Gouvernance. Pourquoi il faut interdire les cérémonies de vœux au Cameroun
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Gouvernance. Pourquoi Il Faut Interdire Les Cérémonies De Vœux Au Cameroun :: Cameroon

Au moment où plusieurs pays de la zone Cemac sombrent dans la crise, et que nombre d’entre eux ont déjà pris des mesures pour réduire le train de vie de l’Etat, le Cameroun ne devrait pas continuer de soutenir le rythme actuel au grand dam de la grande masse qui peine à trouver ne serait-ce qu’une pitance quotidienne.

Les cérémonies des vœux de nouvel an au Cameroun sont devenues un grand brassage de personnels. Au vu du nombre impressionnant des départements ministériels, les services du Premier ministre, de l’Assemblée nationale, du Sénat, des activités de la Première Dame et des services de la présidence de la République, sans oublier les services déconcentrés des premiers cités, les fêtes de fin de nouvel an s’étalent souvent sur presque les deux premiers mois de l’année nouvelle.

Cela pourrait être considéré comme étant normal, si ces occasions restaient un moment d’échanges pour réfléchir ensemble et baliser la voie à la réalisation de la feuille route arrêtée pour chaque service. Malheureusement, le fait que ce moment soit devenu une activité très lucrative pour certains responsables véreux de nos administrations, amène à s’interroger sur la portée réelle de ces cérémonies par ces temps de morosité économique où les restrictions budgétaires devraient être de vigueur.

L’on se souvient qu’il y a quelques années, le ministre des Finances avait proposé et obtenu l’interdiction des séminaires qui engloutissaient d’énormes sommes d’argent en termes d’organisation et de perdiems, sans que les résolutions faites lors de ces manifestations soient suivies d’effets.

Pour l’organisation des cérémonies de vœux au Cameroun, les chiffres qui sont avancés vont de 20 à plus de 100 millions de Fcfa, selon qu’on est une direction, une direction générale, un département ministériel, les services du Premier ministre, du sénat, de l’Assemblée nationale ou encore de la présidence de la République.

Ce qui est plus grave ici, est qu’au moment où se tiennent les vœux, les caisses de l’Etat sont quasi-vides. Ce qui ouvre la voie à plusieurs manœuvres des gestionnaires de crédits, qui pour la plupart, s’attachent les services des opérateurs économiques qui donnent entre 1,5 et 2 millions pour les plus généreux, l’achat d’un « carton » de 4.9 millions. Par ailleurs, ces dépenses auraient pu être considérées comme des détournements des fonds publics, étant donné qu’elles ne sont pas souvent inscrites dans les dépenses budgétaires.

Pris dans ces proportions, l’on dégage clairement que près ou plus de 10% du budget de l’Etat peuvent être consommés par ces activités qui ne présentent aucun avantage réel pour le devenir du pays ou des populations.

L’autre problème est que, chaque jour des vœux équivaut à un férié chômé et payé, mais supporté par le pauvre contribuable camerounais.

Au moment où plusieurs pays de la zone Cemac sombrent dans la crise, et que nombre d’entre eux ont déjà pris des mesures pour réduire le rythme de vie de l’Etat, en réduisant le nombre de portefeuilles ministériels, salaires et autres avantages, le Cameroun ne devrait pas continuer de soutenir le rythme actuel au grand dam de la grande masse qui peine à trouver ne serait-ce qu’une pitance quotidienne.

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