Qu'est ce qui coincce : Lancement de l’exploitation du Port Autonome de Kribi
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Prévu pour le mois de Mars 2017, le lancement des activités du nouveau Port en eau profonde de Kribi ne semble pas se préciser. A quelques jours de cette mise en service,  les projets d’accompagnement  annoncés il y’a quelques mois tel que l’Installation des Administrations Douanières, approvisionnement en eau, fibre optique, construction de l’autoroute LolabéKribi, restent encore inachévés.

Initié par le Gouvernement camerounais dans les années 80 en vue de promouvoir l’exploitation et la commercialisation des nombreuses ressources dont regorge le Cameroun, le projet Port en eau profonde de Kribi refait surface en 2008 dans le cadre  de la mise en œuvre de la politique de relance de l’économie nationale à la faveur de l’atteinte du point d’ achèvement de l’ initiative PPTE. Le 7 Octobre 2011, le Président Paul Biya assiste personnellement à la cérémonie de la pose de la première pierre du Complexe IndustrialoPortuaire de Kribi. Le 23 Août 2016, Patrice Melom est nommé par le Chef de l’Etat comme étant le premier Directeur Général du Complexe, tandis que Simon Pièrre Simo Njounou est lui nommé Président du Conseil D’Administration. Le 29 Juin 2016, le Président de la République signe deux Décrets Portant réorganisation du Port Autonome de Kribi modifiant ainsi les deniers textes datant de 1999, 12 ans avant la pose de la première pierre en 2011. Le Port de Kribi devient: «une société à capital public, dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, ayant l’État comme unique actionnaire.

Les installations Portuaires et urbaines inachevées

Le transPort maritime qui est la fonction amont d’un Port se gagne sur le terrestre. Or à Kribi, il n’existe pas encore une logistique arrière pour  tirer le flux de marchandises qui devra être réceptionné au PAK.  Le Port de kribi qui n’est qu’un Port de transit (ne dispose pas de zone de stockage dans le domaine Portuaire) ne peut accueillir que 4 à 10 mille conteneurs. L’absence d’une voie ferrée et des routes viables donnant accès à l’arrière-pays sont des arguments souvent avancés pour expliquer l’attente liée au lancement de l’exploitation des installations Portuaires de Kribi. Certains experts pensent que malgré ce retardement apparent de l’activité sur le site, des mesures alternatives telle que l’utilisation du Port de Kribi comme un Port d’amortissement du flux  permettra par un système de cabotage de réceptionner puis de reconduire les conteneurs vers Douala. Cependant, toujours d’ après ces experts, le Co modalité qui devait se fixer sur le Port pour cette opération n’est pas encore à jour.

Les infrastructures d’accompagnement du Port en eau profonde de Kribi semblent progressivement se mettre en place. Parmi celles-ci, figure l’installation des Administrations Douanières et Para douanières.  Cependant, pour que ces administrations douanières aménagent, il faudra encore que l’ensemble de démarches effectuées auprès de divers Ministères aboutissent, question d’assurer de la conformité des installations du Port. Sur un tout autre plan, les équipements du Port fonctionnent avec de l’énergie. Or pour le moment, il existe une centrale thermique d’une capacité de 6 Mw mégawatts. Cette centrale thermique couvrira essentiellement les besoins énergétiques du Port dans sa phase I. A long terme, il faudra réaliser une ligne de 225 kv, pour couvrir les besoins énergétiques de l’ensemble du Complexe Industrialo-Portuaire de Kribi (CIPK), précise une étude d’avant-projet détaillé commise pour évaluer les besoins du CIPK. En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, les travaux d’approvisionnement du Port via le réseau public était censés démarrer depuis le début de l’année 2017. La signature de la convention de financement du projet d’approvisionnement en eau potable du complexe s’est d’ailleurs tenue le 11 Juin dernier à Kribi.

Des contrats toujours attendus

La lenteur des procédures administratives, la taxation douanière trop élevée, la non disponibilité des espaces pour l’installation des plateformes logistiques à l’extérieur de l’espace douanier sont quelques problèmes que les concessionnaires impliqués dans la chaine des activités du Port de Kribi dénoncent. A côté de ceux-là, la signature des contrats entre le PAK et les adjudicataires CMACGM /Bolloré/CHEC ; Nécotrans/KPMO ; et SMITH/ LAMALCO ayant gagné le marché d’exploitation des terminaux et celui de remorquage semble toujours être en attente.

La mésentente des adjudicataires !

Quand le Premier Ministre lance l’appel d’offres, en Janvier 2014, pour la désignation du concessionnaire pour le terminal polyvalent du Port de Kribi, les alliances se dévoilent. Necotrans et KPMO se mettent ensemble grâce à un accord de groupement signé en 2013. Les accords entre les deux parties prévoient alors des parts de 51% pour l’opérateur français qui existe depuis 1985 et 49% pour l’entité composée d’opérateurs camerounais KPMO, mis en place pour les besoins de la cause : la concession du terminal polyvalent du Port de Kribi. Le décret du 26 Août 2015 du Premier Ministre camerounais attribue la concession du terminal polyvalent du Port en eau profonde de Kribi  au groupement Necotrans/KPMO. Les négociations s’ouvrent pour la rédaction du contrat définitif. D’après KPMO, tout est fin prêt. Sauf que, quelques semaines plus tard, la société de gestion du terminal polyvalent va se heurte aux manœuvres et renoncements de Necotrans.  

En Octobre 2016, dans une correspondance adressée aux autorités administratives camerounaises, KPMO, consortium formé par neuf opérateurs qui revendiquent cumulativement plus de 50% des opérations sur la place Portuaire de Douala, dans la capitale économique du pays ; dénonce une tentative de dislocation du consortium par le partenaire Necotrans, pour des fins hégémoniques. Le patron du consortium camerounais, juridiquement constitué en Mai 2016 et qui regroupe des transitaires, des manutentionnaires et des agents maritimes, estime que la manière de faire de Nécotrans va à l’encontre du pacte d’associés conclu entre les deux parties. Dans une interview rendu publique le 15 Février 2017 dans l’hebdomadaire Tribune d’ Afrique,  Edouard Fochivé,  Directeur Général de 2M, entreprise membre de KPMO, indique que  « après plusieurs dysfonctionnements, nous pouvons nous targuer de dire à ce jour, qu’autour de la table nous avons maintenant pu à travers le Pacte d’actionnaires repositionner et redéfinir les exigences. Nécotrans, chef de file conduit aujourd’hui ce groupement avec la Conseil d’Administration, la Direction Générale et la Direction Financière ». Si le problème de part semble réglé, celui  de la légitimité reste querellé.

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