Cameroun - Bandjoun : Comment Emmanuel Chatué veut mettre un village à feu et à sang
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Cameroun - Bandjoun : Comment Emmanuel Chatué Veut Mettre Un Village À Feu Et À Sang :: Cameroon

« Trahison, corruption, escroquerie foncière». Voila ce qui est crachouillé au village. Le Pdg de Canal 2 international- Sweet Fm, aurait mis le feu aux poudres dans une affaire de terrain qui l’accablerait, tout comme son beau-frère Kamga Luc, auteur principal des exactions commises par voie des faits. La famille et le village sont en émoi. L’affaire déminée, fait des gorges chaudes !

L’histoire se vit et se raconte à Deng-Mbem, petite bourgade située à quelques encablures du centre ville de Bandjoun, perchée sur le versant droit de l’axe routier Bafoussam-Yaoundé. Des habitants vivaient paisiblement, dans l’harmonie, dans une cohésion sociale et dans une communion d’esprit incomparable. Toutes ces valeurs sont désormais foulées au pied depuis que l’affaire a commencé. Des fractions s’érigent et se haïssent mutuellement. Un camp stigmatisant l’injustice, le trafic d’influence et l’autre, complice de l’imposture.

Faux secret, tout le monde connait !
C’est ce qu´il convient d’appeler histoire à dormir debout ou encore affaire sans tête ni queue, mieux, un scénario digne d’un film-fiction à la Nollywood. Une vérité de La Palice. Mais dont, des gens veulent déformer des faits pourtant sacrés.

En quoi le cador de la télévision est-il incriminé dans le dossier ? La réponse se trouve dans le secret de polichinelle des villageois, qui au regard de leurs faits et gestes, surtout de ce qui se raconte, sont très remontés contre le numéro 1 de la télévision privée au Cameroun. Selon eux et selon toute vraisemblance, Emmanuel Chatué et Kamga Luc sont pris en flagrant délit, respectivement de recèle en tapinois et de destruction flagrante des biens d’autrui.

« Nous sommes nés et grandis ici. Nous connaissons tout sur ce terrain. Le patron de Canal 2 a dit que s’il doit acheter ce terrain, Kamga doit d’abord le terrasser. Et c’est ce qu’il a fait. Avant d’ajouter: nous avons nos sources d’information qui sortent de l’ordinaire. Ici, quand des gens parlent, des oiseaux et des herbes sont là pour tout écouter. Nous avons des oreilles pour entendre. S’il ne met pas fin à cette histoire, il sera copieusement éclaboussé», voila ce qui est fulminé dans l’anonymat ici.

Tout compte fait, plusieurs sources d'informations, même si pour l'heure non vérifiées, restent potentiellement compromettantes et susceptibles de discréditer l’homme qui a fait fortune dans l’audiovisuel.
 Des voix concordantes dénoncent sa main longue qui a permis à Kamga Luc de vouloir s’accaparer injustement le terrain familial dont il n’est ni de près, ni de loin ayant droit ou tout au moins, membre proche de la famille ou du village. C’est une pratique courante à Bandjoun, ici, l’ « on les appelle les gros poissons qui cherchent à avaler les petits ». Ce type de feuilleton est légion dans ce département des milliardaires, celui-ci étant la goutte d’eau qui a débordé le vase.

Sans foi
Avant de procéder à la destruction des biens familiaux constituant le patrimoine tangible et intangible ou matériel et immatériel, Kamga Luc a mis en branle tous les stratagèmes. « Il y avait deux grand-mères (Lonkam Emilienne et Kuisseu Marthe), coépouses et deux garçons, les nomméss Nguiffo Stéphane et Jean-Paul Wafo qui vivaient en parfaite harmonie.

Dès qu’il est arrivé, les deux mamans ont commencé à se regarder en chien de faïence. Pourtant leur mari a fait 14 ans de maladie, ce n’est que 14 ans après son décès que Kamga surgit l’on ne sait d’où. Donc il y a 28 ans, nous ne savions pas qui est Kamga dans la famille ». A en croire Tumkam Martine, petite fille de Kuissu Marthe qui effectuait les travaux champêtres dans cette concession depuis plus de 30 ans. Kamga Luc bardé du titre de neveu de père Nguifo décédé il y’a 28 ans, « est venu semer le désordre dans la famille.

Kamga Luc a utilisé un subterfuge terrible pour rentrer frauduleusement dans notre concession. Il a déclaré que c’est parce qu’il avait négligé son oncle Nguifo Antoine qu’il souhaiterait faire quelques rites coutumiers  pour permettre à ses affaires de prospérer. Il faisait cet aveu en présence de papa Tagatue, ancien chef du Quartier de Nden-Bem et de Wabo Dzuchelong ». Que dans son schéma d’escroquerie, « il a pris des photos avec les deux veuves et a monté des faux documents avec des noms fictifs des gens qui ne sont pas de notre famille pour obtenir un faux jugement d’hérédité qui est aujourd’hui fortement contesté par toute la famille ».

