Cameroun, Dr NKE Fridolin : « Fidel Castro, l’Africain-Cubain » : Hommage à l’Avenir !
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Cameroun, Dr NKE Fridolin : « Fidel Castro, l’Africain-Cubain » : Hommage à l’Avenir ! :: CAMEROON

« Mon devoir élémentaire consiste à ne pas m’accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l’émergence de personnes plus jeunes » (Fidel Castro).

La naissance d’un mythe

Le dimanche 26 juillet 1953, Fidel Castro et 150 jeunes rebelles cubains attaquent la caserne militaire de La Moncada. Le coup échoue. Seuls quelques hommes survivent, dont Castro. À la suite de cette opération commando, ils sont faits prisonniers. Pendant leur arrestation, une altercation éclate. Castro, qui est certain qu’il n’en réchappera pas, taxe les soldats de valets de l’impérialisme. Un Nègre commande la troupe des soldats loyalistes. C’est le lieutenant Pedro Sarría de l’armée du dictateur Batista qui chargé d’exécuter Fidel Castro. Il réalise que ses hommes arment pour liquider les prisonniers. « ¡ No disparen ! No disparen ! Las ideas no se matan ! » (« Ne tirez pas ! Ne tirez pas ! On ne tue pas les idées ! », ordonne-t-il à ses éléments.

Tout le monde est abasourdi, les prisonniers en premiers. Le lieutenant répète trois fois, à voix bas et en accentuant sur les syllabes : « ¡ Las ideas no se matan ! » « On ne tue pas les idées ! » Le petit groupe continue alors sa marche à travers la brousse en direction de la caserne. Castro s’approche tout près du Chef Nègre :

- Je veux comprendre votre décision. Pourquoi vous nous avez-vous sauvé la vie ? Mais je veux être honnête avec vous : je suis Fidel Castro, confie-t-il.

- Ne le dites à personne ! Ne le dites à personne ! » répète le Négro-africain. Il s’éloigne.

Cette histoire est stupéfiante. Elle s’est déroulée dans une forêt cubaine de Santiago de Cuba. C’est l’événement historique inaugural qui a déterminé le cours de la Révolution cubaine. Elle est relatée en espagnol par Fidel Castro dans son livre Fidel y la Religión : conversaciones con Frei Betto.

Dans son célèbre plaidoyer devant ses bourreaux intitulé L’Histoire m’acquittera, présenté le 16 octobre 1953, Fidel Castro déclare : « C’est normal que des gens honnêtes soient tués ou emprisonnés dans une République dont le Président est un voleur et un criminel. Condamnez-moi, peu importe ; l’Histoire m’acquittera. » Quelle lucidité insolente ! Oui, les idées de Castro sont extrêmes, comme l’homme qui les incarne. Qui peut assumer une telle posture ?

Pourquoi je raconte cette histoire ? C’est qu’un événement inouï vient de se produire. Un de ces événements qui vous dessillent les yeux. Un Héros mondial vient d’être brûlé. Non pas brulé vif, comme un voleur pourrait l’être dans une rue quelconque de Douala, mais brûlé mort : Castro vient d’être incinéré ! El Comandante en Jefe de la Revolución cubana, Fidel Alejandro Castro Ruz, est né le 13 août 1926 à Birán, à Cuba, plus précisément dans la province de Holguín.

Le Combat de Fidel et le jugement de l’histoire

Les Démocraties libérales ont objecté au régime castriste l’absence des libertés qui caractériserait son mode dirigiste de gouvernement. Liberté d’expression, liberté de croyance, liberté syndicale, liberté de vote, liberté en matière d’orientation sexuelle, etc.), Castro ne s’accommode point de ces formalismes. Il assume ce dirigisme et montre les miracles opérés dans les systèmes éducatif et de santé cubains. Il rappelle tout aussi fièrement, n’en déplaise aux traîtres, le nombre de médecins dont plus de soixante pays et des millions de patients bénéficient

de l’expertise à travers le monde. C’est cette matrice managériale qui sous-tend l’industrialisation de son pays, celle qui, en son temps, avait impulsé les transformations sociales et économiques en Occident et qui permet actuellement à plusieurs pays, la Chine en l’occurrence, de se développer.

Entre les citoyens et les droits de l’Homme, Castro a choisi l’Homme, c’est-à-dire tous les citoyens, quelle qu’en soit la race, qui œuvrent à la liberté d’autrui, quel qu’il fût.

Pour cet insurgé du désespoir, il faut que la justice, la liberté, l’égalité et la fraternité, les principes de la modernité occidentale, se déprennent de la structure de mensonge qui les a jusque-là caractérisés. La raison politique trouve son objet propre à travers cette exposition de la faim, des déceptions et des rancœurs des sous-hommes que l’on veut faire de ses frères de toute la terre. Il travaille à briser le silence auquel ils sont astreints.

