Démocratie des bourreaux
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Les villes de Buea et Bamenda font depuis peu le tour du monde, pas pour les merveilles touristiques qu’elles offrent, mais à cause des déviances de certains éléments de nos forces de l’ordre. Avec leurs sabots et matraques, forts d’une inspiration méphistophélique, des policiers et gendarmes ont, sous le prétexte légitime de contenir des troubles à l’ordre public, infliger des traitements inhumains et dégradants aux étudiants et avocats qui ont manifesté dans ces cités.

Les conditions semblaient réunies pour que les actes rétrogrades de ces espèces que l’on espérait en voie de disparition passent inaperçus : Le cœur du Cameroun tout entier bat au rythme de la coupe d’Afrique des nations de football féminin. Cerise sur le gâteau, à coups de victoires éclatantes, les Lionnes indomptables réussissent le tour de force de réconcilier le peuple camerounais avec le football, après les médiocres prestations successives des Lions, lesquelles questionnent leur qualificatif de baptême «indomptables».

Pour beaucoup de citoyens, entreprendre de laver le linge sale en pleine Can revient donc à jouer les rabat-joie. De plus, au départ corporatistes, les revendications des avocats et enseignants anglophones, se sont dangereusement muées en réclamations sécessionnistes. Or, pour de nombreux Camerounais, y compris anglophones, l’unité nationale est comme un fétiche. Malheur à qui le touche ou le remet en cause. La tendance à réduire tout ce qui se passe à Buea et Bamenda à des manœuvres indépendantistes a ainsi fait du chemin et donné un « permis de mater » à des esprits retors, qui pensaient pouvoir être présentés comme des héros de la bonne cause.

mais ces policiers et gendarmes qui ont fait preuve de stupidité et d’inhumanité, qui croyaient profiter de la pluie séparatiste pour soulager leurs pulsions sur le torrent, ont été « capturés » par les sentinelles de la modernité et propulsés sur les réseaux sociaux. Choqués, les usagers de Facebook, Twitter, Whatsapp, etc., surprennent ces bourreaux en pleine jouissance sur leurs proies.

Des étudiants, dont le seul pêché est d’avoir réclamé le paiement de leurs primes, ont particulièrement essuyé les foudres de la soldatesque. Ça se passe au Cameroun, pays qui dit être démocratique. Le plus dramatique est qu’aucune réaction officielle du gouvernement n’a été enregistrée depuis ces scénarios malheureux. Caution ou embarras ? En tout état de cause, lorsqu’un furoncle apparaît sur le visage, il est difficile de le cacher.

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