CRISE ANGLOPHONE : Joseph Wirba charge Fru Ndi
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Dans une correspondance datée du 7 mars 2017 et dont Le Messager a pu obtenir copie, le député de la nation, élu du département du bui, dans le Nord-Ouest, accuse le Chairman du Social democratic front (Sdf) de ne l’avoir pas soutenu et d’avoir été muet comme une carpe, au moment où sa vie était en danger.

Malgré la persécution et les vicissitudes dont il a été l’objet du fait d’avoir pris faits et cause contre la marginalisation des anglophones et d’avoir soutenu selon le régime, les sécessionnistes, le député Joseph Wirba, n’a point perdu le sens des civilités. Dans une correspondance que l’élu du département du Bui, région du Nord-Ouest, a servie au président national du Social democratic front (Sdf), celui qui est en fuite depuis quelques semaines, rompt le silence avec le leadership de sa formation politique, dont il est par ailleurs l’un des piliers depuis la naissance dans le sang du parti du 26 mai 1990.

Joseph Wirba, dit espérer  que cette missive trouvera Ni John Fru Ndi en parfait état de santé, malgré le fait que la crise actuelle lui donne des insomnies au lendemain de son opération. Toutes choses qui l’empêchent d’avoir un repos paisible. Ensuite, Joseph Wirba s’excuse pour son silence, depuis qu’il a disparu des radars en raison de la persécution dont il a été victime, sachant que ses propos et ses actes devaient lui valoir les remontrances d’un régime particulièrement répressif ces derniers temps, il a choisi la voie de l’omerta après avoir cherché à se sauver. Et pour cause, selon le député, l’ordre de son arrestation avait été établi par Martin Mbarga Nguélé, le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), sur instruction du secrétaire général de la présidence de la République en collaboration avec le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation(Minatd), le 20 janvier 2017. Mis au parfum de ce plan machiavélique, la veille, les sbires du régime répressif de Yaoundé sont allés à sa rencontre le 19 janvier 2017.

Utilisant une astuce que le  Chairman leur avait inculquée, il transporte les «envoyés spéciaux» du Dgsn à bord de son véhicule et les amène vers un endroit où il se sentait en sécurité. Il est entré par la suite dans un immeuble après avoir garé le véhicule laissant les «missionnaires » de Mbarga Nguélé dans ledit véhicule avant de fondre dans la nature, comme beurre au soleil. Immunité parlementaire Les infortunés flics y passeront toute la nuit en attendant le retour du député, qui avait tôt fait de prendre la clé des champs. Des amis, camarades et proches lui ont rappelé qu’il bénéficiait toujours de l’immunité parlementaire et ne devrait pas fuir. Connaissant le régime et ses méthodes depuis l’avènement de la démocratie en 1990, sachant que les lois et les règlements de la République n’existent que sur du papier, ne sont pas appliqués et ne peuvent rien face à l’autoritarisme d’un régime militaire, le député a préféré ne pas s’exposer en prenant la tangente et en se mettant à l’abri des barbouzes. Une semaine après, il reçoit un télex ordonnant son arrestation.

Sur ce document figurent deux noms : Wirba Joseph et Ayah Paul Abine, avocat général près la Cour suprême, en détention actuellement au Secrétariat d’Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie (Sed). Le député a donc pu éviter ce qui est advenu au magistrat de haut rang. Une humiliation et une violation grave de ses droits. Se considérant comme fils de John Fru Ndi, Joseph Wirba dit exprimer ce qu’il ressent du tréfonds de son coeur. Son intime conviction est que durant cette période où il a été persécuté, sa vie mise en danger avant d’être contraint à la fuite, son leader naturel qu’est John Fru Ndi ne l’a pas soutenu durant ces moments  difficiles.

Le silence de cimetière du Chairman a laissé songeur et encouragé le régime à poursuivre sans faiblesse, une répression aveugle, une violation des droits humains malgré la proclamation des libertés publiques et individuelles. Pour tout dire, selon le député en fuite, Fru Ndi l’a lâché au moment où il avait le plus besoin de lui. La mort ou l’exil «Lorsque j’ai dénoncé l’ensauvagement dont sont l’objet les anglophones dans ce pays, j’avais pris la pleine mesure des conséquences auxquelles je m’exposais. Elles pouvaient être la désapprobation et le rejet de quelques uns, la prison ou l’exil et même la mort. Je suis sans regrets. Si c’est le prix à payer pour libérer mon peuple, je suis prêt à payer ce prix» écrit l’élu du Bui.

On se souvient qu’au cours  de la session parlementaire du mois de novembre 2016, Joseph Wirba pour tirer à boulets rouges sur la longévité de Paul Biya au pouvoir, a dénoncé la «marginalisation» des populations anglophones et pire, soutenu le mouvement de sécession. Le Chairman, Ni John Fru Ndi, lors du dernier Nec tenu à Yaoundé, samedi 25 mars 2017, avait déclaré selon nos confrères du quotidien La Nouvelle Expression que «j’ai des soucis avec un parlementaire, Joe Wirba, qui, lorsqu’il a posé certains actes à l’Assemblée nationale, je lui ai dit qu’il s’est exprimé en son propre nom et non celui du parti. Je lui ai également dit que les prochaines fois, il devrait s’assurer qu’il parle en tant que membre du Sdf. Il m’a ensuite fait une correspondance dans laquelle il me dit que je ne l’ai pas soutenu» dixit Fru Ndi qui poursuit «lorsque quelqu’un ne parle pas au nom du parti, est-ce que je devrais le supporter ?

Tout le monde doit comprendre que  lorsqu’on fait partie d’un parti politique, on doit s’exprimer sous l’égide de cette formation politique et non à son nom propre», avait-il conclu.

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