Enseignement Catholique : Le diocèse d’Obala dans la tourmente
CAMEROUN :: RéLIGION

CAMEROUN :: Enseignement Catholique : Le diocèse d’Obala dans la tourmente :: CAMEROON

Face à l’anormal gâchis du patrimoine légué pour la prospérité, des élites proposent à l’évêque la mise de certaines écoles sous administration privée. Elles veulent prendre cette responsabilité pour sauver les établissements scolaires encore fonctionnels.

Après l’ordination épiscopale le 2 février 2010 à Obala, l’homme d’église appelle les fidèles au travail pour le développement. Une mobilisation de toutes les couches sociales autour des actions de développement économique et de changement social dans le diocèse. De l’avis du prélat, il faut bien parvenir ainsi à lutter contre la misère du peuple. « Depuis lors, ce n’est que sur le plan pastorale que Mgr Bayemi a essayé de faire preuve de bonne foi », font remarquer les ouailles déçues par l’évêque. Même une bonne partie du clergé ne se cache plus pour exprimer sa répulsion au prélat.

L’acte qui restera longtemps gravé dans les mémoires est celui qu’il a posé lors de sa visite pastorale dans la localité d’Ekabita-Tom dans la Lékié. Du mercredi 16 au dimanche 20 novembre 2016, Mgr Bayemi a réussi à réconcilier deux familles qui ne s’entendaient systématiquement plus depuis plus d’une cinquantaine d’années. Par la pastorale biblique, il a amené chacun des deux familles fidèles à connaitre la parole de Dieu, à se familiariser avec elle et à la vivre au quotidien.

Mais comme la vie humaine est pleine d’anomalies, de rébus et parfois même d’accusations ou d’injustices plus ou moins confuses, la gestion des 6 millions de FCFA cotisés dans le cadre de la fête des récoltes pour la construction du presbytère de la mission catholique d’Ekabita-Tom, a été confiée à une élite de la localité. Et c’est en ce niveau que les langues se délient pour rappeler les maux qui minent le diocèse d’Obala.

Guillotine

De Nanga-Eboko, à Mva’a, en passant par Sa’a, Efok, Obala, Okola  et Evoudoula, les complaintes sont les mêmes - tribalisme, clientélisme, malversations financières, enrichissement illicite et dépravation des moeurs. Et les populations se plaignent surtout du fait que l’enseignement catholique est en train de mourir dans le diocèse d’Obala. Ceci, tout le monde le sait, l’enseignement catholique dans ce diocèse, fondé en 1987, faisait des envieux. Les fidèles étaient comme condamnés à inscrire leurs enfants dans les écoles et collèges catholiques du diocèse. Raison pour laquelle les relations entre Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei et les communautés chrétienne et éducative, ne sont plus paisibles.

« Malgré toutes les lamentations, Mgr Bayémi reste protégé par des autorités de l’église catholique.  Il ne donne pas l’impression d’être affecté par l’actualité autour de sa personne. Il affirme ne pas être concerné par tout ce qui se dit contre lui. Il est même disposé à jeter des anathèmes. En tout cas, l’évêque du diocèse d’Obala n’est pas ce bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis », déplorent-elles.

« Le silence observé par la très haute hiérarchie de l’église catholique romaine et universelle est considéré comme une caution à toutes les indélicatesses orchestrées par Mgr Bayémi », analysent les populations, rappelant que ce n’est pas la première fois qu’elles se plaignent de la gouvernance de l’évêque d’Obala. « Le 20 août 2013, Mgr Sosthène Bayemi avait été appelé par le Nonce apostolique - Mgr Piero Pioppo, pour s’expliquer sur les dénonciations qui l’accablent. Après cela, il n’y a plus rien eu », se souviennent certains fidèles exaspérés.

Ces derniers disent que depuis sa nomination à la tête du diocèse d’Obala, Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei a imposé une méthode de gouvernance et de gestion qui n’arrangent pas les choses. « L’évêque ne présente que les dépenses sans faire allusion aux recettes », crucifient-ils. Pire, la communauté éducative qui fait encore confiance à l’enseignement catholique, ne comprend pas pourquoi, malgré l’augmentation des frais d’inscription et de scolarité, les enseignants finissent les années scolaires à genoux, sans salaires.

« Au niveau de l’éducation de base, la scolarité  varie entre 20 et 30 000Fcfa. Quand cette scolarité était à 14 000Fcfa, tout marchait bien. Depuis que Mgr Bayemi est là, aucun établissement du diocèse n’a un compte bancair, et le gouffre ne fait que se creuser », regrettent des enseignants rencontrés sur le terrain. Et quand les parents apprennent que les enseignants ne sont pas payés, ils ne font plus confiance et les effectifs baissent au fil des années.

Né le 26 décembre 1964 à Matomb, et ordonné prêtre le 12 février 1994 à Eséka par Mgr Jean Bosco Ntep, Mgr Sosthène Bayemi devrait, au-delà de tout, engager des initiatives devant concourir à la réconciliation avec son clergé et ses ouailles, et pour se tourner résolument vers l’avenir.

Lire aussi dans la rubrique RéLIGION

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo