre : « Guérandi Mbara : le fantôme d’Étoudi », puis pour clôturer l’année, l’appel de la jeunesse à la sédition titré « Cameroun : le péril jeune ».

2015 s’ouvre sur une interview exclusive d’Yves Michel FOTSO, co-condamné de MARAFA HAMIDOU YAYA, sous le titre : « Tout est fait pour me détruire ».

2016 : interview de l’activiste défenderesse des droits des homosexuels, Me Alice NKOM, sous le titre : « Au Cameroun, les tribunaux sont aux ordres »

Toujours en 2016, la crise des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest est mise à contribution sous le titre : « Cameroun : les Anglophones

en ont marre des Francophones », puis « L’Intifada des Anglophones ».

L’année 2017 va s’ouvrir sur un véritable tir de barrage : d’abord la mise en accusation du Cameroun pour la suspension du réseau internet dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest sans considération aucune des raisons légitimes ayant motivé une telle mesure.

Vient ensuite l’agitation de la fibre tribalistique sous un titre incendiaire à la Une : « Cameroun, Les Bamilékés et le pouvoir », véritable ode à la haine et à la stigmatisation sociale.

Et tel que je l’évoquais tantôt, au cours de la même période, l’inévitable sujet MARAFA, une interview exclusive de l’intéressé titrée : « J’ai conseillé à Paul Biya de ne pas se représenter, j’en paie aujourd’hui le prix fort ».

Et dans tout ceci, rien sur le succès des Lions Indomptables à la Can 2017, le sixième du genre, sinon un titre polémique : « Comment les Lions Indomptables ont-ils pu remporter la Can ? »

Jeune Afrique n’en parle pas.

Mesdames, Messieurs les Journalistes,

Cette évocation du reste non-exhaustive des flèches décochées par l’hebdomadaire Jeune Afrique contre notre pays, et ceci de manière constante, renseigne à suffisance sur le fait d’un acharnement délibéré, d’une volonté manifeste de détruire la stabilité de nos Institutions, de saper nos valeurs et de travestir la perception que le monde entier peut avoir de notre Nation.

Quelles peuvent donc en être les mobiles et les raisons profondes ? Naturellement, comme dans tout dessein criminel, les motivations restent inavouées. Et dans ce cas précis, le journalisme a bon dos pour justifier une telle persécution.

Mais est-ce encore du journalisme qu’il s’agit ici, lorsque des faits sont ainsi tronqués et ceci de manière grossière ?

Sinon, comment comprendre qu’à aucun moment, aucun prétexte ait jamais été bon pour Jeune Afrique pour présenter l’actualité sur un même pays – le Cameroun – autrement que sous un angle apocalyptique ? Est-ce donc à croire que le Cameroun serait cette unique terre au monde où rien ne se passerait de manière positive ?

Et pourtant, la réalité est tout à l’opposé, que Jeune Afrique se garde toujours de voir et qu’il refuse de relater.

Le Cameroun demeure à l’évidence – et n’en déplaise à ses contempteurs – l’une des figures de premier plan en Afrique.

Dans la sous-région CEMAC, notre pays fait toujours figure de locomotive économique. À l’heure actuelle, notre économie présente la meilleure résilience à la crise à laquelle tous les pays membres de la CEMAC doivent faire face suite à l’effondrement des cours du pétrole et autres matières premières. Jeune Afrique n’en parle pas.

Alors que de nombreux pays et pas des moindres, sont aujourd’hui en récession, le Cameroun affiche un taux de croissance de 5%, avec une inflation contenue à un niveau parfaitement maîtrisable : Jeune Afrique n’en parle pas.

La politique des Grandes Réalisations initiée par le Chef de l’État se poursuit avec satisfaction.

Les infrastructures de transport connaissent un développement fulgurant avec parmi les projets les plus saillants, la construction des autoroutes Yaoundé-Nsimalen, Yaoundé-Douala et Kribi-Edéa, ainsi que celle du deuxième pont sur le Wouri à Douala, les pénétrantes Est et Ouest de la ville de Douala. Jeune Afrique n’en parle pas.

La première phase du complexe industrialo-portuaire de Kribi est aujourd’hui achevée et les financements en vue de sa deuxième phase sont déjà disponibles. Jeune Afrique n’en parle pas.

Au plan énergétique, les barrages hydroélectriques de Lom Pangar, de Mekin et de Memve’ele, sont tous parvenus à leur stade de finalisation.

Il faut ajouter à cela l’ambitieux projet d’adduction d’eau de Nachtigal, le boom des infrastructures sportives ou encore la réhabilitation technique de la CRTV, et j’en passe certainement. Ça n’intéresse pas Jeune Afrique.

Dans l’optique de l’accélération de la croissance économique de notre pays, le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, a décidé de la mise en place d’un plan d’urgence triennal financé à hauteur de près de mille milliards de francs CFA. Ce plan est aujourd’hui rentré dans sa phase d’exécution, de même que le plan d’urgence septentrional concernant les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-nord. Ça n’intéresse pas Jeune Afrique.

