Cameroun, Président et secrétaire général de l’UPC : quelles attributions et quelles évolutions dynamiques et historiques ?
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Cameroun, Président et secrétaire général de l’UPC : quelles attributions et quelles évolutions dynamiques et historiques ? :: CAMEROON

Que disent exactement les textes organiques de l’UPC sur la question de préséance, des attributions et des prérogatives des fonctions de président et de secrétaire général ? En attendant que les camarades qui se livrent à des joutes sur ce sujet sur la toile nous le dise, et en m’interdisant donc  d’aller chercher la réponse dans les statuts et les autres textes fondamentaux de l’UPC, je m’autorise de faire d’une part, une sorte d’exégèse pour l’explication de la situation actuelle, et d’autre part, de faire de la prospective dans la perspective des nécessaires évolutions que commande notre action politique dans la lutte pour le progrès de notre pays. Une lutte qui doit engager toutes les forces vives du pays en général et en particulier tous les partis politiques parmi lesquels l’UPC objectivement, doit prendre la place toute spéciale de troupe d’assaut et d’avant-garde. Une lutte bien entendu qui concerne également au premier chef les masses populaires qui sont les premiers bénéficiaires des résultats qui seront obtenus à son issue.

En effet, le recouvrement des droits spoliés des masses et la satisfaction de leurs besoins immédiats et à venir, constituent la principale raison de l’engagement de notre parti dans la lutte de l’indépendance et de la réunification de notre pays. Notre parti dont l’ADN  et la raison d’être sont la conscience du devoir que nous avons envers les masses populaires, ne pouvait se contenter d’une simple perception des injustices qui lui sont faits depuis que le pays a été mis en coupe réglée par les puissances étrangères sans réagir. Il a donc décidé en toute connaissance de causes en 1948, d’opposer à l’oppression et aux injustices une action politique pensée, organisée et massive qui se poursuivra tant que l’objectif sacré de la libération véritable  du Cameroun ne sera pas atteint. Cette acception doit être subtilement, intelligemment et politiquement bien comprise et appréciée dans toute son essence et sa quintessence par les militants de l’UPC. Elle doit d’abord l’être par les membres constituant l’élite de notre parti. Ces femmes et ces hommes  que nous considérons  comme la crème des serviteurs dévoués et désintéressés de notre peuple. Nous nous livrons volontiers à l’exercice intellectuel en cours pour deux raisons : Premièrement, pour sonder puis aller au-delà des propos tenus par le camarade Charly Gabriel Mbock dans un échange qu’il a eu avec le camarade Malangue Yecke dans un forum d’échanges entre upécistes et patriotes dont nous sommes membre et qui disait en substance ce qui suit : « Marcel, ce n'est pas ta dénonciation qui fait problème, mais sa justification. Tu as bien compris que je déplore non pas une quelconque stupidité chez des camarades, mais une mauvaise foi perceptible dans leur refus obstiné d'apprendre,  de comprendre, et d'admettre honnêtement ce que disent nos textes.

Tu as été le 6 août à Ydé. J'ignore si tu as pu y revenir le 5 novembre 2016. Je te prends à témoin pour la dérive  du 6 août qui n'a pu échapper à ta vigilance. Tu ne peux donc dénoncer ma propre dénonciation pédagogique sans donner l'impression de prendre position contre le respect et une application honnête de nos textes fondamentaux. Je suis de ton avis pour la suite, car il y a plus intelligent et plus utile à bâtir ensemble SUR LE TERRAIN. Pour cette même suite, les jugements hâtifs et excessifs risquent de s'avérer préjudiciables à nos modestes efforts collectifs». Et deuxièmement, nous le faisons parce que notre combat, si nous voulons vraiment qu’il porte à conséquence, doit tenir compte de nombreux éléments sociologiques et idéologiques, et qu’un certain nombre de déterminants ou de facteurs doivent être opérant dans la société camerounaise mais surtout dans le management politique de l’UPC. Un ensemble de variables  d’ajustement qu’une analyse fine, sérieuse et prudente doit intégrer dans la définition de la stratégie de notre action, de manière réaliste et pragmatique, si nous voulons vraiment obtenir des résultats probants de progrès pour notre pays. Au nombre de ces facteurs à prendre en compte, il y a notamment, le repli tribal, le facteur militaire, le facteur économique, le facteur religieux, le facteur géographique, le facteur idéologique. Cette énumération est bien loin d’être exhaustive, vous en doutez. Elle n’est faite ici que pour donner une indication des nombreux éléments qui doivent intervenir dans notre analyse concrète des situations concrètes que nous devons en outre  ne pas oublier de situer dans le cadre fluctuant du processus dynamique que doit être notre lutte. 

Considéré donc ainsi, un tel processus dynamique générera nécessairement donc historiquement par définition, constamment des problèmes nouveaux que nous sommes appelés à résoudre si nous voulons avancer et surtout cheminer résolument vers l’objectif final qui est la libération véritable de notre pays. 

Pour donc essayer de faire de l’éclairage sur l’épineux et opaque problème de préséance qui pollue l’athmosphère de l’UPC et handicape sérieusement son action politique, nous partirons d’une généralité. Dans toutes les structures à caractère associative (et les partis politiques en sont), les trois principales fonctions qui sont de mise entre autres choses sont : le président, le secrétaire (général), et le trésorier. L’objet du contentieux qui ébranle le fonctionnement de l’UPC étant fondé sur  le président et le secrétaire (général), nous ne traiterons ici que de l’ordre de préséance entre ces deux fonctions, de leurs prérogatives et de leurs attributions et, nous laisserons de côté celles du trésorier même (général). 

