Processus électoral : Le manque d’impartialité d’Elections Cameroon plombe l’engouement populaire
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CAMEROUN :: Processus électoral : Le manque d’impartialité d’Elections Cameroon plombe l’engouement populaire

C’est le résultat d’une enquête menée par Dynamique Citoyenne (DC), un réseau indépendant de suivi des politiques publiques, avec le soutien financier du Haut-commissariat du Canada au Cameroun, laquelle enquête, indexe aussi le déficit de culture politique des Camerounais.

Cela est connu de tous. Après 1992 où le régime de Yaoundé avait effectivement été battu à toutes les élections, y compris l’élection présidentielle où il ne dut sa survie qu’à un flagrant  déni des résultats par Alexis Dipanda Mouelle le président de la Cour suprême d’alors, Paul Biya, a pris toutes les mesures pour verrouiller le système électoral, et s’assurer ainsi un règne à vie et sans partage à la tête du Cameroun.

Constatant l’effrayante  et effroyable indifférence  des Camerounais face aux différentes élections régentant la vie politique de leur pays, DC, dans le cadre d’un travail dénommé  « Projet de promotion de la participation citoyenne des organisations de la société civile au processus électoral », se veut comme une esquisse de réponse à ce phénomène déplorable. Selon l’Ong internationale, le taux de participation aux élections, depuis le retour au multipartisme, n’a jamais atteint 50%.

Et comme causes majeures du désintérêt sans cesse croissant des Camerounais pour différentes élections (législatives, municipales, présidentielle), l’absence d’un calendrier électoral clairement défini. L’influence du pouvoir exécutif sur Elecam, l’indisponibilité et/ou le retard dans la distribution des cartes électorales. La désignation par le seul chef de l’Etat (président du Rdpc, parti au pouvoir), des membres d’Elections Cameroon, eux-mêmes militants du Rdpc.  Le système biométrique incomplet, le trop long délai qui précède la proclamation des résultats. Le bicéphalisme à la tête d’Elecam (conflit de compétences entre le directeur général des Elections, et le président du Conseil électoral). La dualité (ambiguïté) à la direction des Elections : une au ministère de l’Administration territoriale, et l’autre à Elecam.

Les travaux de DC  qui ont se sont déroulés dans les dix régions du Cameroun de novembre 2016 à  janvier dernier, ont  ciblé les organisations de la société civile, avec un taux d’adhésion de 30% pour les femmes. Le résultat des travaux compilés dans une vingtaine de pages, révèle un fort taux de participation des jeunes. Sont aussi mis en index dans le désamour des Camerounais pour les élections, l’absence de candidatures indépendantes aux élections législatives et municipales. L’irréaliste caution de 30 000 000 FCFA pour l’élection présidentielle, les impossibles conditions à remplir pour une candidature indépendante à cette élection. Le code électoral non consensuel, la fraude électoral
 
Recommandations de Dynamique citoyenne

Au vu des observations antérieures triées sur le volet, DC recommande à l’endroit des décideurs politiques, un calendrier électoral précis, des élections à double tour et à bulletin unique. La majorité électorale à 18 ans, la mise en place du Conseil constitutionnel ainsi que des Conseils régionaux. Le changement de mode de désignation des membres d’Elecam, la révision du Code électoral, l’accréditation à temps des Osc pour l’observation des élections.

Pour ce qui est des partis politiques, il est demandé de plaider pour un Code électoral consensuel, participer effectivement et en permanence à l’animation de la vie politique, présenter des programmes de société clairs et précis aux populations, sensibiliser sur le fonctionnement du système politique et électoral, s’impliquer davantage dans le dépouillement des votes et rédaction des procès-verbaux y relatifs.

A l’endroit des populations, DC recommande une bonne connaissance du code électoral, l’inscription sur les listes électorales, l’appropriation des programmes des candidats, ainsi que le choix par la seule pertinence du programme de société. La dénonciation des fraudes auprès des autorités compétentes.

Aux médias, DC souhaite une plus grande contribution à l’information et à la sensibilisation des populations sur la nécessité de voter. La diffusion des programmes politiques des candidats aux différentes élections, éduquer sur l’engagement politique, œuvrer au dialogue entre pouvoir politique et citoyens.

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