Quant au plan triennal « Spécial Jeunes » doté d’un montant de 102 milliards de francs CFA que le Chef de l’État le 10 février 2016, en vue de favoriser l’insertion des jeunes dans les circuits de production et de faciliter leur opérationnalisation en tant qu’acteurs du développement, il est depuis lors rentré dans sa phase effective.

Au plan touristique, véritable indicateur de l’attraction que la destination Cameroun n’a de cesse d’exercer sur les visiteurs étrangers, les statistiques officielles font état d’une progression constante allant de 669 000 touristes en 2010, 817 000 en 2012, 910 000 en 2014 à plus d’un million touristes en 2015. Jeune Afrique demeure de marbre.

En matière de maintien de la paix, le Cameroun prend une part active aux opérations de l’Onu et de l’Union Africaine destinées à résorber les crises et les conflits armés à travers le monde ; ce qui lui vaut d’ailleurs, à chaque fois, les félicitations de l’ensemble de la communauté internationale. Jamais Jeune Afrique ne s’en est ému.

Dans le même registre, notre pays abrite à ce jour plus de 600 000 réfugiés sur son sol, à la satisfaction des organisations internationales et de nombreux pays amis. C’est sans importance aux yeux de Jeune Afrique.

Face à l’agression dont le Cameroun fait l’objet de la part du groupe terroriste Boko Haram, nos Forces de Défense et de Sécurité, après

avoir mené à elles seules un combat victorieux contre l’ennemi, sont aujourd’hui aux avant-postes de la coalition constituée par les pays de la ligne de front, pour porter l’estocade définitive à cet autre démembrement de l’internationale du crime. Lorsque Jeune Afrique en parle, c’est pour fustiger l’action de nos Forces de Défense et de Sécurité, les vilipender et jeter l’opprobre sur elles.

Dans le concert des nations, le Cameroun et son Illustre Chef Son Excellence Paul BIYA, jouissent d’une respectabilité que personne ne peut leur contester, en raison des valeurs qu’ils promeuvent et du respect des grands principes de la démocratie et de l’État de droit.

Le Chef de l’État camerounais fait ainsi partie de ceux de ses homologues qui retiennent l’attention des grandes nations, comme en témoignent les visites croisées effectuées par les Chefs d’État et de Gouvernement étrangers sur notre sol, et celles que le Chef de l’État effectue à l’étranger avec un retentissement exceptionnel et des retombées économiques substantielles.

Tout récemment encore, ce sont les Chefs d’État des pays membres de la CEMAC qui tous, se sont retrouvés autour du Président de la République du Cameroun et à son invitation, pour plancher sur les incertitudes économiques auxquelles la sous-région fait face à l’heure actuelle.

Comment ne pas mentionner à ce sujet le succès éclatant de la visite d’État que le Président de la République vient également d’effectuer en Italie, à l’invitation de son homologue italien ? Jeune Afrique n’en dit mot.

Au plan interne et sous la houlette de Son Excellence Monsieur le Président de la République, les Camerounais ont su bâtir autour d’eux et entre eux une culture inébranlable de paix, d’unité et de solidarité, véritable socle de la stabilité qui caractérise notre nation.

De tout cet assortiment de mérites et de points positifs que nous venons d’évoquer, Jeune Afrique n’en a cure et jamais n’en fait cas.

Alors, nous disons ceci à l’adresse de l’hebdomadaire international Jeune Afrique, ainsi qu’à celle de ses mentors et autres commanditaires :

Aujourd’hui, le Cameroun vit sa grâce sous la vertu d’un homme : le Président Paul BIYA, que ses concitoyens ont librement choisi pour incarner leur souveraineté. Et il en sera ainsi tant que le peuple camerounais le voudra.

Jeune Afrique et ceux pour le compte de qui il agit doivent le savoir. Ils doivent aussi savoir que le peuple camerounais est un peuple mature ; qu’aucune sirène d’instrumentalisation et de déstabilisation ne saura faire déchanter les idéaux de paix, d’unité et de stabilité de la nation qu’il a choisi de faire siens.

Loin de nous de prétendre que le Cameroun serait un Eldorado, un long fleuve tranquille, un monde sans aspérités. Et d’ailleurs, quel pays au monde pourrait se prévaloir de l’être ?

Le Cameroun est un pays jeune, qui vient à peine de franchir le cap de la soixantaine de son existence en tant qu’État. Il est donc en train de se bâtir ; et ceci grâce à ce qu’il compte de plus cher en lui, à savoir la concorde et le vouloir vivre ensemble de ses populations.

Vouloir saper une telle aspiration, fruit d’un consensus opiniâtrement construit, ne peut laisser aucun Camerounais impassible.

Au nom du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, je demande donc au peuple camerounais de demeurer vigilants face à toutes ces entreprises de manipulation et d’instrumentalisation dont il est la cible.

À vous, femmes et hommes de médias au service de notre nation, je demande d’apporter les réponses les plus appropriées à ces tentatives perfides et malheureuses, par un engagement objectif de vos positions éditoriales, au service de la vérité des faits qui sous-tend votre noble métier.

Il s’agit en l’espèce d’un devoir de responsabilité sociale et de redevance citoyenne.

Voilà, Mesdames, Messieurs les journalistes, Distingués Invités, la lettre de la communication à laquelle je vous ai convié ce jour.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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