Bamenda : Ce que les populations ont dit au Pm
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Elles ont encore demandé la libération des personnes arrêtées dans le cadre de cette crise, mais aussi le retour d’internet.

Les enfants de la ville de Bamenda vont regagner le chemin de l’école dès ce mardi. Engagement pris devant le premier ministre chef du gouvernement. Les représentants des parents d’élèves, les chefs traditionnels, les acteurs de la société civile entre autre, vont jouer chacun leur partition pour que cette promesse soit tenue. Dans la salle du Congress hall de Bamenda, l’heure n’était pas aux longs discours, mais aux résolutions et à des engagements ce lundi 6 mars 2017.

C’est la  première escale d’une tournée d’apaisement que le Premier ministre Yang Philémon mène actuellement dans la région du Nord-ouest. Son programme prévoit une escale dans tous les départements de cette région. Le but est de résoudre la crise anglophone. Deux étapes principales ont marqué la journée du lundi 6 mars 2017. D’abord au Congress hall, où il s’est entretenu avec les autorités politiques, traditionnelles, judiciaires, religieuses et la société civile. La seconde halte s’est déroulée dans la salle du restaurant de l’université de Bamenda.

Attentes

Même la pluie qui s’est abattue sur la ville de Bamenda, n’a pas déjoué le programme. Traversant une « ville morte» de Bamenda où seuls les espaces de commerce alimentaires sont opérationnels, le Pm est allé à la rencontre de l’élite de la capitale régionale du Nord-Ouest. A chaque escale, le message du premier ministre est le même. Il invite les populations à tirer les leçons des villes mortes qui jusqu’à présent n’ont rien produit de positif.

«Vous avez voulu monter que vous êtes en colère. Le gouvernement l’a compris, et a pris des résolutions pour résoudre vos problèmes. Toutes les résolutions adoptés ici même à Bamenda, seront progressivement mises en application ». Yang Philémon va par la suite énumérer les changements déjà opérés pour harmoniser le bilinguisme, et anéantir les formes de marginalisation, et les mauvaises interprétations de certaines réalités, pour que le bilinguisme affirmé du Cameroun soit défendu par tous les camerounais. Toutefois, Philémon Yang insiste sur le fait qu’il ne cédera à aucune entrave qui va en marge de la Constitution du Cameroun. Le discours est apprécié.

Mais les acteurs de la société civile attendent davantage. «Vous voyez qu’il faut faire plus de trois heures de route pour joindre Bamenda à parti de Bafoussam. Un trajet qui s’effectuait jadis en une heure. A l’intérieur de cette région c’est tout dégradé. On est dans la zone anglophone, les plus lésés. S’ils ne veulent pas que le message de la marginalisation passe, il faut qu’ils fassent des réalisations concrètes » clame Abo Ashu acteur de la société civile. Si les échanges ont été brefs en raison du programme très chargé du Pm, les acteurs attendent d’autres actes que ceux annoncés. Surtout la libération des personnes arrêtées.

Un sujet qui n’a pas été évoqué lors des deux étapes. Pour le Pm, le retour au calme sera un préalable pour permettre au gouvernement, de redéployer le personnel, de superviser les revendications d’aménagement des programmes scolaires au secondaire, et entre les deux universités anglophones de Bamenda et Buea. Idem pour les autres chantiers. Lors de la séance de travail qui s’est déroulée dans la salle du restaurant de l’Université de Bamenda, les représentants des étudiants, les enseignants participants, ont été triés sur le volet pour se joindre au corps administratif. Certains estiment avoir été privés de parole. «Si l’on veut résoudre une crise, il faut écouter tous les points de vue.

Ne pas étouffer certains aspects qui vont certainement rejaillir très vite » clame un enseignant en anglais. Si certains porte-parole des enseignants reconnaissent que la grève qu’ils ont entamée le 21 novembre 2016 a été déjouée par d’autres acteurs et leurs revendications réelles reléguées au second plan, ils insistent sur le fait qu’il faut pour une fois, qu’on passe de la parole aux actes. «Ce qui fait mal, c’est que nous sommes habitués à des promesses. Il faut des choses concrètes », clame l’un des professeurs de l’université de Bamenda. Tous ont aussi reconnus qu’ils ont des efforts à mener pour solutionner. Ils s’inquiètent tous des dérives de cette grève.

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