Nouvelles violences et poursuite de l'opération "villes mortes" à Bamenda
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La crise due à une grève d'enseignants persiste à Bamenda dans le Nord-Ouest, où une opération "villes mortes" observée depuis fin 2016 s'est poursuivie lundi et de nouvelles violences ont été enregistrées dans la veille dans la nuit, remettant en cause la signature d'un accord sur la suspension de la grève annoncée samedi, rapportent la presse camerounaise.

Cet accord conclu entre le gouvernement et quatre syndicats d'enseignants lors d'une réunion tenue samedi dans les services du gouverneur du Nord-Ouest prévoyait la reprise des cours effective dans les établissements scolaires et l'université de Bamenda lundi, après plus de deux mois d'interruption à cause de la grève.

L'annonce de cette nouvelle saluée comme un ouf de soulagement par les élèves et leurs familles a été suivie de peu d'effet lundi, la reprise des cours attendue étant demeurée timide et partielle dans une poignée d'établissements de Bamenda comme depuis le début du deuxième trimestre de l'année scolaire 2016-2017 survenu début janvier après les fêtes de fin d'année, d'après les récits de la presse.

La tension est même encore montée, après un incendie aux apparences d'acte criminel perpétré au bloc administratif abritant les bureaux du proviseur et du censeur ainsi que sur un bus dédié au transport des élèves du lycée bilingue de Nitop, dans la ville, dans la nuit de dimanche à lundi, rapportent les quotidiens Mutations et Le Jour mardi.

Des cas d'agression physique sont aussi rapportés à l'endroit de quelques élèves victimes d'une campagne d'intimidation menée par des individus non identifiés pour empêcher la reprise des cours et entretenir un climat de peur au sein de la population.

Dans le cadre de cette campagne, des tracts sont ventilés appelant les habitants de la principale ville de la région du Nord-Ouest au respect d'une opération " villes mortes", passée de trois à quatre jours, mardi, mercredi, jeudi et dimanche, afin de contraindre le pouvoir de Yaoundé à satisfaire les revendications des syndicats d'enseignants.

La grève avait débuté le 21 novembre à Bamenda, au lendemain d'une manifestation d'avocats, avant de s'étendre rapidement dans l'ensemble de la région du Nord-Ouest et celle du Sud-Ouest.

Ses instigateurs affirmaient exprimer le mal-être des ressortissants de ces deux régions anglophones minoritaires du Cameroun et exiger une meilleure intégration dans le système institutionnel national dominé par les francophones.

Les revendications avaient pris une connotation politique traduite par des appels en faveur du fédéralisme pour certains et de la sécession pour d'autres, une remise en cause de la forme unitaire actuelle de l'Etat.

Début décembre, des violences meurtrières avaient été enregistrées à Bamenda. Après plusieurs rencontres tenues dans cette ville, le gouvernement avait annoncé en janvier la suspension des négociations entamées pour une sortie de crise face à l'intransigeance des syndicats d'enseignants.

Ces négociations ont repris samedi, où la signature d'un accord avec quatre syndicats sur la suspension de la grève a été annoncée. Mais des voix se sont aussitôt élevées au sein de ces organisations pour le dénoncer et bloquer son application.

Fin janvier, le président camerounais Paul Biya avait annoncé la création d'une commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, dans le but d'apaiser les tensions.

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