Les petites folies d'Ernest Dikoum
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Trois semaines seulement après sa nomination au poste de Directeur général de Camair Co le 22 août dernier, le nouveau patron de la compagnie nationale de navigation aérienne déjeune avec quelques patrons des médias nationaux. Ce premier contact avait permis aux journalistes de se dire: "enfin, on venait de donner à  Camair Co l'homme qui lui fallait".

A ce premier contact, Ernest Dikoum n'apparut pas comme un fanfaron; pas comme un mégalo, et encore moins comme un farfelu. Ce cadre construit dans les arcanes de l'aviation civile aux Etats-Unis, sorti d'Emirates, le monstre mondial du transport aérien a le profil idéal pour relever cette compagnie à laquelle les Camerounais tant, en commençant par le premier d'entre eux, Paul Biya. Il fit en un laps de temps le diagnostic du mal dont souffre Camair Co. Il lui en prescrit un traitement  premier devant la presse médusée. Il avait le mot juste pour répondre à la question, même la plus embarrassante.

S'il est vrai qu'on ne peut pas guérir un mal profond comme celui de Camair Co après seulement une seule perfusion, on peut tout au moins en profane que nous sommes, nous interroger de manière naïve sur certaines initiatives d' Ernest Dikoum. Il avait annoncé d'emblée qu'il devait d'abord maîtriser les vols domestiques de sa compagnie, avant de se lancer à la conquête du moyen et long courrier.

Dans son option, il dispose déjà de 2 avions MA60 de fabrication chinoise, offerts à sa compagnie par le chef de l'Etat. Malgré cette option souveraine dans le cadre des relations d'Etat à État, le nouveau Dg a toujours le regard tourné vers les sollicitations répétées des Occidentaux qui lui miroitent le Bombardier canadien ou l'Atr franco-italien.

Il a commencé à succomber: pour renforcer sa flotte pendant la dernière Can féminine organisée au Cameroun, Ernest Dikoum a affrété un Atr avec  un équipage occidental. Coût de l'opération: 100 millions de francs ! La Chine ne lui en demandait pas autant pour 2 appareils identiques. Pourtant, CamairCo qui ploie sous les dettes, ne parvient pas à désintéresser à hauteur de 5 millions de francs, deux Zimbabwéens venus au Cameroun en rescousse pour piloter les deux MA60 le 23 janvier dernier à l'occasion de leur vol inaugural. C'est curieux !

Ernest Dikoum a ses compétences et ses préférences. Mais il lui faudrait savoir qu'il est à la tête d'une entreprise dont l'Etat du Cameroun est l'unique propriétaire. Cette compagnie doit mener des opérations commerciales rentables certes, mais elle est également un instrument de jonction pour le Cameroun et la Chine dans leurs relations d'Etat à État.

Aucun employé, fut-il un génie, n'assumerait la responsabilité de torpiller ces relations pour ses intérêts ou pour ses préférences. Le Cameroun n'a pas les moyens d'humilier la Chine. Si c'est un individu qui oserait le faire, il paierait le prix fort. C'est un précieux conseil au nouveau Dg de Camair Co.

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