Le jeu et les joueuses : la victoire de l’engagement
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On avait prédit un match d’un haut niveau physique ; un match riche en actions. le duel entre camerounaises et ghanéennes a tenu la promesse des fleurs puisqu’il n’avait rien d’une simple rencontre de gala. Ça a joué dur. Ça a joué vite. l’équipe nationale du Cameroun a évolué comme dans une finale même si la stratégie des longs ballons choisie pour asphyxier l’adversaire, n’a pas payé d’entrée. le Messager tente de passer au scanner les performances des 13 joueuses alignées hier après-midi.  

1-Annette Ngo Ndom (6): La gardienne du temple
Une ou deux sorties in extremis pour repousser de ses poings, le danger, une parade à la 48eminute pour sauver le Cameroun de l’ouverture du score ghanéenne... Et puis, c’est le calme. Dans l’ensemble, une soirée presque tranquille pour la gardienne de buts des Lions indomptables dont la solide défense constitue le premier mur contre les offensives de l’adversaire. Déjà quatre matchs sans encaisser le moindre but, Ngo Ndom s’achemine inéluctablement vers un autre « gants d’Or » pour cette Can féminine après le sacre de Namibie en 2014.

2-Isis Sonkeng (6) : le mur de Berlin
Son imposant gabarit, sa puissance et son endurance ont toujours payés. Bonne présence sur son flanc gauche de la défense des Lionnes ; intense activité physique récompensée par des victoires dans les duels, bon positionnement et bon retour défensif même si elle s’est quelquefois loupé face à la furia des attaquantes ghanéennes, déterminées à rendre perméable le mur camerounais à la deuxième période.

3-Christine Manie (6,5) : appelez-moi Magnan !
Elle a assuré à 100%. En capitaine courage, elle a tenu la dragée haute comme une vraie vétérane. Elle a aussi montré l’exemple en motivant ses coéquipières avec force et rage. Pour son quatrième match d’affilée à cette Can, elle montré de belles choses. Sa témérité, ses tacles rageurs qui rappellent un certain Rigobert Song, son engagement et son sang-froid ont confirmé son rang de baronne dans cette tanière où son autorité est incontestable. Solide, puissante, bien positionnée et dotée d’une bonne lecture de jeu, elle a même parfois joué les bouche-trous au milieu de terrain.

4-Marie Aurelle Awona (6,5) : puissance et clarté en toute finesse
Elle révise parfaitement ses leçons à la veille de chaque match pour éviter de rendre une copie pleine de fautes. Avec elle, on revoit un Joël Matip à l’oeuvre. C’est d’ailleurs l’une des satisfactions de cette défense camerounaise. Quatre matchs et toujours aussi rassurante à son poste de libéro où elle joue simple, propre et efficace. Solide et avant-gardiste, son sens de l’anticipation et sa bonne lecture ont éloigné à plusieurs reprises, la cohorte d’attaquantes ghanéennes lâchées vers les buts de Ngo Ndom.

5-Raïssa Feudjio (7): El maestro!
Quelle classe ! Quel talent ! C’est le peintre de cette équipe nationale. La tour de contrôle pour être plus complet. Elle sait « gâter » ; elle sait arranger. Normal, c’est le maestro ! En plus de porter l’animation offensive des Lionnes sur ses solides épaules, elle s’offre à volonté quelques slaloms sur le côté, donnant le tournis aux défenseures adverses. Ses dribbles déroutants, ses contrôles orientées de la poitrine et sa puissance ont beaucoup aidé. Son impressionnant volume de jeu et sa capacité à retrouver en toute finesse ses partenaires sur l’aire de jeu, font d’elle, une grosse pointure.

6-Meffometou Falone (6,5) : hommages à la princesse Baleng
C’est le poumon de cette défense camerounaise. L’inoxydable latéral droit de cette équipe où sa polyvalence est un précieux acquis pour le sélectionneur. Elle est restée égale à elle-même. Costaude, technique à la fois. Bien présente, plus appliquée et indétrônable sur son couloir droit, elle a livré une copie clean. Un peu timide et maladroite dans l’appréciation de certains ballons à l’entame du match contre le Zimbabwe vendredi dernier, elle a rectifié le tir cette fois. Entre vivacité, vitesse, pressing, mobilité et puissance, elle n’a pas eu peur d’aller au choc.

