Cameroun, Clin d'oeil: Les vendeuses de piment de la ville de Douala
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Cameroun, Clin d'oeil: Les vendeuses de piment de la ville de Douala :: CAMEROON

Devant l'ancien hôtel le Ndé à Douala au Cameroun, le long du Boulevard de la liberté, se trouve un endroit reservé jadis aux arrêts de bus. Cet arrêt dessert cette grande place devenue un point de rencontre des vendeurs de vehicules de seconde main. Un grand point de commerce ambulant s'est aussi crée au fil des ans. Plusieurs piétons s'arrêtent là bas pour s'approvisionner. Il y en a qui y vont pour acheter du piment très prisé du coin, de quoi faire les dernières courses avant de rentrer le soir.

Parmi ces marchands figurent les vendeuses de piment. Tous les soirs, elle commencent à s’installer vers 19 heures. Arrivent en premier les conducteurs de moto taxi qui jurent tous les jours de passer par là avant de rentrer chez eux tard le soir. Les vendeuses de piment installent ici des petits stands mobile sur lesquels leurs marchandises se disputent de la place. Les passants descendent du taxi et se rincent les yeux sur les stands achalandés. Les jeunes gens comme les travailleurs s’offrent aussi à cet exercice du soir.

Il est vrai qu'une fois ayant fait le tour de cet endroit, du moins les plus connues de Douala, le décor étonne le non-initié : Chandeliers, stands parfumés, peintures érotiques, instruments en cuir et surtout, dans le fond des couloirs noyés dans une ambiance luminaire secrète. Elles sont là tous les jours, même les dimanches, à vendre leur piment au premier venu. 

Tout se « négocie » et se monnaye ici à travers les gestes du doigt. Un autre lieu pour apprendre le langage des signes du bas de la ceinture.

La clientèle est nationale, internationale et très hétéroclite: des simples curieux aux habitués vêtus de cuir ou latex, en passant par les célibataires venus enterrer leur solitude.

Pour payer leur loyer ou " gagner " leur argent de poche, les vendeuses de piment seraient de plus en plus nombreuses à vendre leurs piments dans ces milieux. Certaines " travaillent " dans la journée  et viennent vendre leur piment la nuit tombée à cet endroit . D'autres utilisent Internet pour louer leurs services de vendeuse de piment. Attendre le client en petite tenue derrière un stand parfumé et enveloppé d'un drap.

Plusieurs hommes mariés se laissent tomber également dans le piège de ces dernières. Nombreux d’entre eux abandonnent enfants et épouse chaque soir pour aller vivre l’aventure du septième ciel chez une « vendeuse de piment » qui lui facilite la dilapidation de son revenu familial. Que faire, c’est la vie, diront-ils

Jour après jour, la clientèle s'agrandie. Toujours au rendez-vous, avec cette organisation professionnelle, cette éthique de travail incontestable de vendeuse de piment. Ne leur demandez jamais de vous parler de leurs chiffres d’affaires. Quel est le rapport entre l’effort fourni et les ventes réalisées ? Elle ont du succès bien sûr, les clients apprécient. Ce n’est pas une simple commerçante, comme beaucoup des marchands de trottoir. Elle ont trouvé un créneau original et semblent offrir un produit savoureux aux adeptes du piment. C’est un entrepreneur ! 

L’opération dure jusqu’au petit matin, et le lendemain matin, le trottoir est vidé de cette espèce de commerçante. Stands et rideaux diasparaissent le jour et réapparaissent à la tombée de la nuit..

* Vendeuse de piment en jargon local signifie prostituée

NB: Crédit photo, MATTEO MAILLARD

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