Performance économique en 2016 : Le Cameroun perd un point de croissance
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Performance économique en 2016 : Le Cameroun perd un point de croissance :: CAMEROON

Révélation faite au cours de la 123eme Assemblée générale du groupement inter-patronal du Cameroun (gicam) tenue hier à Douala à l’immeuble siège dudit groupement  

L’occasion faisant le larron, le groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) qui a tenu hier, jeudi 8 décembre 2016, les travaux de sa 123eme Assemblée générale, est monté au créneau, pour dresser le bulletin de santé de l’économie camerounaise, en cette année 2016, finissante. Nul besoin de pavoiser à l’écoute des constats froids, révélateurs d’un environnement socio-économique difficile et hostile. Alain Blaise Batonguè, secrétaire exécutif du Gicam, sonne la charge en indiquant que l’année 2016 se clôture sur des sentiments mitigés et contrastés.

Et  pour cause, des performances économiques globales ont été relativement satisfaisantes dans un contexte plutôt défavorable. Par conséquent, la diffusion de ces performances à l’ensemble de l’économie est restée faible. De facto, selon les estimations, le taux de croissance du Cameroun en 2016 pourrait être de 4,8%, en recul de un point par rapport au 5,8% enregistrés en 2015.

«Pour la première fois depuis près de cinq ans, notre pays connaît ainsi une véritable décélération de ses performances économiques» déclare-t-il. Au banc des accusés, «notre capacité de résilience, mise à rude épreuve par une conjoncture internationale et régionale de plus en plus difficile, à laquelle s’ajoutent nos atermoiements internes». Dans la foulée, les répercutions de la récession économique qui secoue le Nigéria, premier fournisseur du Cameroun, sont évidemment nombreuses et désastreuses pour le Cameroun. Des débouchés en moins.

Des ajustements monétaires opérés par les autorités nigérianes, notamment la dévaluation continue du Naira, confèrent une compétitivité artificielle aux produits nigérians, alimentant comme jamais, les circuits du commerce illicite en direction de notre pays. Toutes choses qui découlent d’une situation économique internationale plongée dans une certaine torpeur, liée aux mutations dont elle est l’objet depuis une dizaine d’années. « La détérioration prolongée des cours des matières premières et, principalement, celui du pétrole, les incertitudes géopolitiques et politiques, les crises et autres conflits entretiennent une morosité globale». Soutient Alain Blaise Batonguè.

trafic en stagnation au pad

Frappant sur le même clou, les témoignages de quelques présidents d’organisations professionnelles sectorielles membres du Gicam et chefs d’entreprises pour retracer l’évolution des activités dans leurs secteurs respectifs, attestent de la morosité de cet environnement économique. De ce point de vue, le Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (Gpac) présidée par Edouard Fochivé, par ailleurs directeur général de la société Marine magistrale (2M), est sans ambages.

«Nous avons démarré 2016 avec des appréhensions dues à deux facteurs. La chute du coût du baril de pétrole et l’ouverture de plusieurs cimenteries au plan local, synonyme de chutes dans les importations de ciment en sacs ou en big-bag. Au Port autonome de Douala, on note une stagnation du trafic global. Des variations tout de même dans les conditionnements. Les tonnages conteneurisés ont baissé de 10%, le conventionnel a reculé de 10,6%, pendant que le vrac progresse de 18.%». Dixit le président du Gpac qui note deux fléaux qui dévastent le secteur. La guerre sauvage des tarifs, liée à une concurrence meurtrière entre les acconiers, l’intégration des métiers et le fait que les chargeurs deviennent plus affréteurs, consignataires de navire, acconiers, commissaires en douane, livreurs…toutes  choses qui plombent les métiers.

Le secteur hôtelier et tourisme n’est pas resté en marge de la morosité économique. La situation réelle dans ce secteur d’activité est perçue sous le prisme d’un triple plan. La guerre contre Boko Haram avec pour conséquences la chute libre des recettes liées au tourisme et le chômage en hausse. La seule embellie est inhérente à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football féminin qui a été bénéfique au secteur hôtelier. Chantal Lewat, présidente du syndicat des industries hôtelières et touristiques observe que des investissements importants ont été réalisés avec à la clef, des hôtels réhabilités et rééquipés aussi bien à Buea qu’à Limbe. Une seule appréhension cependant, la Loi de finances 2017, avec l’avènement d’une nouvelle taxe hôtelière à inscrire sur les nuitées de 500 à 5000 Fcfa selon.

Des réformes à problèmes

A l’évidence, des réformes de fonds sont manquantes et surtout, une dynamique d’ensemble tarde à se manifester. Pour le Gicam, l’impression est plutôt celle d’une approche de réformes désarticulée avec une insuffisante programmation. Toutes choses qui ne permettent pas l’appropriation par les acteurs, y compris de la part du personnel administratif en charge de les appliquer. Dans ce contexte déjà émaillé de nombreux obstacles, le Gicam est préoccupé par l’allure de certaines dispositions fiscales contenues dans le projet de loi en cours d’examen au Parlement. Plusieurs d’entre elles consacrent l’introduction de nouveaux prélèvements fiscaux ou le relèvement des taux de prélèvements déjà existants.

A l’évidence, la volonté d’élargissement de l’assiette fiscale se traduit davantage par la sur-imposition des contribuables visibles et moins par l’imposition des activités et personnes qui échappent actuellement au système fiscal. Autant dire que 2017 s’annonce sous de très mauvais auspices.

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