Avant d’ajouter « ce monsieur nous a fait voir de toutes les couleurs, il débarquait dans la concession tout le temps et intimidait les deux veuves puisque les deux garçons de la concession étaient partis en ville. Il a même une fois séquestré la deuxième veuve en l’enferment dans la maison; elle ne s’est échappée que grâce au secours des voisins », et de conclure en fondant en larmes, « ce type nous a fait trop de mal. Des séquelles sont indélébiles ».

Hors la loi
Entre le 22 et le 23 décembre 2016, des témoins racontent que Kamga Luc est arrivé manu militari sur le terrain avec une pelle chargeuse, l’a dévasté, razzié non sans commettre des atrocités par des actions d’une barbarie d’un autre genre, toute chose ayant attisé le courroux des villageois. L’affaire de trouble de jouissance et destruction des biens est pendante au tribunal de première instance de Bandjoun. « Il mérite la prison.
 
Lors d’une descente avec les autorités administratives, le roi des Bandjoun lui avait intimé l’ordre de quitter ce terrain et d’aller à Tsiela, son village », a renseigné un habitant de 3e âge sonné. Ce témoignage fait l’unanimité au village. Même le chef de bloc d’un village voisin, qui semble mieux connaitre Kamga Luc, trouve que c’ « est un imposteur ». Bien d’autres personnes le savent, mais préfèrent se prononcer en requérant l’anonymat.

Le 31 mars 2016, Bobbo Gounoko, Sous-préfet de l’Arrondissement de Poumougne, signait un arrêté qui prescrivait d’arrêter tous travaux de construction et toutes transactions sur le terrain litigieux à titre conservatoire. Seules les activités champêtres n’étaient pas concernées par cet arrêté. Toute chose qui n’a pas ébranlé le sieur Kamga Luc qui joue au jusqu’auboutisme.

Un procès-verbal de règlement de litige, dûment dressé le 11 novembre 2000, par Monsieur Bessala Jean Hubert, Sous préfet de l’Arrondissement du même nom, ressort administratif du village Deng-Mbem, déboutait aussi bien Kamga Luc que le sieur Bopda, tous prétendants à la succession de père Nguifo. Il ressortait clairement dans ce procès-verbal que « Kamga Luc n’ayant pas de lien de parenté direct avec le défunt, est invité à retirer les parpaings qu’il a fait fabriquer ».

La question de clientélisme plane de manière plus vive sur Emmanuel Chatué. Depuis que des suspicions se sont accumulées, notamment sur les liens de « belle-fraternité » qu’il entretient avec Kamga Luc. « Le nom du Pdg est encore dans l’esprit des gens et n’est pas encore officiellement dévoilé. Mais il le sera bientôt s’il continue à vouloir exercer le trafic d’influence sur les nobles hommes de justice du ressort », voila la mise en garde d’une indiscrétion qui est dans les secrets de Dieu et semble mieux connaitre l’affaire.

Expliquer l’inexplicable
Emmanuel Chatué est-il directement ou indirectement impliqué dans cette « maffia à l’italienne » ? L’affirmative n’est pas évidente, mais une chose est sûre, « son beau frère Kamga Luc, son « tchango » comme nous l’appelons, est le fauteur de trouble ». Ces accusations qui pèsent sur Kamga Luc sont de nature à mettre un terme au litige.
 
Curieusement, le mis en cause ne s’avoue guère vaincu dans l’affaire claire comme l’eau de roche. Joint au téléphone, il persiste et signe qu’il est « le frère de sang de feu Nguifo. J’ai eu mon jugement d’hérédité depuis 2000. J’ai tous les papiers ». Kamga Luc indique qu’il n’était pas présent au cours de cette descente. Rejette en bloc les résolutions du procès –verbal de règlement fait et clos le 11 novembre 2000. Pourtant il a été bel et bien assujetti au questionnaire du Sous-préfet ce jour. Et qu’au vu des témoignages glanés des voisins et de ses réponses, il avait été débouté au même titre que Bopda avec qui il était au coude-à-coude de la course à la succession. Même le jugement d’hérédité dont il fait allusion est attaqué et l’affaire est mise en délibéré à la Cour d’Appel de Bafoussam.

Une chose est certaine, le flou artistique demeure, mais voila une affaire modèle qui permettra à la justice camerounaise, traitée de tous les noms d’oiseaux, de montrer que malgré le fait que le milieu soit truffé de brebis galeuses, elle est là  pour dire le droit et rien que le droit.

Le feu qui brulera, c’est celui auquel tu t’échauffes. Qui ne le connait pas ?

 

 

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