Insécurité : Peur dans les établissements scolaires
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Viols, consommation de drogue, consommation d’alcool, agressions d’enseignants et vols de manuels scolaires inquiètent la police.

La petite Sandra, 15 ans, élève au lycée bilingue de Yaoundé à Essos n’a pas vraiment repris conscience depuis vendredi dernier. Ce jour-là, elle a été victime d’un viol. La jeune fille montre encore des signes de fatigue. 12h, mardi 21 février. Elle est allongée sur un banc à la Compagnie de sécurisation des établissements scolaires et universitaires, située non loin du carrefour intendance à Yaoundé où une enquête est en cours.

L’histoire de cette jeune fille donne des frissons. Après la sortie des classes, Sandra est invitée par cinq camarades pour prendre un jus. La randonnée a lieu chez l’un des jeunes lycéens. Une fois à destination, Sandra est servie. Alors qu’elle commence à boire son verre, la jeune fille sombre dans l’inconscience. Elle ignore ce qui s’est passé par la suite. C’est tard aux environs de 21h que ses camarades décident de la déposer à l’entrée du domicile parental, au quartier Nkolmesseng dans un état inconscient.

Vers 22h, monsieur Ateba, le père de la jeune fille est informé par ses voisins de la présence de Sandra, qu’il recherche depuis, à l’entrée de sa maison, presque inanimée. Il va immédiatement s’enquérir de la situation. Sur les circonstances de ce viol, monsieur Ateba, le père de Sandra enrage : « J’ai cherché Sandra toute la soirée, je ne savais pas où elle était. Lorsqu’on m’a dit qu’elle est couchée à l’entrée de la maison, j’ai cru qu’elle était morte. Elle était inconsciente, c’est dimanche qu’elle a commencé à parler, mais elle était toujours fatiguée, j’ai été obligé de l’amener à l’hôpital pour faire des examens. C’est à l’hôpital qu’on m’a fait dit qu’elle a été droguée et violée.

Elle a dévoilé les noms  de ses camarades qui étaient avec elle. Ils sont tous des élèves au lycée bilingue. Ces gars ont été conduits ici à la compagnie de sécurisation des établissements scolaires et universitaires». L’un des présumés violeurs de Sandra, un jeune de 13 ans, comme une coïncidence, a été conduit lundi dernier à la compagnie de sécurisation des établissements scolaires et universitaires pour une affaire de vente de tramol au sein de l’établissement scolaire. Lundi dernier vers 12h, ce jeune élève de la classe de 5ème a été arrêté hors de l’établissement en possession d’un sac contenant plusieurs paquets de tramol. Conduit le même jour à la police, l’enfant a été relaxé dans la soirée en présence de ses parents. Un jour après, il y revient dans une affaire de viol.

Les locaux de la compagnie de sécurisation des établissements scolaires ne désemplissent pas. Lundi dernier, 11 élèves du lycée bilingue de Yaoundé y ont passé la nuit. Ils ont été interpellés entre autres pour consommation de tramol, agression des enseignants, consommation de l’alcool et vol des manuels scolaires.

Il faut agir

Même les policiers disent être choqués par l’ampleur que prend le phénomène d’insécurité dans les établissements scolaires. Un officier de police s’alarme : « La situation est grave, compte tenu des cas qui nous parviennent ici. Chaque jour, nous recevons plus de 10 cas de consommation de drogue dans les établissements scolaires. La semaine dernière, nous sommes allés mettre la main sur un groupe d’élèves du lycée d’Elig-Essono. Ceux-ci venaient à l’école avec des sacs pleins de tramol, de couteaux, des miroirs cassés et des lames. Je suis parent, lorsque je vois ce qui se passe actuellement dans les établissements scolaires avec nos enfants je suis très inquiet. »

Dans la même unité de police, un inspecteur, degoûté, raconte l’histoire de cinq élèves d’un collège privé, parmi lesquels trois garçons et deux filles surpris le 11 janvier dernier dans une chambre en pleine séance de partouze. Ces élèves sont âgés groupe est constitué de deux filles entre 13 et 15 ans. Dans le bureau des enquêtes de cette compagnie où le reporter s’est introduit hier, plusieurs objets confisqués entre les mains des élèves sont visibles sur une table. Parmi ces effets, il y a un couteau et un sac contenant des paquets de tramol.

Depuis le 1er janvier dernier, la compagnie de sécurisation des établissements scolaires et universitaires a reçu plus de 150 appels de détresse des chefs d’établissements scolaires privés et publics. Les interventions menées sur le terrain ont conduit à la saisine d’un important stock de chanvre indien et de tramol. Les élèves égarés conduits dans cette unité sont fouettés en présence de leur parents avant d’être relaxés pour certains. Au niveau des circuits de provenance des tramol, un policier précise :

« L’Etat doit décider de mettre fin à la vente des médicaments dans la rue parce que c’est là-bas que ces enfants vont s’approvisionner tous les jours. Concernant le chanvre indien, ils vont s’approvisionner dans certains quartiers comme Tsinga Elobi et Etoa-meki.

Sur les autres comportements déviants, nous notons l’impact négatif des réseaux sociaux avec les groupes comme wattsapp et le reste. Les parents que nous convoquons ici sont parfois surpris d’apprendre ce que leurs enfants font à l’école », s’inquiète un policier.

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