Inflation : 800 F Cfa le litre d’huile de palme à Douala
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Le Cameroun contraint d’importer la matière première afin de résoudre la baisse de la production locale, due aux changements climatiques.

Panier à main, Huguette, une ménagère résidant à Bonamoussadi, dans l’arrondissement de Douala Ve, parcourt le marché du quartier. Tous les rayons sont passés au peigne fin cette matinée du 28 février 2017. Sous un soleil accablant.

« Je suis fatiguée de chercher les noix de palme au marché. Je voudrais bien faire un bon plat de Kwuem [feuilles de manioc, Ndlr] pour ma famille», se lamente-t-elle, le visage dégoulinant de sueur. « C’est de plus en difficile de trouver les noix de palme en ce moment », répond une commerçante.

Après plusieurs heures, elle aperçoit  enfin sur un petit étal, le « précieux sésame ». Sauvée, crie-t-elle à tue-tête. Quatre tas de noix de palme. Le tas coûte 100 F Cfa. Lesquels sont rapidement achetés par Huguette. Ces noix ne sont malheureusement pas suffisantes pour le repas du jour. La ménagère est forcée de se rabattre sur l’huile de palme. Là aussi, le litre a connu une hausse. A cause de la pénurie, le litre coûte 800 F Cfa. Soit  une augmentation de 200 F Cfa.

Plusieurs ménagères de la capitale économique subissent depuis trois mois cette inflation. «Nous sommes en pleine saison sèche, on ne comprend pas ce  qui se passe», lance Madeleine, une ménagère rencontrée au marché de Bépanda. Mais, pour les détaillants, le prix du litre varie entre 700 et 800 F Cfa en fonction de la qualité. «Nous vendons le vrac à 700Fcfa», confie Marie, une vendeuse au marché de Bépanda. La tine de 20 litres est passée de 9000 à 14 500 F Cfa, apprend-on. Les raisons de cette baisse de la production locale d’huile de palme restent méconnues des commerçants. Mais pas des raffineurs.

«Nous observons un déficit d’huile de palme du fait des conditions climatiques. Le palmier à huile à un principe très particulier : le soleil doit alterner avec la pluie pour que la production soit abondante. Ce qui n’est pas le cas depuis quelques mois. Les noix sont encore très petites sur les palmiers et attendent les pluies. Mais les commerçants spéculent sur les prix», explique Jacquis Kemleu Tchabgou, secrétaire général de l’Association  des raffineurs, des oléagineux du Cameroun (Asroc).

Pour prévoir cette baisse continue - moins30% en 2016 - le Comité de régulation de la filière des oléagineux « a anticipé, au profit des industriels, en obtenant les importations de la matière première. Nous avons obtenu d’importer 96 000 tonnes d’huile brute pour 2017», soutient Jacquis Kemleu Tchabgou. Et depuis le mois de janvier dernier, 11 000 tonnes ont déjà été importées.

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