La marine rachète un bateau de guerre à la France
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Le bâtiment rejoindra sous peu son nouveau port d’attache de Douala, où il sera officiellement livré par la société française spécialisée dans le domaine militaire Sofema, en charge de sa rénovation.

L’ex-patrouilleur français Grèbe, retiré du service en 2010 au sein de la Marine nationale puis racheté par le Cameroun, va enfin quitter Toulon. Le Cameroun a donné son feu vert à la réception du patrouilleur, renommé Dipikar, après les essais d’endurance mené avec succès en Méditerranée entre le 21 novembre et le 3 décembre. Une campagne à laquelle a participé le contre-amiral Jean Mendoua, chef d’état-major de la marine camerounaise, qui a conduit la commission d’essais et de recette du bâtiment.

Construit à Villeneuve-la-Garenne et mis en service en 1991, l’ex-Grèbe mesure 52 mètres de long pour 9.8 mètres de large. Affichant un déplacement de plus de 400 tonnes en charge, ce patrouilleur doté d’une coque en acier et d’une superstructure en aluminium peut atteindre 18 noeuds et franchir 4500 milles à vitesse économique. Il est armé par une vingtaine de marins.

Pour Sofema, spécialisée dans la mise à disposition de matériels rénovés provenant en particulier de l’armée française, ce contrat est une première dans le domaine naval. Mais ce fut également un projet très difficile qui a pris plusieurs années de retard. En 2012, Sofema avait envoyé le patrouilleur à Bizerte afin d’y mener son arrêt technique et sa rénovation avant son transfert au Cameroun.

Mais le chantier a été perturbé par les évènements liés au printemps arabe et différents problèmes techniques. Tant et si bien qu’il a fallu rapatrier le Dipikar en France afin d’achever les travaux et l’intégration de nouveaux systèmes. C’est ainsi que  le bâtiment a quitté la Tunisie en novembre 2014 pour rejoindre le port varois, où le chantier IMS Shipyard du Pin-Rolland, à Saint-Mandrier, a entièrement repris son carénage.

Une opération complexe, compte tenu de l’âge et du passif du bâtiment au cours des deux années précédentes, d’autant qu’il a aussi fallu mener à bien la délicate phase d’intégration d’équipements nouveaux, comme un système de commande et de contrôle fourni par Nexeya, la modernisation des senseurs, avec par exemple l’ajout d’un système électro-optique, ou encore la navalisation d’un affût double de 20mm auparavant employé à terre par l’armée camerounaise. Le patrouilleur, qui dispose d’un radier à l’arrière permettant la mise en oeuvre d’un semi-rigide, a par ailleurs été équipé d'une nouvelle embarcation de 7.5 mètres fournie par Sillinger.

Les difficultés ont néanmoins été surmontées et les réglages finaux, débutés en juillet, viennent de s'achever avec la campagne d'endurance. Ainsi, le Dipikar est désormais prêt pour sa nouvelle vie. Compte tenu de la période hivernale, avec des conditions météorologiques potentiellement difficiles jusqu’en Afrique de l’ouest, il a été décidé de convoyer le patrouilleur vers Douala à bord d’un cargo. Cela va permettre de préserver le potentiel du bâtiment, sans oublier que Français et Camerounais ont encore en tête l’évènement de décembre 2014, lorsque le Dipikar, pris dans une très forte mer, avait connu une avarie majeure sur son système de propulsion.

La Méditerranée pouvant se révéler particulièrement mauvaise à cette époque de l’année, la prudence est donc de mise, même si le Dipikar est conçu pour pouvoir mener des opérations hauturières. Le convoyage en cargo du patrouilleur devrait être réalisé fin décembre/ début janvier.

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