Cameroun,Bamenda: Menace sur le défilé du 11 février
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Cameroun,Bamenda: Menace Sur Le Défilé Du 11 Février :: Cameroon

Ambiance la veille de la célébration de la fête de la jeunesse. Le 11 février, date de la célébration de la fête de la jeunesse, a été choisi comme l’une des journées villes mortes de la semaine par les grévistes anglophones.

Cette semaine à travers la république, les établissements scolaires vibrent au son des soirées culturelles, des championnats inter-établissements et autres concerts ou kermesses. Dans les écoles primaires,
un point d’honneur est mis sur les répétitions du défilé, avec l’apprentissage des chants patriotiques à scander lors du passage devant la tribune officielle.

Dans la ville de Bamenda, et malgré un déploiement policier qui impose la prudence, cette tradition n’a pas été respectée.

Depuis quatre jours que les leaders syndicaux ont levé le mot d’ordre qui semblait justifier l’arrêt des cours depuis la fin du mois de novembre 2016, les élèves sont rares. Le sous-système anglo-saxon d’éducation est à l’arrêt. La plupart des écoliers du primaire ont déjà fait deux mois sans passer devant leur école. Là où elles se rendent, les autorités administratives qui se battent pour éloigner le spectre des « ghost town » trouvent des écoles bien ouvertes, avec des enseignants présents mais sans élèves.

Adolphe Lele Lafrique, le gouverneur, a constaté que le mouvement d’humeur est bien suivi, jusque dans les villages du Bui qu’il a visités. Quelques francophones qui s’y rendent sont le plus souvent sans tenue de fréquentation et attendent que les parents viennent les chercher. De là à s’aventurer dans la rue pour défiler, il y a un pas qu’aucun enfant ne veut franchir. Le sentiment le plus répandu, c’est
la peur.

Dans la bataille psychologique qui oppose les néo-sécessionnistes au gouvernement, les premiers ont pris un point cette semaine en changeant les jours de grève.

De lundi et mardi, la « journée de désobéissance pacifique » est passée à lundi, vendredi et samedi. Malgré la célébration durant le week-end du patriotisme des leaders enseignants qui ont sauvé l’année scolaire de la jeunesse en levant leur mot d’ordre de grève illimitée, les contestataires de l’ordre républicain ont réussi à imposer le débrayage lundi. Le 6 février 2017, contre toute attente, les cours n’ont pas repris dans les établissements scolaires et à l’université, malgré l’enthousiasme des proviseurs conditionnés par une hiérarchie qui ne cache pas le bâton. 

A 7h du matin, la ville de Bamenda était déjà déserte. Aucun véhicule de transport en commun ne circulait. Par peur des casses, les cars de transport d’élèves sont restés garés dans des lieux sécurisés. Comme programmé par les tracts dont la ville et ses alentours sont arrosés, les activités ont repris leur cours normal le mardi. Hier, des indices permettaient de pronostiquer un mot d’ordre encore suivi ce jour. La gestion de cette journée déterminera le comportement des citoyens le lendemain. Comment fera-t-on pour se rendre à la place des fêtes ?

Les enseignants se plaignent de la pression des sous-préfets. Les actes de violence enregistrés en début de semaine confirment leurs craintes. Ils se disent pris entre deux feux : d’une part le gouvernement qui envoie les policiers chaque jour relever les noms et matricules des absents et de l’autre la machine des grévistes qui envoie des menaces personnalisées à ceux qui s’écartent de leurs injonctions.

Dans les tracts qui circulent, il transpire la volonté de boycotter tout ce qui concerne la célébration du 11 février, que ses rédacteurs assimilent à un héritage colonial. Pour les autorités, seule la mobilisation souhaitée des jeunes du parti au pouvoir pourrait donner un brin de vie à la journée de demain. A condition que les états-majors locaux réussissent à dissiper le sentiment de peur qui contamine.

Depuis que des manifestants ont empêché la tenue d’un meeting au sommet de ce parti, les militants du parti du flambeau font profil bas. Objectif de boycott Les élèves du lycée de Ndop qui ont organisé une séance d’entraînement relative à la parade du 11 février 2017, ont dû retourner dans le campus de leur établissement aux pas de course. 

Des cailloux venus de nulle part, ont découragé ces derniers. Si progressivement certains élèves retournent dans les salles de classe, ils se heurtent à des cas de violence qui se multiplient dans les villes de la région du Nord-Ouest. « Tout laisse croire que c’est juste le boycott du 11 février qu’ils veulent réussir. 

D’après certains messages, après ce succès, ils vont laisser la ville en paix et tout va devenir comme avant », lance, sans conviction, un enseignant du lycée de Down-town. 

La principale question est de savoir s’il y aura défilé du 11 février dans le Nord-Ouest ?

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