Controverse : L’affaire des vrais et faux diplômes à Elecam
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La structure en charge des élections au Cameroun est depuis quelques semaines au centre d’une polémique portant sur l’authentification des parchemins des employés

Hier en mi-journée, un calme plat semble régné au siège d’Elections Cameroon (Elecam) situé au quartier Bastos à Yaoundé. Les allées et venues des usagers n’ont apparemment rien de particulier, sauf que pour les habitués des lieux, depuis quelques semaines, les locaux d’Elecam, connaissent une fréquentation peu ordinaire de la part des agents de certains démembrements territoriaux.

D’après des informations glanées sur place, ce ballet incessant est lié à l’opération d’assainissement du fichier du personnel engagée au mois de septembre dernier. Abdoulaye Babalé, le directeur général des Elections (DGE) aurait choisi comme cheval de bataille l’authentification des diplômes de certains agents. « Je suis venu présenter l’original de mon diplôme, qu’on m’accuse pourtant de ne pas avoir », indique un employé à la guérite pour justifier sa présence sur les lieux.

Le cas de cet jeune n’est pourtant pas isolé, de nombreux autres employés ayant été épinglés pour faux diplômes se bousculent aux portent de la DGE pour apporter ainsi la preuve du contraire. Quelques-uns n’excluent même pas le recours à la justice pour obtenir réparation du préjudice moral subi, car d’après eux, le DGE ne s’est pas entouré des précautions nécessaires avant de porter des accusations d’une telle gravité.

« Les membres de la commission sont arrivés et nous ont tout simplement demandé de signer des contrats de reclassement à des catégories inférieures, sans même nous avoir demandé de nous justifier. Nous avons été traités comme des parias et certains de nos collègues nous considèrent désormais comme des imposteurs. Il faut bien plus qu’un simple abandon des procédures administratives visant à nous rétablir dans nos droits», témoigne sous anonymat un agent de la région du Centre.

Mais comment en est-on arrivé là ? Selon la DGD, plus de 300 agents sont concernés par cette affaire de faux diplômes, et elle dit tenir cette information des organismes chargés de l’authentification des diplômes que sont entres autres, la Direction des examens et concours (DEXC) du ministère des Enseignements secondaires, l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC), le ministère de l’Enseignement supérieur, les instituts de formation ayant délivré certains diplômes, etc.

« Après  des investigations approfondies en vue de l’authentification de votre diplôme, cette institution vient de certifier que le diplôme que vous aviez présenté au moment de votre recrutement est un faux », telle est la formule que l’on retrouve sur toutes les correspondances signées d’Abdoulaye Babalé, adressées aux personnels concernées. Cette conclusion a cependant été très vite démentie par la réalité des faits, pour ce qui est de certains cas. A l’OBC, on reconnait avoir reçu une liste de plus de 300 noms pour authentification des diplômes de probatoire et Baccalauréat.

« Mais les informations transmises par Elecam comportaient des éléments qui nous ont induit en erreur, nous avons par exemple un cas pour lequel, on nous a demandé d’authentifier le Bacc, alors que l’agent concerné était titulaire d’un probatoire. Nous sommes en train de travailler sur ce dossier pour le transmettre à Elecam », confie un responsable de l’OBC.

C’est presque le même constat qui est établi à la DEXC. Une source proche du dossier indique par ailleurs que certaines institutions avaient émis des réserves sur d’éventuels erreurs de jugement et solliciter plus de temps, au regard des mutations intervenues dans les administrations, avec par exemple le passage de la gestion de certains diplômes de la DEXC à l’OBC ou au GCE Board.

Mais la réaction d’Abdoulaye Babalé ne s’est pas faite attendre, ce dernier a adressé des ordres de recettes à tous les employés soupçonnés d’avoir présenté de faux diplômes, afin qu’ils remboursent le trop perçu de toutes les années de service cumulées.

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