Crise anglophone : L’expérience canadienne pour une voie de sortie ?
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Haut-commissaire du Canada  au Cameroun, et ambassadeur du Gabon et de la République centrafricaine, René Cremonese qui était l’invité du 5ème numéro du Café du  Club des journalises politiques du Cameroun (Cjpc), a subtilement laissé entendre que fédéralisme et décentralisation, sont des équivalences sémantiques.

Hôte du Cjpc que dirige Georges Alain Boyomo, rédacteur-en-chef du quotidien Mutations, René Cremonese, quoique refugié derrière sa carapace de diplomate, a été sollicité  sur la crise sociale qui secoue les régions anglophones du Cameroun depuis presque cinq mois.  Avec cependant les précautions et les réserves inhérentes à sa fonction, le Haut-commissaire du Canada au Cameroun, et ambassadeur au Gabon et en RCA, n’a trouvé aucun sujet tabou.
 
A propos justement des revendications des Camerounais de culture anglophone, le Canadien qui peut revendiquer une carrière diplomatique de 30 ans, pense que  « Ce problème existe dans tous les pays. Il y a une partie de la population qui fait des revendications. Ce débat a commencé dans les années 60 mais je dois dire que le Canada est un pays fédéral. Il y a eu adoption du bilinguisme,  du biculturalisme, du bi-juridisme  ainsi que et l’introduction des lois juridiques.  Le fédéralisme, c’est essentiellement la décentralisation. Mais les questions ne sont pas les mêmes.  Il appartient cependant au Cameroun de déterminer son type de fédéralisme », a-t-il déclaré.
 
Mettant du bémol dans ses propos, René Cremonese, Canadien anglophone, confie  cependant qu’en dépit de ces concessions, l’idéal de plusieurs citoyens,  est de voir le Québec indépendant. Selon lui, des récriminations demeurent toujours. « Nous pensons, avoir fait beaucoup d’efforts pour que le Québec, la partie francophone du Canada, ne se sente pas phagocyté par la partie majoritaire anglophone. Le Canada est l’inverse du Cameroun pour ce qui est du nombre d’anglophones et de francophones.  Donc aujourd’hui, l’expérience du Canada  peut être un modèle ou un moyen devant permettre au Cameroun d’aborder les mêmes questions, et de sortir de cette crise », a-t-il suggéré.
 
Interrogé sur cette peur bleue qu’ont les autorités de Yaoundé sur  le fédéralisme, René Cremonese prétend que le levier principal en la matière, s’appelle  bonne gouvernance. « Il n’est pas question de répondre par l’affirmative ou par la négative. La constitution camerounaise de 1996 promeut cela et au Cameroun de déterminer son type de fédéralisme ».  Le diplomate qui a dit avoir été contacté  par Yaoundé, recommande l’amélioration de la forme de l’Etat.

L’ancien conseiller ministériel d’Ottawa est ensuite « taquiné » sur  Elections Cameroon (Elecam), une copie pâle d’Elections Canada, et d’ailleurs avoir été financée par le Canada.  Et sur les critiques de l’opinion publique  relayée par le Cjpc, à l’endroit d’Elecam, René Cremonese, se révèle alors sous  le refuge classique consubstantiel à la fonction de diplomate. Pas nécessairement une langue de bois, mais une position médiane. « Il vous revient d’améliorer vos institutions. Il y a des gens qui me disent que cette institution (Elecam, Ndlr) fonctionne bien ! Je ne vais pas entrer dans ce débat ». Et de nuancer ensuite  qu’Elections Canada est une institution non partisane,  où on ne retrouve aucun militant de parti politique.
 
S’appesantissant enfin sur l’aspect économique, le Haut-commissaire du Canada au Cameroun qui a offert l’hospitalité aux journalistes dans sa résidence de Yaoundé au quartier Bastos, a déclaré que plus de 25 000 Camerounais,  vivent au Canada. Et  sur  le  volume des échanges entre son pays et celui de Paul Biya, René Cremonese a avancé le chiffre de  30 milliards FCFA/an, avant de renchérir  que le Cameroun est le premier partenaire du Canada en Afrique centrale.   

L’entretien entre le diplomate américain et le Cjpc nous apprend enfin  que les industries canadiennes au Cameroun, ont pour cible, les infrastructures, l’éducation et les industries extractives. Et de nous rassurer enfin qu’un séjour non-stop de deux ans au Canada, suffit pour acquérir la nationalité de ce pays qu’on dit avoir le 2ème meilleur niveau de vie du monde après les U.S.A. Même si à la fin, René Cremonese a été  quelque peu mis en difficulté par la question qui veut que les étrangers n’exercent que des métiers « sales » au Canada, des travaux de prolétaires.

Pour la 6ème édition du Café du Cjpc, apprend-on, est en ligne de mire comme client, Mounouna Foutsou le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique.

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