La Banque Africaine de Développement à la rescousse des éléphants.
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Au nord du Cameroun et au sud du Tchad, les éléphants sont en danger et menacés d’extermination. La Banque Africaine de Développement a mis d’énormes moyens financiers pour protéger les pachydermes de la disparition.

300 éléphants massacrés.

Se tenant à l'entrée du Parc National de Bouba Ndjidda dans la région du Nord du Cameroun, Dim Fongouda, qui vit dans la ville de Garoua a eu maintes fois le plaisir de voir des troupeaux d'éléphants longer le couloir migratoire qui relie les aires protégées du Tchad et du Cameroun."Cela était usueld'être une autoroute pour la migration des éléphants, mais maintenant il est difficile de voir un éléphant," Dim a rappelé que, entre Janvier et Mars 2012 les braconniers lourdement armés à cheval ou sur le dos de chameau ont envahi le parc et ont massacré plus de 300 éléphants. Depuis lors, le couloir est devenu étrange et désert. Mais aujourd'hui, les choses commencent à changer. Les éléphants dans le nord du Cameroun, du Tchad et de la République Centrafricaine ont connu un certain répit depuis que la Banque Africaine de Développement (BAD) a commencé à financer la conservation de cette espèce charismatique.

3 milliards pour sauver l’éléphant

A travers la Communauté Économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC), la BAD a offert un soutien financier de plus de 3 (trois) milliards de francs CFA aux gouvernements du Tchad, du Cameroun et de la RCA.Ces derniers ont pu tirer parti de la conservation des éléphants sur le terrain à travers leProjet pour la Conservation de la Biodiversité en Afrique Centrale -Sauvegarde des Éléphants en Afrique Centrale (PCBAC-SEAC). Depuis Novembre 2015, plusieurs activités ont été réalisées à savoir : "la formation des écogardes sur l'utilisation des Systèmes d'Information Géographiques (SIG) et de cyberTracker, leur emploi de ces dispositifs ont beaucoup amélioré l'efficacité sur le terrain," a confié Djibrila Hessena, le coordinateur technique de WWF pour le projet PCBAC-SEAC. Bien plus "Il y a une baisse générale de la pression sur les éléphants en partie,à cause des mesures prises par les gouvernements et le soutien de partenaires comme la BAD». Ce projet est une réponse à la sollicitation des gouvernements du Cameroun, du Tchad et de la RCA suite au massacre des éléphants dans le Parc National de BoubaNdjidda. Cela a déclenché une chaîne de réaction et l'élaboration d'un plan d'extrême urgence en 2013. Le plan a été validé en 2015 à Brazzaville - République du Congo entre les pays concernés et la BAD.

Mobilisation générale.

Depuis lors, le projet PCBAC-SEAC a réussi à mobiliser les différents acteurs, y compris les agents de la faune, les membres du corps judiciaire ou les membres de la magistrature et les médias dans une campagne pour protéger le dernier vestige d'éléphants de la savane. "Plus de 300 agents de l’application de la loi faunique, les journalistes, les agents des douanes,les chefs traditionnels et religieux ont été soit sensibilisé ou soit formé sur la criminalité faunique et les dangers face aux éléphants", a déclaré Djibrila.

Étant donné l'importance du corridor de migration des éléphants reliant les zones protégées du Tchad et du Cameroun, respectivement les parcs nationaux de Sena-Oura et de BoubaNdjidda, il a été mené une étude sur l'identification du dit corridor et les intervenants ont étésensibilisés sur son importance. En outre, les éléphants ont été baguésavec les colliers satellitaires afin d'assurer un meilleur suivi de leurs déplacements dans la région. "Aujourd'hui, nous sommes en mesure de surveiller les mouvements des éléphants entre les différentes aires protégées grâce à des colliers satellites déployés sur ces pachydermes", a déclaré Djibrila. Ceci, couplé avec l'engagement pris par les chefs traditionnels pour aider à protéger ce corridor, cela va certainement contribuer à la stabilisation de la population d'éléphants dans cette région, a- t- il dit.

Construire à partir de zéro

Le projet a également soutenu le Ministère des Forêts et de la Faune en RCA pour créer et opérationnaliser une unité de coordination nationale pour la lutte contre la criminalité faunique. De plus, ce projet aide le gouvernement de la RCA à élaborer un code de protection de la faune et des aires protégées. Un atelier de validation du projet de code est prévu dans les mois à venir. Si le soutien de la BAD continue, lespopulations d'éléphants seront plus stabilisées, tout en apportant en retour le sourire sur les visages des populations locales comme Dim.

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