Friperie : Un véritable frein au développement de l’industrie textile locale
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Parmi les obstacles qui freine le décollage de la jeune industrie textile en formation figure en bonne place, l’importation croissante de la friperie et des vêtements à l’état neuf ; y compris le manque d’appui du secteur textile local.

Selon un couturier travaillant à Jemann Institute of Fashion à Douala, la somme de 500 milliards de FCFA ainsi dépensée de 2011 et 2014 est une somme mirobolante qui aurait permis à la jeune industrie textile locale de connaitre un véritable bond. Comme de nombreux couturiers et autres cadres des entreprises telles que Cicam, rencontrés ces derniers jours à Douala, l’absence d’une politique d’industrialisation du pays explique en partie cette forte tendance du pays à dépendre de l’étranger pour habiller ses citoyens.

« Sinon,  qu’est-ce qui empêche l’Etat d’encourager l’ouverture sur place des usines, spécialisées dans la production des vêtements, afin de réduire notre dépendance de l’extérieur ? », interroge Gerémie Kamen, couturier au marché Congo de Douala. En attendant que soit rapidement implémenté le tout nouveau plan d’industrialisation, il indique que les problèmes que rencontrent les créateurs et couturiers camerounais sont légions. « Le tout premier obstacle a trait à l’accès au financement.

A ce niveau, il est pratiquement impossible, et du moins pour l’instant, de dénicher un homme d’affaires ou banquier qui voudrait bien se risquer à investir dans notre secteur. On a des projets qui vont dans le sens de l’industrialisation de l’habillement au Cameroun. Mais on fait face à un réel problème de financement. L’autre difficulté, c’est celle de l’accès à l’information. Il arrive parfois qu’on ait vraiment envie de faire les choses comme ailleurs, mais l’on ne sait pas comment procéder. On ne sait pas à quelle porte toquer. Et c’est vraiment un problème »,souligne Marc T, fashion designer.

A l’heure de la relance économique, ce dernier se dit préoccupé par l’absence d’interlocuteurs crédibles au sein de l’administration. « Nous avons parfois des projets à soumettre aux autorités, mais on ne sait pas à qui on peut adresser des projets de grande envergure. On n’a pas toujours besoin de la bonne information qui peut nous aider à saisir les opportunités susceptibles de faire décoller l’industrie d’habillement au Cameroun. Enfin, je citerais le problème de formation. Je pense qu’il faut former davantage les jeunes dans ce secteur. Car, les demandes qui continuent de pleuvoir exigent qu’on ait de la main d’oeuvre qualifiée disponible et prête à intervenir.

C’est vrai que nous formons déjà pas mal de jeunes, mais ce n’est pas suffisant. Il en faut plus et il faut des lignes de financement pour ça », explique-t-il, ajoutant que l’avenir de ce secteur d’activité dépend des efforts qui seront faits aujourd’hui. A ces difficultés, s’ajoutent les tractations avec le fisc, les charges fixes et autres dépenses qui freinent le déploiement des professionnels.

Assistant chez John Institute à Douala, un employé dit en savoir quelque chose. « Nous vivons ces problèmes au quotidien. Et il faut reconnaître que ces aspects que l’on a tendance à minimiser pèsent sur les professionnels de la haute couture et de la mode. En effet, ils nous empêchent d’être plus ambitieux et de conquérir plus d’espaces », déclare-t-il.

Aussi, il ajoute que les professionnels du secteur n’ont même pas la logistique adéquate pour se déployer. « A John Institute, on aimerait bien créer des showrooms et des ateliers dans les 10 régions du pays. Mais où sont les moyens pour le faire ? Or, ce n’est ni le potentiel, ni la volonté qui manque. Puisque le marché est là. Il suffit de le conquérir », conclut-t-il

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