Émeutes de Bamenda, Buea et Kumba : Où sont les manifestants transférés à Yaoundé ?
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Le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de la région du Centre coordonne les enquêtes.

La libération d’une vingtaine d’enfants jusque-là gardés à vue dans la région du Nord-Ouest est effective depuis hier. Qu’en est-il des personnes interpellées à Bamenda, Buea et Kumba puis transférées depuis plusieurs semaines à Yaoundé ? Le gouvernement ne communique pas sur le cas de ces citoyens qui sont plusieurs dizaines. Qui sont-ils ? Combien sont-ils exactement ? Où sont-ils détenus ? Quelles sont leurs conditions de détention ? Et quel est le niveau d’avancement des procédures en cours ?

D’après les sources du Jour, cinquante-quatre Camerounais avaient été interpellés dans les villes de Bamenda, Buea et Kumba au lendemain des manifestations qui y ont eu cours en fin d’année dernière avant d’être transférés à Yaoundé. Nos sources indiquent qu’ils ont été gardés à vue à la Direction de la police judiciaire et au Service central des recherches judiciaires de la gendarmerie au quartier du Lac à Yaoundé sur instruction du commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de la région du Centre.

Le Jour a appris que les personnes interpellées avaient été scindées en deux groupes logés à la Direction de la police judiciaire et au Service central des recherches judiciaires de la gendarmerie. Dans le détail, seize personnes avaient été mises à la disposition de la Direction de la police judiciaire tandis que trente-huit autres avaient été dirigées au Service central des recherches judiciaires. Sur ces 54 citoyens alors gardés à vue, le commissaire du gouvernement avait décidé d’élargir dix personnes pour « absence d’indices » et trois mineurs. Il en restait 41 personnes toujours privées de liberté, à la date du lundi 9 janvier dernier, selon nos sources.

Sur le niveau d’avancement des procédures en cours, les 13 personnes gardées à vue à la Direction de la police judiciaire ont été, selon nos sources, déférées au parquet du Tribunal militaire de Yaoundé et, le commissaire du gouvernement a décidé de les placer en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé. Les vingt-huit autres individus privés de liberté au Service central des recherches judiciaires devaient être eux aussi déférés au plus tard le 6 janvier dernier au parquet du Tribunal militaire de Yaoundé.

Personnes disparues

La commission des droits de l’homme du Barreau du Cameroun suit cette enquête en vue de la surveillance du respect des droits des mis en cause. Selon un communiqué du président de ladite commission, Me Eteme Eteme, adressé à ses confrères et dont Le Jour a pu se procurer copie, une réunion convoquée par lui pour le 04 janvier dernier s’est tenue au siège du conseil de l’Ordre à Yaoundé. L’ordre du jour de cette réunion portait sur les modalités d’assistance du Barreau face aux dires des conditions de détention inhumaines des personnes interpellées. Décision a été prise d’effectuer une descente auprès du commissaire du gouvernement pour s’enquérir de la situation exacte.

Cette séance de travail s’est bien tenue le 5 janvier dernier avec le commissaire du gouvernement qui, souligne le communiqué du président de la commission, Me Eteme Eteme, a offert aux avocats présents « un accueil des plus respectables mais aussi a communiqué toutes les informations nécessaires et utiles. » La Commission des droits de l’homme du Barreau en a profité pour déposer sa lettre de constitution contenant les noms des avocats volontaires pour la défense des mis en cause. Deux points focaux dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont été désignés avec pour mission de recueillir toutes les informations utiles à transmettre à la commission. Il s’agit de Mes Roland Vega et Wilson Nana pour la région du Nord-Ouest et Mes Roland Asingwe et Collins Arrey pour la région du Sud-Ouest.

En rappel, la Commission des droits de l’homme du Barreau a pris pour base de travail la déclaration officielle de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) qui évoquait les conditions inhumaines de détention de ces Camerounais soulignant des cas de personnes disparues.

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