Problème anglophone : Le député RDPC Martin Oyono accuse
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L’élu de l’Océan indexe la non-observance scrupuleuse de l’impératif constitutionnel du bilinguisme et la mise en Å“uvre déficitaire de la décentralisation comme les causes principales de crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

C’est une conférence de presse qui a au moins le mérite du courage politique. Le député Martin Oyono a réuni la presse hier jeudi 15 décembre pour se prononcer sur la question brûlante des revendications des populations anglophones, qui secouent le Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis le mois de novembre. L’élu de l’Océan a de prime abord exprimé sa compassion pour les victimes et fermement condamné les exactions enregistrées au cours des échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants.

« Les atteintes à l’intégrité physique, les  actes et rétrogrades de torture et d’humiliation sont inadmissibles dans une démocratie comme la nôtre voulue par son Excellence Monsieur le Président de la République et le peuple tout entier », a déclaré le parlementaire, en présence de certains de ses pairs issus du RDPC comme lui, mais aussi Robert Bapoh Lipot de l’UPC. Martin Oyono a également dit a réprobation pour la profanation de l’emblème, notre drapeau, figure symbolique commune sous laquelle se rassemblent nos différences et se reflète notre appartenance à une même nation.

« C’est révoltant et injustifiable », a-t-il martelé. L’élu RDPC a prôné « le recours à la Justice républicaine, elle-même assise sur des textes nationaux et autres engagements internationaux, comme la règle et la seule voie de revendication de ses droits ». Le cœur de son propos viendra bien plus tard, quand il va dénoncer les tares qui minent la gouvernance publique et travaillent le corps social camerounais.

Martin Oyono : « La non-observance scrupuleuse de l’impératif constitutionnel de promotion du bilinguisme, la mise en Å“uvre déficitaire et atypique de la décentralisation, l’absence de suivi des politiques impulsées par le sommet de l’Etat, le chômage de masse, l’enclavement, la corruption, la prédation administrative, la condescendance d’une partie de l’élite dirigeante, l’accaparement des biens communs par quelques-uns, sont autant de sujets de désolation qui ne trouvent leur justification que dans l’inertie, l’absence de planification rigoureuse, l’incompétence , la non considération de l'intérêt général et le déficit de patriotisme ».

Cette énonciation légitime les revendications des populations anglophones. « Si on avait mis en œuvre la décentralisation prévue dans notre Constitution, on n’en serait pas. L’extrême centralisme dont le Cameroun fait encore l’objet est de toute évidence anachronique et appauvrissant. », a-t-il indiqué.

Les francophones gagneraient à tirer avantage de la culture anglo-saxonne qui inspire beaucoup des réformes en vigueur au Cameroun et est porteuse de l’ordre et du progrès. « Il est plus que jamais temps de faire entrer le Cameroun dans la bonne gouvernance décentralisée, avec ses fondements impératifs que sont la démocratie, la citoyenneté, la civilité, la globalité, le juste équilibre et ses fondements constitutifs que sont, la crédibilité, le dialogue, l’effectivité, la transparence et la reddition des comptes », a conclu celui qui vient d’être porté au poste de vice-président pour l'Afrique du Réseau mondial des parlementaires.

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