RENSEIGNEMENT ET SOUVERAINETE NATIONALE : L'ETAT VECTEUR DU DEVELOPPEMENT DE L'ECONOMIE INFORMELLE, POUR NOURRIR LES APPETITS D'UNE MAFIA GOUVERNANTE, ET DE SERVICES DE RENSEIGNEMENTS HYPERTROPHIES, DIFFUS, INEFFICACES ET INADAPTES AUX ENJEUX DU SIECLE!

Un temps evoquee avec insistance, la rivalite entre Services de Renseignements etait jusque la consideree comme la cause exclusive de leur inefficacite soudaine,dans leur mission de prevention et d'anticipation des crises et dereglements de la societe Camerounaise*. 

Si l'arrivee il y a quelques mois, de 300 soldats US cantones dans le Septentrion vient aujourd'hui conforter cette inefficacite, il reste de notre devoir a nous Patriotes Camerounais, de reflechir aux causes de la defaillance d'un tel service, a la mission pourtant essentielle tant pour la Nation que pour la Republique, qu'il s'agisse du Renseignement militaire, ou alors de son pendant civil; car les symptomes du mal semblent identiques, a quelques nuances pres! S'arreter au constat de l'inefficacite consecutive a la rivalite entre les services, "creee et entretenu par le pouvoir" selon certaines sources reviendrait a s'en tenir a la seule ecume du probleme. En realite, il s'agit de la partie visble de l'iceberg, car le mal et la pourriture sont plus profonds. 

On retrouve la la meme realite scandaleuse affectant tous les services ou circule de l'argent, realite devenue si coutumiere sous le Renouveau, qui veut que l'argent n'arrive jamais a due destination, meme pour ce qui est de l'argent des multiples caisses noires dediees. Les fonds empruntent d'autres voies dont la finalite est d'engraisser les poches des gestionnaires, permettant entre autres l'entretien de Maitresses et d'une clientele d'obliges... qui tous s'erigent ensuite en remparts inconditionnels et inintelligents du systeme! Le Renseignement Camerounais depuis l'accession du pays a l'Independance a toujours eu une reputation d'effectivite, et d'efficacite. 

La donne ouverte par le multipartisme a eu pour consequence un veritable appel d'air, en termes de recrutements, et donc de moyens financiers consequents. Or a l'observation, l'Indic d'hier n'a plus rien a voir avec celui d'aujourd'hui: c'est le jour et la nuit! La porte a ainsi ete ouverte a de graves dysfonctionnements dans les services, faisant dorenavant appel a de veritables "cymbales" amateurs, qui en ont fait leur vache a lait, avec une qualite du resultat qui n'a cesse de decliner. Tant pour le renseignement civil que pour le Renseignement Militaire, la particularite du reseau est qu'il a besoin d'etre nourri par un argent aussi invisible que le sont les Acteurs eux-memes, un argent qui ne laisse pas de trace, sur lequel aucun controle n'est exerce; et qui pour cette raison est expose a toutes les manipulations. Tout a fait a contre courant des exigences du monde globalise contemporain qui privilegie le Renseignement economique, le notre est reste fondamentalement politique, faisant les frais de l'obsession de la classe dominante de conserver les rennes du pouvoir par tous les moyens. 

La croissance exponentielle des besoins en termes d'argent liquide est telle que de facto, le Renseignement Camerounais est devenu au fil du temps l'axe de developpement de toute une economie parallelle, d'une economie mafieuse et informelle, dont l'importance vient phagocyter litteralement l'economie officielle, avec le risque de faire de l'objectif d'Emergence un mirage perpetuel! Sont concernees toutes les sommes percues a tous les guichets, que ceux-ci soient improvises ou pas, mais dont la non tracabilite a l'air organisee des le depart, par l'exigence d'un paiement en especes, avec pour contrepartie un simple cachet a l'encre, dans le meilleur des cas.

L'arrivee des 300 G I's a resonne a l'epoque, et continue d'etre vecue comme une violente claque au visage de tout Patriote Camerounais. Non seulement elle est l'aveu de notre incompetence a assumer pleinement une mission aussi importante pour le securite de notre pays, mais au dela, il s'agit de la mise a mal par nous-meme de notre sentiment de souverainete sur l'etendue du territoire national. Mais voici, que Bamenda, Buea, Kumba, bref, les NW et SW d'expression Anglaise, invitent, eux aussi a l'interrogation:les Services de Renseignement ont-ils ete a la hauteur, a leurs fiches faites a partir d'observations sur le terrain, pour permettre d'anticiper sur les graves evenements qui y ont cours, en les etouffant dans l'oeuf par des methodes moins choquantes que la violence et les armes, mais non moins efficaces pour ce qui est du maintien de l'ordre? Le probleme doit etre analyse a la racine, au niveau de l'organisation meme de nos Services de Renseignement, dont dependent tant la qualite, que la fiabilite d'une information sans laquelle les decisions prises en amont manqueront toujours de justesse. Ces Services ont besoin d'une restructuration drastique, prompte, en vue de leur normalisation et leur professionnalisation. 

En effet, que peut-on attendre en termes de resultats, d'un personnel en charge d'une mission aussi essentielle, lorsque sa formation meme est confiee par copinage et avec un legerete deconcertante a de veritables aventuriers guides par leur seul instinct de cupidite? Tel est le cas notamment pour ce Camerounais residant aux Etats-Unis**, en charge a une epoque tres recente de Seminaires de formation pour les Agents des Renseignements Generaux (RG), grassement remunere en especes sonnantes et trebuchantes a hauteur de 5 Millions de FCFA/semaine de formation. Il se pretend titulaire d'un Bachelor Degree en Sciences Politiques, la qualite de ses relations avec le Responsable en Chef lui a permis de se voir offrir cette opportunite. En realite, cette personne n'a jamais ete inscrite dans la moindre Universite sur le territoire americain ou elle est arrivee apres un echec au BAC en France; tout en declarant toujours le contraire a qui voulait l'entendre. Il n'a jamais ete autre chose qu'un indic au sein de la Communaute Camerounaise, emargeant discretement dans les fonds noirs y destines a l'Ambassade. Des exemples comme celui-la sont legion. Mais dores et deja, une question s'impose: Qu'a-t-il bien pu enseigner a ses ouailles pourtant en manque de formation? Voila comment se creuse mine de rien, le fosse grandissant entre les moyens deployes, et le resultat obtenu, surtout lorsqu'on a pris l'habitude d'agir en marge de l'orthodoxie manageriale minimale, et qu'on s'y complait, pour des raisons qui n'ont plus rien a voir avec l'interet national. S'il n'est pas interdit de s'indigner, doit-on s'etonner que dans des situations aussi critiques que la presente il faille faire appel a des ressources externes pour combler nos carences pourtant provoquees par nous-memes?... L'entreprise necessaire d'assainissement de notre economie doit aussi passer par la: une professionnalisation des Services de Renseignement, pour endiguer cette derive folle et suicidaire porteuse de desequilibre et de perils graves pour notre economie; une concentration des Services sur l'intelligence industrielle et economique plus que le renseignement politique ordinaire, qui n'est porteur d'aucune valeur ajoutee veritable!

* Criminalite, mouvements sociaux, attaques terroristes, crises politiques, etc... ** Cas evoque dans une video recente par un Activiste Camerounais connu, sur Youtube