Le rôle qui est traditionnellement dévolu au président est selon le Petit Larousse de trois ordres : 

1- Personne qui dirige les délibérations d’une assemblée, d’une réunion, d’un tribunal ; 2 - Personne qui représente, dirige une collectivité, une société ; 3 -  Président de commune (maire en Suisse), Président de la République (chef de l’Etat). Et toujours selon le Petit Larousse, celui qui est dévolu au secrétaire (général) est traditionnellement : 1 – Personne chargée de rédiger le courrier de quelqu’un, de classer ses documents, de préparer des dossiers, etc ; 

2 – Quelqu’un qui met par écrit les délibération d’une assemblée, qui est chargée de son organisation, de son fonctionnement ; 3 – Personne chargée de tâches concernant la gestion, l’organisation, la coordination de quelque chose ; 

4 – Secrétaire d’Etat, membre du gouvernement en France, généralement placé sous l’autorité d’un ministre ou du Premier ministre, et qui agit sur délégation, Secrétaire-général (ou parfois premier secrétaire), personne assumant des responsabilités dans l’organisation de certains organisme publics ou privés, de certains partis politiques, etc. : Secrétaire général du gouvernement. Le secrétaire général de l’ONU. 

Sur la base de tout ce qui précède, il ressort  de manière synoptique donc que, selon les habitudes, les usages, la tradition et la coutume, même s’il y a une certaine ambivalence entre les fonctions de président et de secrétaire (même général), on peut déduire in fine de facto, une prééminence de la fonction présidentielle sur la fonction de secrétaire. 

Dans le cas de l’UPC qui nous intéresse ici  cependant, la vérité historique voudrait que l’on reconnaisse premièrement que l’organigramme s’est inspiré des usages qui avaient cours dans les organisations et les partis d’inspiration marxiste et notamment du Parti communiste français (PCF) qui lui-même s’était largement abreuvé à la source  du Parti Communiste Soviétique (PCUS).  Ceci étant dit sur le plan théorique, il n’est pas moins vrai sur le plan pratique, de dire que, quand l’UPC est créée en 1948, son premier secrétaire général est le camarade Léonard Bouli. 

Celui-ci ne reste pas longtemps à ce poste et surtout, son passage n’y laissera pas une marque indélébile ceci probablement à cause de l’effacement de sa personnalité. Une simple question d’équation personnelle. Le camarade Bouli est remplacé par le Mpodol Ruben Um Nyobe qui se distingué ipso facto à ce poste par son charisme, sa détermination et surtout par la claire conscience qu’il affiche sur les enjeux du moment et les perspectives historiques que l’UPC devait ouvrir pour le Cameroun et également pour l’Afrique (Panafricanisme). 

A cette forte personnalité vient s’ajouter un enchaînement d’événements qui révèlent encore plus l’homme à un point tel que l’on ne fait plus non seulement la différence entre lui et la cause dont lui et ses pairs, Ernest Ouandié, Félix Moumié, Abel Kingue, sont des serviteurs. Mais surtout, il devient sans personnellement le rechercher, l’incarnation vivante de cette noble cause. Ses camarades alors heureusement essentiellement mus par un idéal de justice qu’il fallait obtenir pour les populations du pays et moins enclin à la mise en avant de leurs propres egos, ne s’opposent pas à cette évolution qui consacre à la fois un homme mais surtout la fonction qu’il occupe, le poste de secrétaire général de l’UPC, puisque pour eux, la seule chose qui vaille était la victoire de la cause commune. Et l’histoire qui précède semble se reproduire de nos jours avec le Manidem ou la forte personnalité du camarade Anicet Ekane, de manière involontaire, produit les mêmes effets et induit en erreur de nombreuses personnes qui le considèrent toujours comme le premier responsable du parti dont le président est pourtant depuis un moment déjà le camarade Hebga.

Quelle que soit donc actuellement la lecture que l’on pourrait faire des textes organiques qui malheureusement ne brillent pas  par la clarté pour trancher de manière indiscutable l’imbroglio que pose le problème de préséance entre le président et le secrétaire général de l’UPC, ce qui doit être le principal marqueur, c’est la lutte qui d’une part, n’est pas terminée, et d’autre part, doit plus que jamais être considérée comme un processus dynamique et complexe qui posera constamment des problèmes anciens et nouveaux auxquels il nous faut apporter des réponses effectives. Pour cela, l’UPC doit non seulement se renouveler, mais elle doit aussi réadapter ses méthodes de lutte et de fonctionnement pour répondre de manière efficiente et efficace, aux nouvelles exigences de la lutte. Elle doit le faire sans transgresser ses textes fondamentaux dont elle doit cependant faire une lecture dynamique permettant d’aller de l’avant et d’atteindre les objectifs sacrés de libération véritable de notre pays. L’UPC dans une telle perspective doit s’efforcer d’être un outil efficace et efficient doté d’une direction éclairée de combat qui soit à la hauteur des enjeux. Sur la base de ce paradigme, il faut donc nécessairement que le parti soit dirigé par des femmes et des hommes qui non seulement ont une vision claire globale de la lutte, mais des femmes et des hommes qui sur le plan idéologique, sont des adeptes résolus et convaincus de l’idéologie du nationalisme révolutionnaire qui est le garant de notre indépendance réelle, de la justice sociale sans laquelle l’amélioration du standard de vie de nos populations restera à jamais un simple slogan creux de propagande, et enfin, du panafricanisme qui est l’avenir de notre continent.

Nous devons résolument nous atteler à la recherches de tels femmes et hommes car l’avenir de la Grande UPC, notre précieux et glorieux parti, l’avenir du Cameroun dont l’UPC est et restera à jamais l’âme immortelle, en dépendent.                                                                                     
 
Djemba Jean-Pierre,
Militant de l’UPC depuis 1975,
Fidèle collaborateur du Cdt Kissamba depuis 1989

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