AFFAIRE HARISSOU : Le commissaire du gouvernement refuse l’audition du témoin de la défense
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Renvoyée au 07 avril dernier pour l'interrogatoire du témoin de la défense et des 3 journalistes impliqués dans cette rocambolesque histoire de complot contre la sécurité de l’Etat, l’audience s’est heurtée vendredi dernier au refus du ministère public, à propos de l’audition du témoin de la défense, au motif de défaut d’une pièce d'identité.

Il s’agit, selon nos informations, de Bokli Doba, maçon né à moulvoudaye (Mayo Kani) en 1985, fils de Bokli Joseph, instituteur à Touboro (mayo Rey) et de Djabou Pauline. Tentative de blocage du procès ? Pour la défense, 99% des détenus incarcérés à la prison principale de Yaoundé ne possèderaient pas de pièces d’identité puisqu' à partir de leur interpellation dans l'Extrême- Nord du Cameroun, ils ne sont plus en possession de leurs documents officiels.

Malgré la production par les avocats de la défense de la fiche signalétique établie par le régisseur de la prison, le commissaire du gouvernement et son substitut ont persisté dans le refus de voir le témoin Bokli Doba déposer. Le président du tribunal n'a pas accédé à leur demande et les a instruits pour la prochaine audience de procéder à l’identification du témoin de la défense en détention à la prison sous leur responsabilité, afin qu'il soit effectivement auditionné, pour contribuer ainsi à la manifestation de la vérité.

Apres le revers subi par l’accusation lors des dernières audiences, où elle a tenté en vain de revenir sur les éléments de preuve rejetés par le tribunal, concernant les infractions qui étaient attribuées aux accusés Me Harissou et Aboubakar Sidiki et l’obstruction constatée à l’audience de vendredi dernier pour l'audition d’un détenu témoin de la défense, s’achemine-t-on vers l’enlisement d’un procès où jusqu’ici, aucune preuve matérielle sur lequel pourrait s'appuyer l' accusation ne tient la route ? Rappelons que sur la complicité d'assassinat et ses infractions connexes de port d'armes de guerre, etc..., aucune preuves de cette complicité, instructions données, armes, argent, véhicules et autres fournis ou recrutement des rebelles etc.. n’a été apportée par l’accusation depuis le début de ce procès long de plus d’une année.

En plus et c'est très important pour la suite des débats, sur les rapports relatifs à ces attaques établis par le commandant de la gendarmerie de l'Est, non seulement le nom de l’éminent praticien du droit plongé malgré lui dans des affaires militaires n' y figure pas, mais ceux des personnes citées dans l'ordonnance de renvoi non plus. Bref, toutes les infractions contre les co-accusés ne peuvent prospérer faute de preuves, même celle d’outrage au chef de l’Etat. Rappelons que le tribunal militaire a rejeté le 10 février dernier, toutes les charges qui pesaient sur ceux qui sont accusés et détenus depuis plus de deux ans sur la base d’un dossier « monté au départ par la Direction générale de la recherche extérieure » selon Me Mbuny, avocat de la défense pour qui « le tribunal a déclaré nuls tous les éléments en provenance de cette institution y compris les procès-verbaux des auditions qui y ont eu lieu. C'est une première victoire du droit ».

Les faits dont on les accusait alors qui « se déroulent entre 2013 et 2014 inculpent Abdoulaye Harissou et Aboubakar Siddiki concernaient la collaboration avec les rebelles centrafricains. » Selon le Quotidien le Jour, Me Harissou était par ailleurs « soupçonné d’avoir recruté des rebelles au Tchad, en République centrafricaine et au Soudan » pour «déstabiliser les frontières du Cameroun et les institutions camerounaises». L’affaire Harissou est de nouveau renvoyée au 12 mai 2017. Un renvoi de plus, pour une affaire qui de toutes évidences et vu le contenu des débats, est cousue de toutes pièces, selon la défense.

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