Arthur Zang : « Le ministère a promis de commander un autre stock de cardiopad »
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Le directeur général de Himore Medical explique le déploiement du cardiopad dans les centres de santé au Cameroun.

Vous venez de remettre 20 exemplaires de cardiopads au gouvernement. Cela marque-t-il le de la commercialisation du cardiopad au Cameroun ?
Nous venons de remettre 20 cardiopads au ministère de la Santé publique et c’est au terme d’une commande publique qui a été émise en 2016. Donc le ministère a lancé un appel d’offre pour acquérir 20 cardiopads. Nous avons livré en décembre 2016 et hier c’était la cérémonie de remise officielle, pour pouvoir présenter déjà le parcours effectué par cet appareil, l’apport du chef de l’Etat, mais également comment les appareils seront redistribués sur le terrain.

Rendu à cette étape, comment va se passer la commercialisation ?
Nous avons en effet démarré la commercialisation du cardiopad depuis février 2016 avec certains clients à l’extérieur, les premières commandes. Au Cameroun nous avons démarré la commercialisation le 17 octobre 2016 parce que c’est en fin d’année que nous avons obtenu une homologation qui a été donnée par le Minsanté en accord avec l’Anor, la Société camerounaise de cardiologie et plusieurs experts dans le domaine.

Donc cela a pris du temps pour réunir tous ces experts, ça a également pris du temps pour étudier le produit, mais également pour apporter des suggestions, des amendements parce qu’il faut savoir que c’et un processus d’étude où on se rassure que l’appareil respecte les normes, les standards internationaux et lorsque ce n’est pas le cas on fait des suggestions que le fabricant va maintenant appliquer pour modifier sn appareil et le soumettre ensuite, donc ça a été un long processus qu’on a commencé depuis environ trios ans afin de fournir un appareil qui respecte  toutes les normes. Donc le 17 octobre nous avons enfin obtenu notre homologation qui sera suivie par une commande directe du ministère de la santé publique des 20 premiers cardiopads.

En dehors du lot que vous avez remis au ministère, avez-vous vendu d’autres appareils ?
Au Cameroun nous avons quelques cliniques qui ont déjà commandé les appareils. En termes de vente, nous pouvons dire que pour une première année les résultats ont été bons. C’est vrai que les choses évoluent progressivement parce qu’il faut savoir que c’est un appareil qui coûte dans les 12 millions. Nous livrons aussi progressivement que les clients paient, ça peut être en tranches. Nous avons quand même fait une bonne année qui nous a permis de satisfaire les charges de l’entreprise, parce que Himore Medical est une entreprise de 14 employés, donc les ventes que nous avons fait en 2016 nous ont permis non seulement de supporter les charges médicales de nos employés pendant toute l’année, mais également de nous investir dans un autre projet qui est donc l’usine de production des cartes magnétiques. Toujours avec les revenus du cardiopad, on a pu investir dans le développement de nouveaux produits que nous allons très prochainement révéler au public, toujours des produits dans le domaine de la médecine. Le ministère a promis de commander un autre stock de cardiopad, je suppose d’ici le mois de mai. Mais pour le moment l’objectif c’est d’abord de déployer et mettre à disposition des Camerounais les cardiopads qui ont été commandés.

Le ministère a identifié cinq régions dans lesquelles il va mettre quatre par région. Et nous allons également nous atteler à former les infirmiers, une étape très importante. Nous allons aller sur place dans tous les centres de santé. Tous les hôpitaux de district seront sélectionnés par le Minsanté et la formation des infirmiers se fera localement sur place. C’est une étape qui nous prendra deux ou trois mois pour former peut-être dans toutes les cinq régions. Et puis donc nous allons mettre ces appareils en service et à la fin de cela, une évaluation du projet sera faite sur l’impact réel et comment améliorer le déploiement et la formation afin d’aider le ministère à améliorer le processus pour que lors du prochain déploiement dans les cinq autres régions, l’on puisse aller un peu plus vite et de manière un peu plus efficace.

Qu’est-ce que le cardiopad va apporter concrètement aux centres de santé ?
Il faut savoir qu’au Cameroun, nous avons 60 cardiologues pour près de 22 millions d’habitants, qui travaillent en majorité dans les deux grandes villes du pays que sont Yaoundé et Douala qui concentrent déjà près de 65 cardiologues du Cameroun. Du coup il n’y a pas de cardiologues dans tous les départements, dans toutes les régions. Ça crée un manque dans les hôpitaux de district parce que les personnes n’ayant pas l’expertise localement d’un cardiologue sont obligés de se déplacer pour venir en ville.

