Ils sont contre le traitement « barbare et inhumain » infligé aux étudiants de l’Université de Buea .

La séance plénière du vendredi, 2 décembre 2016, consacrée à l’adoption de la loi des Finances de 2017 s’est terminée sans les députés du Social Democratic Front (Sdf) à l’hémicycle.Après la lecture du rapport de la Commission des finances et du budget faite par l’honorable Luc Koa, ces derniers ont claqué la porte en signe de protestation contre le traitement « barbare et inhumain » infligé aux étudiants de l’Université de Buea.

Rencontré peu après, le président du groupe parlementaire Sdf, Joseph Banadzem, s’est voulu clair : « Je pense que les événements actuels à savoir les grèves des enseignants, des avocats qui touchent les fondements de notre unité, une unité qui a été basée sur une entente et des obligations, est secouée. Et au lieu de chercher à savoir ce qui se passe, dialoguer, nos dirigeants se sont mis à aggraver davantage la situation.

Qui plus est, on a emmené l’armée qui a orchestré une brutalité qui n’est plus de notre siècle sur des citoyens. A Bamenda, il y a eu un mort, il y a des enfants qui sont à l’hôpital. Et par malchance, même si l’un des enfants qui est mort tué par balle est de chez moi, l’autre qui est encore à l’hôpital, qui a reçu une balle au coeur, est malheureusement un Francophone ».

Il ajoute : « Nous avons ainsi cherché à manifester notre désarroi et notre désapprobation sur ce qui se passe. Les droits de l’Homme ne sont pas respectés au Cameroun. On ne pouvait ne pas agir. C’est pour alerter la population, toutes les sensibilités, pour dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans notre pays ». Jean-Michel Nintcheu, le président régional du Sdf dans la Littoral, a pour sa part affirmé que « les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vivent depuis un certain temps un véritable drame.

Une oppression vraiment féroce s’est abattue sur ces populations et le régime sanguinaire de M. Biya a répondu à leurs revendications légitimes par une répression féroce qui a laissé sur le carreau desmorts. Vous avez également noté des actes de barbarie à Buea, notamment sur la jeunesse estudiantine de l’université de Buea. Vous avez vu des images extrêmement choquantes qui circulent en boucle sur les réseaux sociaux, des filles sorties de leurs chambres et obligées de se rouler dans la boue, des filles qui sont violées ».

Selon lui, le Sdf ne pouvait pas rester dans cet hémicycle et débattre du budget alors qu’une partie de son peuple est en souffrance. A ceux qui estiment que toutes les régions du Cameroun ont des problèmes, il a rendu un hommage aux « frères Anglophones » qui osent par leur courage. « Nous devions normalement faire pareil afin de poser nos nombreux problèmes mais que faisons-nous ? Nous croisons les bras ! Nos frères Anglophones sont plus déterminés que nous », a-t-il ajouté.