Cameroun,Université des Montagnes : une conférence pour tordre le cou aux épidémies
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Cameroun,Université des Montagnes : une conférence pour tordre le cou aux épidémies :: CAMEROON

Ce mercredi 15 février 2017, le campus de Banékané, site définitif de l’Université des Montagnes, a été le théâtre de démonstrations scientifiques et empiriques portant sur la gestion pré et post épidémiques.

C’est une initiative d’One heath de l’UdM, club financé par l’Ong Ohcea. La conférence dont la nécessité impérieuse n’est plus à démontrer, a été conçue et pilotée par des étudiants de la montagne du savoir. Au terme des échanges, avec cerise sur le gâteau, des explications pratiques de laboratoire, des différentes parties ont célébré avec faste, le happy end. Il était question de donner des rudiments contre des menaces que représentent les maladies infectieuses.

Près de 400 étudiants mobilisés par la cause, responsables de la formation de l’UdM, spécialistes des cliniques universitaires des Montagnes, professionnels de santé, dans une synergie d’action, ont érigé une plate-forme de concertation, de partage et de proposition visant à améliorer au mieux, les politiques gouvernementales en matière de santé publique, qui sont certes mises en branle, mais dont quelques goulots d’étranglements restent à rectifier.

Parole aux acteurs

Pr Facho Balaam, point focal One heath UdM-Cameroun: « Voir le club one heath exister dans toutes les universités camerounaises »

L’objet de la rencontre était de faire inculquer aux jeunes étudiants, membres du club One heath, le concept des maladies émergentes et réémergentes. Voir comment ces maladies peuvent se rependre dans notre environnement. Après l’aspect théorique reçu dans des communications issues de la conférence, l’autre phase consistait à les plonger dans des réalités pratiques de laboratoire. Savoir quels sont des éléments que nous disposons pour poser des diagnostics de telle ou telle autre maladie. Il est évident pour Ohcea, les porteurs du futur projet uni-santé c'est-à-dire homme-animal-environnement, se sont nos étudiants actuellement, qui seront sur le terrain demain. Ils comprendront qu’une maladie n’est pas seulement une question de transmission homme-à-homme, mais qu’une maladie peut provenir de l’environnement ou des animaux, c’est ce qu’on appelle approche holistique, qui prend en compte tous les aspects de la vie. L’objectif à moyen terme est de voir le club one heath exister dans toutes les universités camerounaises, ce qui nous permettra de ratisser large sur des maladies citées plus haut. L’UdM est point focal, car il a adhéré pour la première fois au concept uni santé, petit-à-petit, il sera étendu partout.

Ewondo Ndjeng Elisée, président One heath UdM: « Ce qui fonde l’esprit One heath »

Cette conférence s’inscrit en droite ligne des réalisations du club One heath que nous voulons présenter à l’ensemble de la communauté mondiale. Au cours de celle-ci, il s’agissait de nous étendre sur l’impact ou sur des menaces des maladies infectieuses. Ce d’autant plus qu’il y a nombre de pathologies et des agents infectieux qui restent inconnus. Il était dont de bons tons d’avoir des pré-requis sur comment les éviter et comment sensibiliser les populations sur des méthodes de prévention. Etant entendu que lorsqu’on parle de santé publique, il faut impliquer plusieurs personnes qui pourront interagir dans la grande chaine. Nous avons misé sur la grande mobilisation, c’est ce qui explique la forte présence des étudiants ici aujourd’hui. Bien sûr ce n’est pas l’apanage de la seule filière médecine, nous avons réussi à créer une plate où des étudiants des autres filières de santé humaine et animale y compris des filières technologiques travaillent en parfaite synergie, c’est ce qui fonde d’ailleurs l’esprit One heath.

Dr Pierre René Fotsing Kwetche, microbiologiste-UdM: « Nous avons pris la grippe aviaire comme prétexte »

Notre stratégie consistait à éviter des enseignements magistraux. Nous avons procédé par la lecture d’un texte témoin, décortiqué par des étudiants qui leurs permettaient de répondre aux questions et de faire des commentaires. C’est une technique interactive qui pousse l’étudiant à être maitre de ce qu’il fait. Nous l’avons fait ainsi pour mettre en confiance des étudiants qui croient qui ne comprennent pas grand-chose de ce qu’on les enseigne. Je leur dis toujours que je ne suis pas une caisse à réponse aux questions. Ainsi, chaque étudiant s’engage à s’exprimer. Le résultat obtenu est satisfaisant, le type de réponse apportée me le conforte. La grippe aviaire est considérée comme une zoonose. L’idée première d’One heath étant de parler de santé dans sa globalité, associant santé humaine et animale, connaissant le nombre de réservoir qui existe pour la grippe aviaire, il était important de l’adopter comme sujet de réflexion. La finalité étant de montrer que chacun peut se greffer à la politique des pouvoirs publics, c’est donc une question de collaboration.

Dr Bouba Mfokwe, Directeur de l’hôpital de district de Bangangté:« La riposte aux épidémies doit être multisectorielle »

Ma présence à l’UdM entant que directeur de l’hôpital de district de santé de Bangangté est toute simple. Avec l’UdM, nous entretenons des relations multiples, sur le plan de la formation continue et sur le plan de la formation pratique des étudiants. Mon exposé était d’expliquer des dispositifs pris par le Gouvernement de la République pour gérer des épidémies dans notre pays. La riposte à chaque épidémie, mérite une certaine organisation. Je me réjouis du fait que notre pays ne croise pas les bras quant à la maitrise de ces menaces. Il fallait leur donner des mesures prises sur le plan national, régional et même au niveau opérationnel. Je me suis étendu également sur la collaboration et sur l’information qui est une denrée essentiellement périssable. Là, il faut rapidement identifier des maladies à potentiel épidémique et les notifier à temps pour permettre la riposte. La riposte aux épidémies doit être multisectorielle. A partir du moment où il faut impliquer d’autres ministères, cela devient très difficile. C’est pourquoi en cas d’épidémie, le premier ministère préside un comité qui intègre plusieurs ministères apparentés.

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