ARGENT SALE : Près de 20 milliards repérés au Cameroun en 2015
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Argent Sale : Près De 20 Milliards Repérés Au Cameroun En 2015 :: Cameroon

Les flux financiers se rapportant aux soupçons de financement du terrorisme représentent plus de la moitié de ce montant.

Comme il est de tradition depuis quelques éditions, le rapport sur l’Etat de la lutte contre la corruption au Cameroun, publié par la Commission anti-corruption (Conac), rend compte des activités menées par toutes les institutions de contrôle de lutte contre ce fléau. C’est ainsi que de celui publié le 29 décembre 2016, on apprend qu’en 2015, l’Agence d’investigation financière (Anif) a transmis à la justice 75 dossiers liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme portant sur un montant estimé à 19 milliards 217 millions 313 mille 733 francs CFA.

Ces  dossiers sont le fruit de l’exploitation et de l’enrichissement des dénonciations reçues des professions assujetties (banques, établissements de microfinance, experts comptables, trésor public, notaires et assureurs). Sur ces 75 dossiers, six seulement sont relatifs à l’infraction de financement de terrorisme. Cependant, le volume de flux financier correspondant est évalué à 10 milliards 93 millions 170 mille 775 francs CFA, soit 52,33% du montant global d’argent sale repéré par l’Anif.

Dans le rapport 2015, l’Agence d’investigation  financière s’est abstenue de donner le moindre indice sur les mis en cause. Mais dans le rapport 2013, l’institution indiquait avoir transmis en 2008 à la justice, «une affaire relative au financement d’une ONG par des groupes listés par les instances internationales comme bailleurs de fonds des organisations terroristes». De même, assurait le rapport, «en 2011, les investigations de l’Anif ont permis d’établir des flux financiers de montants importants partant du Cameroun vers des individus localisés à l’étranger reconnus comme soutiens financiers à des groupes terroristes».

Laxisme

Malgré ce nombre important de dossiers transmis à la justice, «aucun procès en blanchiment de capitaux et en financement du terrorisme n’a été intenté contre les auteurs de crimes économiques et de crimes de faits de financement du terrorisme, alors que des infractions sous-jacentes ont été établies», déplorait le secrétaire permanent du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac). Désiré Geoffroy Mbock, s’exprimait à l’occasion de la 4e plénière de la  Commission technique du Gabac tenue à Yaoundé du 14 au 16 septembre 2015.

En fait, le Cameroun, comme tous les pays de la sous-région, a mal à son régime  de lutte anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme (LAB/CFT). Selon le rapport des co-présidents du Groupe de travail sur l’évaluation et la conformité rendu à l’issue de la réunion de Yaoundé, le pays doit encore opérer nombre de réformes pour renforcer son régime de LAB/CFT.

Il lui est notamment demandé d’initier la révision de la loi du 28 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme pour inclure dans le champ répressif de ce texte le financement d’un terroriste, d’un groupe terroriste et d’une organisation terroriste.

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