Santé : Etat des lieux de la couverture universelle le santé
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De nombreux malades ont difficilement accès aux soins dans des hôpitaux, faute de moyens.

L’accès au traitement en santé reste problématique pour de nombreuses familles. Il faut se rendre à l’hôpital muni d’un carnet médical, payer un billet de cession à la caisse pour rencontrer un médecin. 1000 Frs pour un médecin généraliste et 2000Frs pour un spécialiste. Après consultation, il faut se rendre une fois de plus à la caisse pour payer les frais d’examens qui s’élèvent entre autres à 5000frs pour la numération, 1500Frs pour la goutte épaisse ou le Vih, 10000Frs pour l’hépatite.

Avant le retrait  des résultats des examens, un traitement provisoire est prescrit avant celui correspondant aux résultats des examens. Pour les familles et les personnes démunies, l’accès aux soins de santé est contraignant. Seulement 6% de la population est couverte par un mécanisme de protection en santé. Selon une analyse menée par les experts du secteur, le taux de paiements directs des soins de santé par les familles représentent 70% et le pays est classé 5ème sur 37 pays par la banque mondiale.de ce fait, de nombreux malades sont partis des hôpitaux, sans soins, étant pourtant dans un état critique pouvant conduire à la mort.

« Je souffre d’un accident vasculaire cérébral depuis 10 ans. Cet accident m’a paralysé une partie du corps. Mon mari décédé aujourd’hui, et ma fille ont dépensé tout ce qu’ils avaient sans succès. Je suis sans soins faute de moyens », a indiqué Eugénie Minfoumou, 70 ans. Assen Susanne âgée de 45 ans, garde elle aussi une mauvaise expérience du système de santé au Cameroun. Elle dit avoir fait le tour de plusieurs hôpitaux y compris l’hôpital Central de Yaoundé pour une opération à la gorge. N’ayant pas pu collecter un million et demi qui lui avait été demandé comme frais d’opération, elle a fini par vivre avec la maladie.

Des exemples similaires sont légion. Pourtant, l’organisation mondiale de la santé indique dans le droit humain à la santé, qu’aucun individu ne doit débourser des sommes astronomiques pour se soigner de façon à s’exposer à un risque d’appauvrissement. Pour sacrifier à cette exigence, un document de stratégie nationale pour l’extension de la protection sociale a été validé au Cameroun en 2013. Dans ce programme, la mise en place d’une couverture universelle en santé dont les besoins de financement ont été estimés à 5824 milliards de Frs cfa sur la période de 12 ans est prioritaire.

L’objectif visé par la stratégie sectorielle de santé 2016-2027 est de faire du Cameroun, un pays où l’accès universel aux services de santé de qualité est assuré pour toutes les couches sociales, avec la pleine participation des communautés. Pour aboutir à ce résultat, une architecture basée sur la mise en place d’une structure nationale unique de gestion technique et financière de la couverture en santé a été élaborée. Elle a pour objectif de mettre à la disposition de chaque citoyen une carte de couverture en santé, et un numéro d’identifiant unique, sur l’ensemble du territoire national. La mise en oeuvre de cette couverture passe par le recouvrement des contributions. Un ensemble de préalables ont été envisagés dans l’optique de mener à bien le projet.

Chez les travailleurs du secteur formel, cette contribution sera prélevée automatiquement sur le salaire par les services compétents des finances et du trésor public pour les agents de l’Etat, et par les employeurs pour les travailleurs du secteur privé. Les agents à la retraite, seront prélevés automatiquement sur la pension par les services compétant et la Caisse nationale de prévoyance sociale. Pour les travailleurs de l’économie informelle, ces fonctions seront déléguées à une pluralité d’acteurs nationaux qui interviennent auprès des populations tant en milieu urbain que rural. Il s’agit entre autres des mutuelles sociales, des instituions de micro finance, des organisations non gouvernementales, des coopératives et des associations professionnelles.

Les ressources collectées y compris la part patronale seront reversées dans le compte de la structure nationale de gestion. «Nous devons améliorer notre taux de mutualisation qui est de 2%. Ceci permettra la mise en commun des ressources pour pouvoir acheter les prestations de manière stratégique. C'est-à-dire, payer pour des soins de qualité en ayant fait un positionnement à l’avance. Ce positionne comprendra la contribution de l’Etat et des personnes », a indiqué Dr Elise Owono Virginie, sous directeur de la prévention et de l’action communautaire. Les personnes pauvres et vulnérables ne disposant pas de revenus suffisants pour contribuer seront exemptées du paiement de la cotisation.

« Nous voulons mettre en place un système social où, ceux qui ont la capacité de contribuer, le font à hauteur de leur capacité ; et ceux qui ne l’ont pas, sont supportés par le système. Nous avons travaillé avec le ministère des affaires sociales sur la méthode d’identification de ces personnes extrêmement pauvres. Il y a des critères au niveau communautaire et un test économique qui permettent d’avoir la liste de ces personnes », a ajouté Elise Owono.

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