Partis politiques : Le Rdpc face aux autres
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Le parti au pouvoir réfute un problème anglophone. Le Mrc et le Manidem, l’Undp… appellent au dialogue.

Un meeting du Rassemblement démocratique du peuple camerounais était prévu le 8 décembre 2016 à Bamenda. Les populations l’ont mal pris et la ville s’est embrasée. Quelques jours plus tôt, le 28 novembre, les parlementaires du Social Democratic Front (Sdf) avaient pu organiser une marche à travers la ville. Pourquoi le Rdpc, parti né lui aussi à Bamenda, a-t-il si mal été accueilli ? Première chose, le Rdpc est le parti au pouvoir.

Et les revendications formulées dans les régions anglophones du Cameroun s’adressent au pouvoir qui, longtemps a semblé ne prêter qu’une oreille distraite au mal-être des fils des régions anglophones du Cameroun. Le Rdpc au pouvoir n’aurait-il pas pu s’intéresser vraiment à un problème doit-il était conscient dès sa création ? La tribune publiée en début de semaine par David Abouem à Tchoyi, ancien gouverneur des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, permet de savoir que le problème existe depuis la fin des années 1970 et qu’un comité, dont il faisait partie, a même été mis sur pied pour tenter d’y apporter des solutions. On apprend surtout que Paul Biya, le président national du Rdpc, à l’époque Premier ministre, a siégé dans ce comité. Difficile de penser qu’il a entre-temps perdu toute conscience de ce problème.

Le Rdpc peut être considéré comme le principal parti de la région francophone du Cameroun. D’autres partis politiques sont installés dans les huit régions de l’ancien Cameroun sous administration française et on peut s’intéresser à l’attitude qu’ils ont adoptée sur la question anglophone. Lors d’un meeting à Bamenda le 25 juin 2016, Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), a reconnu qu’il y avait bel et bien un problème anglophone au Cameroun.

«Celui qui dit que les anglophones n’ont pas de problème se trompe. Nous allons organiser une table-ronde avec les parties prenantes, surtout le SCNC, pour mettre un terme à ce différend qui perdure. Nous allons lutter contre toutes formes de marginalisation, de discrimination. Depuis que je suis encore petit, on parlait déjà de la « Ring Road » ; nous savons qu’il y a un adage qui dit : là où la route passe, le développement suit ; alors, il est inconcevable que de nos jours, il n’y ait pas toujours cette route», déclarait-il.

Après les dernières manifestations à Bamenda, le président du Mrc s’est à nouveau prononcé sur la question. Notamment à travers un communiqué le 23 novembre, et à Ngaoundéré le 10 décembre, lors d’une rencontre avec ses militants des régions septentrionales. Le 14 décembre 2016, le Manidem a organisé une conférence de presse sur les événements de Bamenda.

« Le Manidem est scandalisé par l’acte qui consiste à brûler le drapeau de notre pays et considère que cette action délibérée des activistes de la division du pays est une insulte au sacrifice suprême consenti par les patriotes kamerunais des deux bords pour l’unité du pays », a déclaré Dieudonné Yebga, son président. Auparavant, le 22 novembre,le parti avait appelé au dialogue à travers un communiqué.

« Les revendications des populations des régions du Sud-ouest et du Nord-ouest sont l’expression légitime de la frustration occasionnée par la gestion injuste du Kamerun (Cameroun) », disait celui-ci. Le 28 décembre dernier, Bello Bouba Maigari, le président national de l’Undp, s’est également exprimé sur cette question face à la presse. «Il faut rechercher des solutions à ces problèmes légitimes par la voie du Dialogue. Les revendications ne manquent jamais dans aucun pays. Mais il faut avoir en vue l’unité et la stabilité de notre pays», a-t-il dit.

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