Le Sdf demande une conférence nationale
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Les députés et sénateurs ont aussi marché, pour montrer que les émeutes  et autres manifestations de rue sont la conséquence du dilatoire et du refus de négocier des hiérarques du Rdpc.

Hier, 28 novembre 2016, l’ensemble des parlementaires du Sdf a abandonné l’hémicycle, en pleine session budgétaire, pour se rendre à Bamenda, où prétendent- ils, les intérêts de leurs électeurs sont menacés. Du 27 au 29 novembre, ont-ils prévenu les présidents des deux chambres, ils veulent « appréhender les griefs majeurs des populations ». Jean Tsomelou et Joseph Lukong Banadzem qui ont signé la lettre de mise en congé, respectivement comme président du groupe parlementaire Sdf au Sénat et à l’Assemblée nationale, expliquent la nécessité d’une « descente sur le terrain (...) afin d’y faire suite en ce qui nous concerne, en parfaite connaissance de cause ».

Sur place, ils ont choisi de forcer la main au gouvernement. Après des « échanges nourris avec le Gouverneur du Nord-Ouest », dixit Etienne Sonkin, les parlementaires auxquelles se joints d’autres élus du parti au poing levé ont pris la direction de la place des fêtes de Bamenda, pour tenir un meeting avec le Chairman, Ni John Fru Ndi, en présence des autorités. La journée a commencé par une visite à la résidence de leur leader à Ntarikon, laquelle avait subi des jets de gaz lacrymogènes lors des dernières manifestations de rue.

Ensuite, le cap a été mis vers Up station, où se trouvent les services du gouverneur de la région. Pressentant ce qui allait se passer, Adolphe Lele Lafrique s’est rendu chez le chairman pour essayer de persuader les députés de ne pas marcher. En retour et en voiture, ils vont rejoindre ses services où ils lui remettent une pétition comportant la position des élus Sdf sur les derniers événements survenus dans la ville. Des échanges ont lieu dans la salle de conférence de la région. « Les députés et sénateurs Sdf ne pouvaient pas rester à l’assemblée alors que leur leader est attaqué et que les forces de l’ordre tirent sur les populations », justifiera Joseph Banadzem.

Escortés par les forces de l’ordre, ils vont ensuite prendre la direction du centre-ville. A City chemist, de célèbre mémoire, députés, sénateurs et maires descendent de leurs véhicules. Comme les autres fois, ils sont rejoints par une marée humaine, qui prend la direction de la tribune des fêtes au centre commercial.

Une conférence nationale pour le problème anglophone

« Non à la violence lors des manifestations », « le fédéralisme est la seule solution », « le problème anglophone est réel au Cameroun », pouvait-on lire sur des pancartes portées par ces élus du peuple, venus de tous les coins du Cameroun. S’adresant au millier de personnes rassemblées, ils ont clairement demandé par la voix du député Tchinda Fobi, député de la circonscription de Bamenda, la convocation d’un dialogue national : « nous demandons une conférence nationale pour le problème anglophone au Cameroun. (...)

Avez-vous déjà vu un anglophone ministre de la défense ? Un anglophone ministre des finances ? La liste est longue, les anglophones sont à l’arrière- plan et nous devons lutter contre ça » a poursuivi l’orateur devant une foule enflammée. « C’est une marche de solidarité à l’ endroit des populations des manifestants pour dire que nous nous sentons dans leur peau, il faut dire que nous soutenons leurs revendications pertinentes », a ajouté Etienne Sonkin, sénateur venu de l’Ouest. Non sans exiger des sanctions contre les éléments des forces de l’ordre qui ont tiré du gaz lacrymogène sur la résidence du leader du Sdf et selon eux, tué un manifestant lors de la grève des enseignants la semaine dernière.

Ni John Fru Ndi s’est longuement adressé à la foule, profitant de l’occasion pour remercier les élus, « les francophones » surtout, qui sont venus apporter leur soutien à ces revendications. Quand il lance que « le Sdf a de tout temps réclamé le fédéralisme car c’est la solution idoine pour le Cameroun. Parler français ou pas n’a rien à voir dans notre démarche et le Sdf n’est pas contre les francophones, le Sdf est un parti national », c’est l’extase. Les jeunes peureux d’hier comprennent qu’ils ne sont plus seuls. Ils se prennent à rêver d’un dialogue sur leur statut dans l’Etat du Cameroun.

Le dialogue en panne

Le gouverneur de la région du Nord-Ouest, qui a reçu ces députés et sénateurs, croit au dialogue. « Le gouvernement prend très au sérieux cette situation, les gens devraient donner une chance au dialogue, j’appelle les uns et les autres à revenir à la raison, à se rappeler que nous sommes dans une république et de se conformer aux lois et règlements de la république pour rechercher une solution », clamait Adolphe Lele Lafrique la semaine dernière.

Sauf qu’on se demande comment dans une telle république, des parlemantaires sont obligés de se retrouver dans la rue, en pleine session, pour faire entendre leur voix. Ces députés et sénateurs qui ont emporté dans leur suite Robert Bapooh Lipot de l’Upc suivaient ainsi l’exemple du Premier Ministre qui, le weekend d’avant, a procédé à des consultations et négociations dans la même ville. « Contrairement à ce qui peut être dit, il y a un problème anglophone dans ce pays, il faut partir de ce constat pour travailler en profondeur afin de sauvegarder l’unité de notre pays » a affirmé pour sa part le député de l’Upc.

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