LIONS INDOMPTABLES : Quand la feuille de match du joueur X fait foi
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Depuis 1990, chaque expédition de l’équipe camerounaise de football est suivie d’au moins un rapport dressé par les agents des services spéciaux du pays.

Ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), ce 04 avril 2017. La présence de deux personnages offre une surprise aux hommes de médias postés dans la cour étriquée de l’institution. Maxime Léopold Eko Eko (le directeur général de la Direction générale à la recherche extérieure, DGRE) et le Général Daniel Elokobi Ndjock (directeur central de la coordination à la gendarmerie nationale) sont là.

Dans la salle de réunion du  cabinet du Minsep totalement investie par le « Bruxelles gate » (la série de scandales ayant pollué le récent séjour des Lions indomptables dans la capitale belge), leur entrée prend à revers tout le monde. Sauf quelquesuns chez qui rayonnent des arguments du déjà-vu. «Beaucoup de choses ont été dites à Bruxelles. Chaque maillon de la chaîne a sa version. Mais il y a surtout la version de ces gens. Comment ne pas comprendre leur présence ici?», s’interroge une journaliste habituée des expéditions avec les Lions indomptables.

Au détour d’une phrase, un cadre du Minsep renseigne sur ce qu’on appelle «le joueur X de la délégation », l’autre nom donné aux agents des services spéciaux qui, discrètement, travaillent à la lisière de l’équipe.  

Faits d’armes

«Cela date de 1990», souffle-t-il aux journalistes avant de fredonner autour des «bulletins de voyages que ces espions dressent à leur retour et qui font généralement foi quand les responsabilités doivent être établies». Il ajoute: «A Alger 1990, la tanière était comme une mer endiablée. A la coupe du monde en Italie, on a commencé à voyager avec des gens très sympathiques et cela s’est inscrit dans la durée», interrompt-il brutalement.

Plongeant ensuite dans  les archives scandaleuses des Lions indomptables, notre interlocuteur affirme que c’est le rapport d’ambiance au sein de l’équipe camerounaise, concocté par les agents secrets au cours de la phase préparatoire de la coupe du monde italienne, qui a guidé Joseph Fofé (alors ministre de la Jeunesse et des Sports et chef de délégation du Cameroun) dans ses décisions. «Il me souvient qu’au cours d’une réunion là-bas, le ministre avait clairement dit à l’ensemble de l’équipe que même s’il n’est pas parmi eux, le président de la République reçoit chaque jour un journal très documenté sur toutes les affaires scabreuses et les scandales », appuie-t-il.

A prendre les mots et leurs sens, cela souligne qu’en plus des joueurs, les staffs technique et administratif des Lions indomptables sont observés à la loupe par le «joueur X». Selon un agent de liaison plusieurs fois infiltré, «le champ de compétence induit des modes de fonctionnement qui ne font pas systématiquement appel à des méthodes de recherche opérationnelle. Les renseignements recherchés concernent tous les domaines de la vie au sein de l’équipe susceptibles d'entraîner des mouvements revendicatifs ou protestataires ».

Au finish, indique notre source, la «moisson» a débarqué bon nombre de coaches du banc de touche de la sélection fanion camerounaise: les nationaux Léonard Nséké et Jules  Nyongha, le Belge Henri Dépireux, les Français Philippe Redon et Henri Michel, le Néerlandais Arie Hann et l’Allemand Volker Vinke. Des joueurs tels que Joseph-Antoine Bell et Samuel Eto’o Fils ont, eux-aussi, à leur temps, souvent été cités dans des rapports.

Attention

L’importance que Etoudi accorde aux «feuilles de matches sécrètes» est grande. En 2014 par exemple, le Cameroun quitte le mondial brésilien dès le premier tour avec un bilan catastrophique (03 défaites). La sélection camerounaise aura étalé au grand jour ses dissensions. Contre la Croatie, Alexandre Song a été expulsé pour avoir asséné un coup de poing dans le dos de l’attaquant Mario Mandzukic.

À la fin du match, Benjamin Moukandjo et Assou-Ekotto ont failli en venir aux mains… Sur la base d’un rapport confidentiel à lui destiné, le président Paul Biya avait ordonné à son Premier ministre de mener des «investigations» sur cette débâcle. Selon des indiscrétions dignes de foi, Philémon Yang n’a pas hésité à «écouter les grandes oreilles du renseignement». Ces dernières, il faut le relever, n’hésitent pas, selon quelques analystes à verser dans le clientelisme, le chantage et la  manipulation des faits.

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