Prévisions : Ce que pourrait coûter la crise anglophone à l’économie camerounaise
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Prévisions : Ce que pourrait coûter la crise anglophone à l’économie camerounaise :: CAMEROON

Une nouvelle vague des villes mortes est annoncée à compter d’aujourd’hui jusqu’au 23 février prochain, dans les régions du Nord et du Sud-Ouest. Elle va paralyser les activités sociales et économiques pendant les trois premiers jours de chaque semaine.

De l’avis des économistes, si les villes mortes persistent dans le Nord et le Sud-Ouest, elles pourraient coûter quelques points de croissance du PIB et remettre en question les prévisions du Minepat qui sont de l'ordre de 6%. Un mois de grève impliquerait la cessation prolongée des impôts et taxes. Mais, il est assez difficile pour le moment, d’évaluer les pertes économiques causées par les récentes villes mortes au niveau régional et dans l’ensemble du tissu économique camerounais.

Aucune récente descente sur le terrain n’a déjà été effectuée à ce sujet. Toujours est-il que les régions du Nord et Sud-Ouest constitue 17,5% de la population et qu’elles regorgent de nombreuses ressources du sous-sol et du sol. Son sous-sol fournit l'essentiel de la production nationale de pétrole brut (Rio del Rey). Son sol est propice à la création de plantations des cultures de rente telles que le cacao, le café, les palmiers à l'huile, l'hévéa, le thé, la banane,... et à la pratique d'une gamme variée de cultures vivrières (macabo/taro, pommes de terre, igname, riz, légumes,...).

On peut  ajouter à cet immense potentiel naturel, un tourisme assez développé (Mt Cameroun, plages de sable volcanique, lac de cratère, chutes, ...). La zone anglophone ne vivant pas en autarcie, elle entretient d'importantes relations commerciales avec les 08 autres régions du Cameroun a-t-on appris. Son instabilité affecterait inéluctablement le tissu économique national.

Une journée « ville morte » ou blocus général, est une grève générale caractérisée par la fermeture des commerces, des services et des entreprises. L’économiste Mboka Tongo, a encore en mémoire ce qu’a été les villes mortes des années 90 au Cameroun. Et pour lui, une solution consensuelle et rapide doit être trouvée à la crise anglophone : « les villes mortes en continue sont un désastre économique et commercial.

Les pertes financières des villes mortes des années 90 ont été évaluées à 5 milliards par jour, soit un total d'environ 750 milliards pour toute l'opération » a-t-il relevé. Le Sud-Ouest est la région qui produit le plus de cacao au Cameroun. Cette crise pourrait impacter négativement les exportations de cacao (génératrices de devises) et par conséquent la balance des paiements apprend-t-on. L’économiste Vincent Kuété quant à lui, pense que la crise est encore gérable et le pire encore évitable: « nous sommes en pleine campagne cacaoyère certes.

Mais, si les activités sont à l’arrêt pendant deux ou trois jours et qu’après elles peuvent reprendre, les pertes seront moindres et d’aucun impact important dans le tissu économique » a-t-il dit avant de nuancer son propos: « mais si les villes mortes s’étendaient sur toute une semaine de manière continue, alors une descente sur le terrain serait nécessaire et les dégâts importants » a-t- conclut.

Toutefois, le  ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, René Sadi, a interdit les activités du consortium de la société civile anglophone sur l’ensemble du territoire national. Il faut dire que c’est lui qui était le principal interlocuteur dans les négociations avec le gouvernement. On annonce à ce jour l’arrestation de plusieurs cadres de ce syndicat qui, pour continuer ses activités malgré l’interdiction, a transféré son bureau en Europe et promet un mois de villes mortes (du 23 janvier au 23 février 2017).

Le gouvernement camerounais de son côté a durci le ton mardi dernier à Yaoundé, lors d’une conférence de presse donné par le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma. Il a été claire sur la question : « il n’y aura ni fédéralisme, ni sécession au sujet des revendications des syndicats d’enseignants et avocats qui ont cours dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest qui, depuis le mois de novembre sont à l’arrêt de travail parce qu’exigeant des réformes propres au système anglophone et par la même occasion, le retour au fédéralisme comme dans les années 1960. Ou carrément, la sécession »

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