Plusieurs étudiants de l´université de Buea, au Cameroun,arrêtés suite à une grève de revendications et entassés comme des bêtes de somme dans des camions militaires ont été conduits ce jeudi 01 décembre 2016 au tribunal de première instance de Buea.

Des images insoutenables montrant la barbarie des forces de l´ordre camerounaise sur des étudiants grévistes de l´université de Buea qui revendiquaient le paiement de leurs primes d’excellence académiques de 50.000fca accordée par le chef de l´Etat aux huit universités d´Etat et la suppression de la pénalité de 10.000 cfa, insituée camer.be par le recteur de l´université au titre de pénalités pour non respect des délais de paiement des droits universitaires en ligne, ont fait le tour du monde, entrainant une grosse ire chez l´ensemble des camerounais et de la communauté internationale.

Le principe de liberté garanti par la constitution camerounaise induit l’existence de la liberté individuelle, d’opinion, d’expression, de réunion, de culte, de la liberté syndicale et du droit de grève.

Comment alors comprendre qu´au moment où une partie de la jeunesse camerounaise, sportive en l´occurrence, celle que représentent les lionnes indomptables de football, procure autant de joie et de bonheur á toute une nation à travers ses prestations héroïques pendant la première coupe d´Afrique des nations de football Féminin en terre camerounaise, prestations qui vont sûrement les conduire vers le sacre final samedi prochain, 03 décembre 2015 au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé à l´issue de la finale qui va les opposer à leurs homologues du Nigeria, une autre jeunesse, celle-là universitaire, se fait humilier, tabasser et torturer par ses propres forces de l´ordre pour avoir tout simplement fait usage de leur droit de manifester?

Le Cameroun avait-il besoin de vouer ainsi ses propres enfants aux gémonies en se livrant á un tel spectacle inhumain, dédaigneux et barbare qui l´éloigne du registre de pays respectueux des droits de l´homme? Une tristesse insupportable qui survient quelques semaines seulement après le malheureux accident ferroviaire du 21 octobre dernier á Eseka qui a entrainé pertes en vies humaines et nombreux disparus.

Le Cameroun donne là le bâton pour se faire battre, puisque lorsque les organismes de défense de droits de l´homme, en l´occurrence Amnesty international, publieront l´état des droits de l´homme au Cameroun au cours de l´année 2016,camer.be le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, ainsi que certains thuriféraires du régime crieront au scandale et au complot d´Etat contre le Cameroun.

En attendant, c´est l´Uncle Sam qui a fait entendre sa voix dans un communiqué au ton peu diplomatique. En effet, dans un communiqué de presse publié le 28 novembre 2016, le bureau des affaires publiques de la Maison Blanche "s´est dit préoccupé par la répression des manifestations observée dans les villes de Bamenda et Buea ces derniers jours".
 
Pour John Kirby, Secrétaire adjoint et porte-parole du Département des affaires publiques «les Etats-Unis sont profondément préoccupés par les pertes en vies humaines, les blessures et les dégâts camer.be causés par des manifestations violentes à Bamenda et Buea, capitales respectives des régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest du Cameroun».

En réalité, la jeunesse, fer de lance de la nation camerounaise, sera comme depuis 1961, au coeur de tous les discours et autres activités le 11 février 2017. Que lui dira-t-on encore? Que lui promettra-t-on encore? Pourra -t-on s´amender? Autant de questions et  bien d´autres dont on ne perd pas le temps á attendre les réponses car, 2017 c´est demain.

Mais on retiendra qu´en matière de respect des libertés publiques, notamment les droits de l’homme, la liberté de manifester pacifiquement, les habitudes ont la peau dure au Cameroun. Décidément.