Ernest Dikoum : « Nous venons d’acquérir les deux avions qui étaient en location »
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Monsieur le directeur général, vous avez participé, aux côtés du ministre des Transports et des représentants de  votre  consultant  Boeing,  lundi dernier,  à  une  importance  séance de  travail,  portant  sur  le  plan  de relance  de  Camair-Co.  Est-ce  qu’il s’est agi de revoir le plan validé ou d’adopter un nouveau plan ?
Il  ne  s’agit  pas  d’un  nouveau  plan. C’est  le  plan  qui  a  été  validé  par  le chef de l’Etat l’été dernier. Et lorsque la  nouvelle direction générale a  pris contrôle le 22 août, il était question de regarder, compte tenu de la dynamique actuelle, de la situation économique  et  de  l’environnement  et  d’y apporter quelques aménagements qui permettent  d’optimiser  le  plan.  Ce n’est  pas  un  nouveau  plan.  Et  ça,  il faut que ce soit clair dans les esprits. C’est le même plan qui a été optimisé. On  a  essayé  de  regarder  au  niveau des équipements, des dessertes ; et de voir quelles sont les dessertes qui peuvent être mises en priorité. Parce qu’un plan fonctionne pendant un certain  temps.  Donc,  il  faut  voir  à  quel niveau on en est. Initialement, le plan est  parti  pour  cinq  ans.  Maintenant, on peut l’étaler sur sept ans.  

Lors de sa validation, le plan de relance était prévu pour cinq ans. A quel stade de l’exécution de ce plan de  redressement  se  trouve-t-on  ?
On est à l’année zéro du  plan de redressement.  Tout  plan  a  une  phase de démarrage. Ce plan et le pool bancaire vont  de  pair. On  a  aménagé  le plan pour qu’il soit sur sept ans pour être en phase avec l’engagement au niveau du pool bancaire. C’est ce qui est convenu et qui arrange toutes les parties. Parce que normalement, quand vous faites un plan, il y a un compte d’exploitation prévisionnelle que vous devez présenter. Ce compte d’exploitation prévisionnelle s’étale sur sept ans. Il fallait qu’avec le pool bancaire, qu’on  fasse  la  même  chose  avec  le consultant Boeing.  

Comment  Camair-Co  compte  desservir  valablement  les  lignes  domestiques  avec  une  flotte  constituée de cinq avions seulement ?
Cinq  avions,  c’est  beaucoup  en  propriété dans une compagnie aérienne. Il y a peu de compagnies dans la sous-région  qui  ont  autant  d’avions  que nous. Je pense qu’il faudra qu’on arrive à informer nos compatriotes  et à leur dire  que  ce  n’est  pas  seulement  le problème  des  équipements.  Cinq avions,  c’est  beaucoup  si  tous  sont opérationnels en même temps.

Est-ce que c’est le cas pour la flotte de Camair-Co ?
Je peux vous dire aujourd’hui que nous opérons près de 72 vols par semaine, à  travers  le  Cameroun,  avec  deux avions. Le niveau d’opération d’équipements est en train d’évoluer. Nous allons remettre certains équipements à  niveau.  Il  faut  savoir  que  dans  le domaine aérien, il y a ce que nous appelons la maintenance règlementaire. Si vous avez votre véhicule, par exem- ple, vous devez l’amener à un moment en  révision.  Tout  cela peut  arriver  à buter, pour qu’on ne puisse pas avoir des appareils qui sont opérationnels. C’est  la  raison  pour  laquelle  nous sommes en train de signer des accords de support technique, de support équipements  qui  permettront  à  Camair-Co d’anticiper sur ces différents problèmes. Il faut qu’on arrive à résoudre les problèmes par les racines et non par le feuillage.   

L’un  des problèmes  majeurs de la Camair-Co reste le financement de son  plan  de  relance  évalué  à  60 milliards. Avez-vous la garantie que ce  fonds est mobilisable ?
Je voudrais préciser ici que le plan de relance de la  Camair-Co est soutenu et  encadré  par  le  gouvernement  du Cameroun, avec la garantie de souveraineté. Mais c’est à  travers l’accompagnement d’un pool bancaire. Il y a un groupe de banques qui ont syndiqué un prêt de 30 milliards pour la relance de  Camair-Co.  Ça  c’est  la  première tranche. Et nous allons continuer pour arriver à la deuxième tranche qui permettra que le plan, dans sa globalité, soit financé. Là,  nous parlons seulement de la première tranche. Mais, ce fonds  ne  sort  pas  du  trésor  public. C’est de l’argent qui est sorti par des banques  syndiquées, pour  accompagner Camair-Co.  

A quand les premiers décaissements de ce financement dont une partie est visiblement déjà bouclée ?
Les premiers décaissements ont déjà été effectués. Nous venons d’acquérir les deux avions qui étaient en location. Je crois que le ministre des Transports l’a dit hier. Les deux avions qui étaient en location depuis cinq ans sont désormais  la  propriété  de  Camair-Co.  Je pense que vous serez bientôt invité à la signature d’accord de l’achat de ces deux avions.  

Les observateurs déplorent des effectifs pléthoriques à Camair-Co qui seraient  en  inadéquation  avec  sa flotte  actuelle.  Y-a-t-il  un  plan  de réduction des personnels pour que l’entreprise soit viable ?
Lorsque j’ai  pris  fonction le  22  août 2016, les premiers commentaires que j’ai pu partager avec les médias allaient dans le sens de redonner confiance à mes  collaborateurs.  Honnêtement je ne  pense  pas  que  le  problème  doit être au niveau du personnel, de la réorganisation qui est en cours. Camair-Co  était  une  structure  de  passage.

On  n’avait  pas  encore  mis  en  place une structure de métiers de l’industrie. Nous  sommes  capables  aujourd’hui au lieu de parler des effectifs pléthoriques, allons-y doucement dans l’évaluation  du  potentiel  des  personnels que  nous  avons.  Et  comment  est-ce qu’on peut les recadrer en créant, par exemple,  de  la  valeur  ajoutée.  Par exemple,  le  département  Cargo  est un  département  qui  aura  une  unité qui  va  fonctionner  avec  les  mêmes équipes, qui travaillent à l’interne, en créant de la valeur ajoutée. Voilà des éléments qui ont contribué à optimiser le plan tel qu’il est présenté aujourd’hui.

Donc,  la  nouvelle  direction générale ne  se  focalise  pas  sur  les  effectifs pléthoriques.  Je  voudrais  déjà  vous informer que depuis notre arrivée, il y a déjà plus de 100 collaborateurs qui sont progressivement en train d’être mis à la retraite. L’effectif a été diminué de près de 15% depuis notre arrivée. C’est déjà un grand pas. Et nous avons continué à fonctionner normalement, tous les départements confondus. Et cette  réorganisation  est  en  cours. Nous sommes partis de plus de onze directions, pour six directions dans le nouvel organigramme.

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