Réseaux sociaux : Une fuite et des réactions diverses
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Particulièrement attendu sur la toile cette année, le discours présidentiel était pourtant déjà en circulation avant 20 heures.

Samedi dernier, les internautes camerounais pouvaient se câbler en « live streaming » sur les plateformes digitales de la présidence de la République pour suivre le discours du chef de l’Etat à la nation. A 18 heures 41 minutes, entorse signalée au programme officiel de diffusion. Sur sa page Facebook, Mark Bareta, un influenceur très actif durant les soubresauts du « problème anglophone » partage huit fichiers. Sur le premier, on peut lire « Message du chef de l’Etat à la nation à l’occasion de la fin d’année 2016 et du nouvel an 2017.

Yaoundé, le 31 décembre 2016. » Bareta assure qu’il a en sa possession le discours du président et invite à un partage massif. Huit pages au total. Il met également en ligne les voeux présidentiels sur son site d’information Bareta. press. A la lecture des documents, c’est la stupeur, le contenu semblant se rapprocher fortement de ce que le président de la République pourrait dire. Tandis que des Camerounais du net doutent et crient à un odieux canular, d’autres, notamment sur Twitter, confirment la fuite. La messagerie WhatsApp prend le relais.

Dans les divers groupes de discussions, le fichier obtenu avant la prise de parole effective depuis le palais de l’Unité fait le tour. Les questions se multiplient et les regards convergent vers les écrans afin d’infirmer ou confirmer ce qui semble être une fuite. A 20 heures, le président commence sa lecture en lançant : « Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes, l’année 2016 qui s’achève a été riche en évènements pleins de significations pour notre nation. » C’est exactement la même phrase contenue dans l’adresse ébruitée deux heures plus tôt. Le numéro un Camerounais reprendra à la virgule près la déclaration déjà en possession des utilisateurs des réseaux sociaux.

Le premier « buzz » de l’année

« Qui a fait ça, cette bêtise ? C’est une atteinte grave à la sûreté de notre pays. Ces gens en veulent au père .Ils doivent être traqué » s’est insurgé un internaute suite à la diffusion avant l’heure du discours. Comme lui, nombreux sont ceux qui pensent que c’est un sabotage venant du premier cercle. D’autres parlent d’une stratégie de communication habile pour assurer une large diffusion. Avis contesté par un « facebookeur », un abonné à Facebook, assurant que c’est la preuve que les choses fonctionnent anormalement dans les arcanes du pouvoir.

Le fonds du discours du président de la République a, malgré la fuite, retenu l’attention sur la toile. C’est surtout le volet lié aux récentes violences à Bamenda et Buéa qui a monopolisé les débats. Trois groupes sont généralement en présence: les détracteurs véhéments, les laudateurs pleins de louanges et les modérés. Pour le premier, où l’on retrouve de nombreux anglophones, le président n’a pas pris en compte les revendications des grévistes. « La République » francophone aurait une fois encore marginalisé les Camerounais d’expression anglaise, en les traitants d’ « extrémistes. »

Ces critiques,  véhiculées dans des réactions sur les profils des leaders d’opinions de l’ancien Cameroun occidental comme Mark Bareta et Tapang Ivo Tanku entre autres, auraient aussi souhaité que le président s’exprime en anglais en signe d’apaisement. A contrario, le deuxième courant est favorable à Paul Biya. L’appel à l’unité du Cameroun, au calme et au maintien de la légalité républicaine par tous les moyens légaux est apprécié. Le groupe « Section Rdpc de dacebook », animé par Patrick Duprix Anicet Mani, a multiplié les messages de félicitations à l’endroit du chantre du Renouveau national.

Les tenants de la troisième vague, les modérés, ont une position médiane. Si la référence aux pères fondateurs et nationalistes du Cameroun a été appréciée, une lumière plus accrue sur les auteurs des violences des forces de l’ordre est demandée. Globalement, la fuite est considérée comme le premier « buzz » de l’année. Les précisions du président sur la crise anglophone ont suscité le plus d’intérêts, si l’on se base sur les divers points de vue des internautes à ce sujet, devant le propos présidentiel sur l’hécatombe d’Eseka, la conjoncture économique et la Can féminine.

Une poignée de Camerounais du web ont fait remarquer que Paul Biya n’a fait aucune allusion aux Lions indomptables masculins engagés au Gabon, preuve pour eux du « peu d’espoir » placés dans les fauves.

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