Le Pm désavoue Laurent Esso et Paul Atanga  Nji
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L’option prise par le Premier ministre, Philemon Yang, au sujet de la gestion de la crise née des revendications des enseignants et avocats anglophones, de descendre sur le terrain pour écouter les grévistes, montre au moins que le chef du gouvernement se préoccupe des cris qui s’élèvent des tréfonds de la République.

Une démarche qui tranche, premièrement, avec la dernière sortie du ministre d’état en charge de la Justice et garde des sceaux, Laurent Esso, qui, au cours d’une conférence conjointe donnée par cinq ministres, jeudi dernier, dans la salle de conférences du ministère de la Communication, a affiché les attitudes d’un père-fouettard, notamment en indiquant de manière péremptoire qu’il n’ira pas à la rencontre des avocats anglophones à Bamenda. Le prétexte étant que ces hommes à la toge noire n’agissent pas dans l’illégalité.

D’après Laurent Esso, les avocats grévistes devaient plutôt envoyer des collègues les représenter à la réunion que lui, la tutelle, a  convoquée mardi dans ses services, à Yaoundé. Dans cet élan, le ministre et magistrat hors échelle ne s’abstient pas de rappeler des notions basiques aux avocats en grève, lorsqu’il se montre plus menaçant :

«Je relève que l’immunité reconnue aux avocats par leur statut ne porte que sur les propos tenus en audience et sur les documents produits en la circonstance (…) Lorsque les principes prévus à l’article 21 alinéa 2 du statut des avocats sont violés, autrement dit, lorsque l’avocat se comporte de manière différente aux dispositions que je viens de rappeler, c'est-à-dire, en dehors de la salle d’audience, et hors du cadre défini par cet article, il tombe sous le coup du droit commun».

Le vent du dialogue insufflé par Philemon Yang n’est pas moins un cinglant désaveu, deuxièmement, vis-à-vis du ministre chargé de mission à la présidence de la République, Paul Atanga  Nji. L’on se souvient que la semaine dernière, ce natif de Bamenda a publiquement déclaré, dans les médias publics, qu’: «Il n’y a aucun problème anglophone au Cameroun». Dans la foulée, Paul Atanga  Nji n’a pas oublié qu’ «il y a des gens qui ont été manipulés, des enseignants ont été manipulés. Il y a des forces étrangères. Je dis bien que les avocats qui se réclament de cette association et qui font des revendications fantaisistes ont reçu de l’argent.

Les enseignants, ils ont aussi reçu de l’argent des gens qui leur disent, ne parlez plus de vos questions, parlez de la sécession, parlez du retour au fédéralisme. Et les gens qui ont été interpellés sont passés aux aveux complets, en disant qu’ils ont été manipulés». Le ministre Atanga  Nji ajoutait que la répression devait s’abattre sur tous les «fauteurs de troubles».

Cette manière d’aborder les problèmes éloigne des solutions et dénote d’un patriotisme ombrageux. Quand bien même il sera démontré que les grévistes sont financés de l’extérieur par des «gens» qui en veulent à la République, la première idée serait d’aller à leur écoute. Et de leur tenir le langage de l’unité, d’un Cameroun qui restera « un et indivisible ». Malgré tout.

On attend d’ailleurs que les négociations ouvertes à Bamenda en fin de semaine dernière, s’accélèrent et débouchent, d’ici peu, à réinstaurer un climat moins tumultueux de nature à consolider quelques acquis fondés sur le bilinguisme et la cohabitation pacifique entre les ethnies.

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