Mobilisation : Les Lionnes ont la cote
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Les victoires de la sélection féminine de football du Cameroun attirent une grosse sympathie de la part du public.

Quatre sorties et autant de victoires en Coupe d’Afrique des nations (Can) de football féminin. Le bilan provisoire qu’affichent des pouliches de Carl Enow  Ngachu l’entraineur des Lionnes à cette 10ème édition de la compétition. Six buts marqués et aucun encaissé. Désormais, le public camerounais ne jure que sur la prestation de l’équipe nationale fanion de football dames. Hommes, femmes et enfants, chacun à son niveau ne rate pas l’occasion d’apporter son soutien à cette équipe à chacune de ses sorties.

Dans des snacks, village de la Can, des domiciles ou  au stade, la mobilisation est tous azimuts. Des analystes sportifs avertis décryptent les raisons d’une telle mobilisation du public camerounais à travers le territoire national. Plusieurs raisons expliquent cette mobilisation des fans du football autour des coéquipières de Christine Mani e, la capitaine du Cameroun. Le déclic pour certains vient des médias. «Il y a d’abord eu une forte médiatisation de l’évènement.

Certes, elle n’était pas intense au départ, mais elle évolue au fur et à mesure que les Lionnes évoluent», fait savoir Henri Manga, notre consultant à la Can Cameroun 2016. Le capital sympathie vient tout aussi du manque de victoire répétitive de nos  Lions indomptables. Le public a tôt fait d’oublier les trophées jadis glanés par les Lions indomptables. Le dernier sacre remonte en 2002 avec un titre de champion d’Afrique. Les belles épopées du football masculin sont-elles aux oubliettes ? «On a l’impression que le public ayant été déçu par la prestation des Lions indomptables a trouvé un refuge auprès des Lionnes et une satisfaction en relation avec ce que  les filles sont en train d’engranger», note Henri Manga. Avis que partage Thierry Belibi, fan du football : «Les Camerounais sont déçus de la prestation de leur équipe masculine fanion.

Les Lions indomptables ayant  fait un match nul qui peut nous causer préjudice pour la qualification au Mondial russe, nous nous contentons de la qualité du beau jeu que nous offrent les filles comme Gabrielle Aboudi  Onguene, Ajara Nchout et les autres depuis quelques temps. On comprend qu’on peut aussi faire avec ces filles. Elles au moins nous font honneur».

Enganamouit

Déjà, le public a eu à regarder les performances des filles notamment lors de leurs précédentes sorties à l’international. Le Cameroun est sacré champion des jeux africains de Maputo au Mozambique en 2011. Le pays ne passe pas inaperçu lors des Jeux olympiques de 2012. Gabrielle Aboudi  Onguene marque l’unique but des Lionnes à cette compétition. Le vainqueur du tournoi féminin des 11èmes jeux africains obtient une médaille d’argent face au Nigeria lors de la Can Namibie 2014. Une édition à laquelle le Cameroun s’en tire avec le prix de la meilleure gardienne décerné à Annette Ngo Ndom.

Puis, Gaëlle Deborah Enganamouit  décroche le soulier d’or en 2015. La performance des Lionnes au mondial canadien est récompensée par une qualification à la phase des huitièmes de finale. historique pour un pays africains qui effectue son baptême du feu à ce grand concert du football féminin. Le Cameroun sanctionne le Japon par un 2-1. Le public commence à s’habituer aux noms tels que : madeleine Michèle Ngono Mani  (le dossard 9 considérée ici comme Roger milla des filles), gabrielle Aboudi  Onguene, Christine Mani e, Mabingo  Mabingo … La Can 2016 se jouant au terroir, le public est resté en phase avec ses filles. Ceci justifie le fait que : «Les gens veulent participer à l’histoire», tel que nous confie Gislaine Bebom manager général de Louves minproff.

Engouement

L’engouement autour des Lionnes résulte aussi du travail mené par le staff technique. «Depuis 2010 que le coach Enow  a fait appel à un préparateur physique (Alain Djeumfa .Ndlr), le Cameroun brille par de bonnes performances», mentionne Gislaine Bebom, ancienne joueuse de football. Présent depuis 2004, Carl Enow  Ngachu, le coach des Lionnes surnommé le «dresseur des Lionnes», a su modeler son équipe. Il a pris du temps pour mieux étudier les unes et les autres. La mayonnaise a fini par donner. Sorcier noir ou pas, Enow  et les siens ont amené mêmes des personnes résidents dans les coins les plus reculés du Cameroun  à s’intéresser au football féminin.

Pour accueillir la compétition continentale de football au Cameroun, le pays hôte de la Can 2016 s’est doté des infrastructures sportives. Le stade Omnisports de Yaoundé s’est vu rénové tandis que celui de Limbe est sorti de terre (20.000 places) avec des stades d’entrainements. Les spectateurs sont désormais face aux standards internationaux. «Le public camerounais n’a jamais vécu un tel spectacle dans ce genre d’arène parce qu’il y a toutes les commodités qui existent dans les stades (toilettes, sécurité, eau…)» avoue Henri Manga.

Mais, le plus difficile sera de : «maintenir cette flamme à travers l’organisation des compétitions nationales et internationales ainsi que la maintenance de ces infrastructures », conclut-il. En attendant l’envol du championnat féminin de football au Cameroun, les Lionnes continuent à distribuer de la bonne humeur à leur public. L’histoire nous en dira plus…

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