7-Nchout Njoya : M.A.G.N.I.F.I.Q.U.E.
Son jeu ressemble un peu à celui de Feudjio mais avec un cran plus haut dans le déplacement, les dribbles et l’endurance. Nchout Njoya est une perle au milieu de terrain. Sa vitesse, ses passes à l’aveugle et son aptitude à pénétrer les défenses balle au pied font d’elle une joueuse au bagage technique des plus impressionnant. Son enthousiasme, sa fraîcheur physique et son engagement ont beaucoup apporté dans l’entrejeu des Lionnes en première période en dépit de quelques déchets qui ont plombé son rendement. Le carton jaune qu’elle encaisse sur une faute bête le démontre à suffisance. En somme, un match de haute facture.  

8-Michèle Akaba (5) : Le piston grippé
Première titularisation, sensation à couper le souffle. Deux buts inscrits avec rage et un boulet qui a heurté la barre transversale de Chido Precious Dzingirai, la gardienne de buts du Zimbabwe vendredi dernier… Akaba avait alors cloué le bec à ceux qui pensaient que sa sélection n’était qu’une solution compensatoire à l’attaque camerounaise où règnent, Aboudi, Enganamouit et Ngono Mani. Titularisé hier face au Ghana, elle a sombré. Son courage, sa force de percussion et sa vitesse n’ont vraiment pas eu effet sur cette défense adverse qui a certainement lu son jeu avant le match. Remplacée par Ngo Yango à la 55e minute, elle n’a pas confirmé tout le bien qu’on a pensé d’elle.

9-Ngani Agathe (6,5)
Un physique de bagarreur qu’elle a eu du mal à exploiter en première période au milieu de terrain. Sans doute parce que l’acclimatation a pris du temps. Aligné en sentinelle devant une défense en permanence au charbon, celle qu’on surnomme Yaya Touré a pris quelques minutes pour rentrer dans le match. Fort heureusement, elle a explosé par la suite au point de voler au secours de Manie et ses chiennes de gardes mis à mal par les attaquantes ghanéennes. Son apport dans l’entrejeu où elle s’est finalement imposée, reste indispensable.  

10-Enganamouit (6) : en attendant le but
Elle veut exploser mais le souvenir de sa blessure l’en empêche certainement. Ses multiples séances avec le kiné ne lui ont pas encore permis d’ôter de son esprit cette douloureuse épreuve. Résultat : elle a peur de mettre le pied. Elle n’envoie plus des missiles mais des tirs écrasés. On a failli dire qu’elle est passée à côté de son match jusqu’a ce qu’elle mette à mal la défense des Black Queens à plus d’une fois. L’appétit venant en mangeant, on espère qu’elle ouvrira enfin son compteur de buts en finale samedi. Ne dit-on pas que les grands joueurs ne se démarquent que lors des grands matchs ?  

11-Aboudi Onguéné (8) : Madame Energizer
Moteur diesel qui carbure à plein régime pendant 90 minutes. Pointe de vitesse à couper le souffle, dribbles ahurissants… C’est la pierre précieuse de cette équipe du Cameroun. Elle a démarré la rencontre avec un tel volume que même ses coéquipières avaient du mal à garder le rythme ; apportant un vrai plus à son équipe. Sa vivacité, sa capacité de percussion, et sa propension à déclencher rapidement des frappes lui ont permis de se montrer à son avantage, se créant notamment de nombreuses occasions quoique ne trouvant pas le chemin des filets. Victime d’un léger bobo à la cheville, elle cède sa place à Agnès Nkada à la 94e minute après avoir essouffler la défense des Black queens.

12-Ngo Yango : Joues-là comme Kaka !
Bon match pour le milieu de terrain, rentrée en lieu et place d’Akaba à la 55e minute. Disponible, elle n’a jamais hésité à dézoner pour toucher le cuir, s’étant ainsi montré dangereuse sur les phases de contres de par sa vitesse et ses accélérations. Très mobile également en attaque, elle a créé des espaces. Mais sans jamais se montrer décisive. On a senti dans la vivacité de la joueuse, une envie de prouver aux yeux d’Enow Ngachu qu’elle a le profil de titulaire et même plus.  

13-Ngono Mani (5) :
Ayant marché sur l’eau lors du match contre l’Egypte, l’attaquante des félines n’a pas connu pareille réussite hier après-midi si ce n’est ce fabuleux ballon enroulé qui s’en va mourir sur la barre transversale de la gardienne ghanéenne à la 90e. Pris en tenaille par une défense très appliquée, la joueuse de Football Claix en France n’a pas su avoir l’impact escompté. Mis à part quelques tentatives infructueuses, Ngono Mani a été trop discrète pour une joueuse de sa trempe.

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