Exploitation minière : Mafia autour des pierres précieuses à l’Est
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Seuls 84990 grammes d’or sont canalisés dans les circuits formels, pour une production mensuelle de 144650 grammes.

Selon des sources à la direction des mines et au sein de la commune de Bétaré-Oya, « cela fait plus de 80 ans que l’exploitation de l’or a commencé à Bétaré-Oya». Une unité administrative du département du Lom et Djerem, à l’Est. Cette mine solide, exploitée de façon artisanale, produisait
Jusqu’à 20% des recettes de l’Etat avant l’indépendance.

Mais aujourd’hui, regrettent  nos sources, le Cameroun ne tire presque rien de l’exploitation de son sous-sol malgré l’intense activité d’exploitation minière. Surtout avec l’installation des grandes sociétés dans la localité de « Mali » en 2007, à la faveur de l’opération de sauvetage de 6 tonnes d’or lancée par le gouvernement dans la perspective de la mise en eau du barrage de Lom Pangar. A cet effet, un responsable du Cadre d’appui à l’artisan minier (Capam) soutient que la région de l’Est seule regorge de 51 secteurs miniers, 509 chantiers actifs et 48630 artisans miniers, pour  une production mensuelle de 144650 grammes d’or.

Sur cette production malheureusement, seulement 84990 grammes sont canalisés dans les circuits formels. Sur le plan national, une intense activité d’exploitation d’or se fait également dans les régions du Sud, de l’Adamaoua et du Nord, avec une production d’à peu près 200 kg d’or par mois, canalisée aussi à plus de 95% dans les circuits clandestins des trafiquants.

Conséquences, avec moins de 1% de contribution au Pib, selon le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, cette activité ne rapporte presque rien, ni à l’Etat, ni aux populations et communautés locales.

« Mon village n’a jamais  bénéficié de revenus miniers. Or, c’est ici qu’on extrait de nombreuses richesses minières de ce Pays», déclare un chef du village à Bétaré-Oya. Pourtant, la loi portant code minier prévoit des compensations pour les populations affectées par une exploitation minière. « Le montant de la compensation sera prélevé sur la taxe ad valorem et sur la taxe à l'extraction des produits des carrières», précise le texte.

Malheureusement, soutient un géologue, « puisque ce système est déclaratif, les sociétés déclarent donc leur production à leur guise et commercialisent le reste de la production dans des circuits clandestins, avec un impact presque nul sur l’économie nationale».

Pour Abdoulaye Amadou, exploitant artisanal à Colomines, dans l’arrondissement de Ngoura, « les responsables du ministère des Mines sont beaucoup plus intéressés par ce qui va dans leurs poches directement et se préoccupent très peu des quantités déclarées ».

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