Grâce au cardiopad on peut réaliser nos examens et transférer la totalité des paramètres du patient du village vers la ville. A partir de là cardiologue reçoit toutes les données du patient sur son téléphone portable graçe à une application que nous avons développé qui est une application d’aide au diagnostic. Le tracé, les données, les indices, à partir de là il interprète et renvoie le diagnostic de son téléphone vers le cardiopad de l’infirmier qui est à proximité du patient. Donc ct infirmier peut imprimer les résultats avec les instructions du cardiologue pour que le patient puisse donc bénéficier à distance de l’expertise de son cardiologue, il n’aura pas besoin de se déplacer, dépenser de l’argent ou prendre des risques, donc gagner en temps. Actuellement nous sommes en train de fabriquer un stock de 150 appareils dans nos usines partenaires en Chine.

Où en êtes-vous avec l’usine de production de la carte magnétique ?
Cette usine avance bien, on a presque terminé l’implantation, les aménagements, la construction du bâtiment, les installations. Nous sommes en train de terminer la protection du bâtiment, on doit protéger les employés parce que c’est une usine à très forte tension. On a déjà les premiers employés qui sont des ingénieurs en électronique, en maintenance d’appareil industriel et qui travaillent actuellement pour monter ces machines et prendre en main les machines, donc la prochaine étape ce sera la formation déjà de ces ingénieurs principaux à la maîtrise des différents appareils destinés à produire les cartes, le recrutement de certains autres employés qui seront utilisés pour la production des cartes. Il faut savoir qu’il y a un décalage dans le planning parce qu’on aurait voulu que l’usine soit opérationnelle plus vite, c'est-à-dire l’année passée mais cela n’a pas été possible.

Ceci dû au fait que nous avions besoin de soutien financier, donc après l’importation des machines, il a fallu aller auprès des banques, mais ça a pris énormément de temps pour avoir un crédit bancaire. C’est ça qui un peu freiné le projet, hormis le fait que nous avons également demandé à l’Etat de nous soutenir pour avoir certaines facilités mais nous n’avons pas toujours obtenu des réponses, c'est-à-dire après un tel investissement lourd, je crois qu’il y a des facilités que l’Etat offre aux investisseurs mais jusqu’à présent on n’a pas encore obtenu des causes favorables. Entre temps on va étape par étapes. Là maintenant nous sommes en train d’installer les protections, donc qui vont éviter des électrocutions dans une usine. Une électrocution peut causer une incendie. La prochaine étape c’est la mise sous tension des machines, la formation des ingénieurs à la maîtrise de  ces machines.

Vous estimez qu’il y a quand même la demande ?
Il y a la demande, mais l’objectif aussi c’est de créer un marché, c'est-à-dire de développer des outils qui vont appeler une certaine demande, qui vont permettre de résoudre un ensemble de problèmes par l’utilisation des cartes magnétiques. Il s’agit donc au préalable de créer aussi un marché parce que les cartes magnétiques ont beaucoup d’applications. Et faute de solutions, souvent on ne voit pas leurs applications, donc on considère que c’est à nous également les entrepreneurs de créer ce marché en fournissant les cartes ou en développant également des outils qui vont permettre l’utilisation de ces cartes camer.be. Nous sommes vraiment dans une logique de création d’un marché de la carte magnétique au Cameroun. Pour l’instant il y a un marché mais qui ne peut pas absorber toutes les cartes produites par une usine qui a une telle capacité, parce que nous avons une capacité de production de 10 000 cartes par jour. Nous on va produire la carte de A à Z, c'est-à-dire on prend la puce électronique, le plastique, on va mouler.

Pour le moment la majorité des entreprises sous-traitent, importent et puis font un travail de consolidation. Nous on produit la carte à la base, maintenant ces entreprises peuvent acheter. Mais même à ce niveau on ne peut pas dire qu’il y a un marché de production de la carte magnétique. Il y a un certain marché qui existe, mais il faudrait qu’il se développe, en créant des outils qui vont permettre d’utiliser les cartes magnétiques à tous les niveaux, notamment dans la sécurité, l’administration … il ya vraiment beaucoup d’applications. Très  souvent c’est le coût de l’importation qui freine les entreprises à développer des solutions. Nous espérons donc qu’étant donné que les cartes seront produites sur place de A à Z, cela va diminuer déjà le coût de la carte, et favoriser le développement de toutes les applications liées aux cartes. Donc c’est un projet à long terme, une vision que j’ai et que nous sommes convaincu que nous pouvons implémenter au Cameroun. Maintenant, c’est un challenge et nous sommes très optimistes à relever ce challenge.

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