Castro : un message à l’Afrique

Castro est-il comptable devant l’histoire du fait qu’il a accédé au pouvoir par la voie des armes ? À tous ceux qui s’en tiennent à son image de putschiste, demandons-leur ce que vaut la constitution, dont on sait qu’elle est en principe l’expression de la majorité, quand le pouvoir en place en accapare les fonctionnalités pour combattre le peuple. Le bon sens interdit de lire la réalité sociale uniquement à l’aune de notre expérience historique singulière, dans la barricade de notre culture, même si elle est épanouie. Que dire dans ce cas de tous ceux qui, en Afrique, continuent d’accéder au pourvoir par la voie « normale » des urnes et qui, pourtant, ne font qu’accabler leur peuple de violence et d’injustices, et l’affament même grâce à la reconnaissance international que leur confère ce statut problématique de « démocrates » ?

On sait que le capitaine Thomas Sankara, l’un des plus grands hommes politiques africains du siècle dernier, très respecté et estimé sur le continent, accéda au pouvoir grâce à un coup d’État. Ce jeune leader burkinabè prêcha par l’exemple ; il fut malheureusement assassiné par ceux qui n’aiment pas les exemples des autres, et remplacé par un chien de garde de la Françafrique. Car en Afrique, l’impérialisme a toujours tenu la main nègre qui assassine les héros révolutionnaires, à l’instar de Ruben Um Nyobe, Patrice Lumumba, etc. Un Nègre, le nommé Pedro Sarría, fait toutefois exception. Son aphorisme est marqué à jamais dans nos mémoires : « On ne tue pas les idées ! »

Soyons donc, à notre tour, des Sarría. Indiscutablement, disait de lui Fidel Castro, il avait des prédispositions pour la justice. Ce Négro-africain exemplaire avait compris que les idées n’ont pas de races ; elles soudent les hommes au-delà de leur origine et de leurs affinités. Ce sont les idées humanistes que Castro portait en lui qui l’ont protégé. C’est l’Afrique, dont tout son être bouillonnait, qu’avait identifiée Sarría.

À tous les Nègres qui, comme moi, dorment au-dessus des trésors et des richesses immenses et meurent d’inanition, victimes de la foi en l’au-delà, Castro, le plus grand stratège du 20e siècle, nous ordonne de nous saisir de nos ressources et d’en jouir pleinement ici-bas. Il ne lui a pas suffi de dénoncer la mainmise des multinationales étrangères et des entreprises transnationales sur les pays en développement et le poids du service de la dette extérieure. Castro a en outre soutenu les mouvements de libération en Afrique : en Angola, en Namibie, en Éthiopie, en Afrique du Sud, etc. Son leitmotiv : la justice sociale.

L’autre jour, le fils de mon riche voisin, révulsé de la boulimie foncière de son géniteur, s’est emporté et lui a prédit le triste sort qu’il réserve à son magot : « Lorsque tu vas mourir, on va tout vendre ! » L’autre était sans voix. Castro a fait mieux : il a redistribué les centaines d’hectares de terres de son père aux paysans.

Africains,

Cessez donc d’accumuler bêtement des terres qui ne servent qu’à rentabiliser votre cupidité et à exciter votre cynisme !

Arrêtez de vous figurer que votre ombre est indispensable au souffle d’un peuple meurtri !

Attendez que le peuple vous réquisitionne et vous mande ; ne vous imposez pas par la force et le nombre des régiments !

Soldats, n’exécutez pas des ordres criminels et anachroniques ! L’histoire va vous juger sévèrement.

Par son exemple, Fidel nous apprend que défendre ses libertés et aspirer au mieux-être c’est, concrètement, cultiver l’effort, être organisé, discipliné et compétitif. « Il sera toujours plus méritoire encore de tout sacrifier à un idéal, y compris la vie », écrit-il. Fidel n’avait pas érigé de statue à sa gloire. Car la vérité, tout comme la liberté, ne ressortissent pas à la matière ; c’est l’élan qui porte la vie.

El Commandante était une étoile qui grattait le ciel éternel pour illuminer le pas lourd de l’humanité du 20e siècle. Ce gratte-ciel de l’altruisme, de la générosité et du patriotisme s’est élevé pendant si longtemps et si haut, sa figure majestueuse s’est gravée si fort dans nos cœurs, que nos vies et celles des générations à venir s’en trouvent impactées à jamais.

Castro préfigure le ton et la voie que devront prendre les peuples qui dédaignent emprunter la voie ensanglantée du terrorisme pour se libérer du joug de tous ceux qui tentent par tous les moyens – y compris par la compassion feinte et des résolutions internationales arbitraires – de les maintenir dans les serres acérées et implacables du Grand Capital.

El Comandante a demandé à être incinéré. C’est qu’il ne doit demeurer de cette dynamite d’idées vivante que l’insituable référence qui meut l’Histoire et façonne les civilisations. Castro c’est L’AVENIR !

Dr Fridolin NKE

Docteur de l’Université de Liège,

Expert international en Ingénierie de la formation supérieure

Promoteur de Pan-African Digital Arts &Humanities http://www.padah.org/ nkefridolin2000@yahoo.fr

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