Cameroun: «Paul Atanga Njie est un malhonnête homme qui propose de mauvaises solutions»
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Cameroun: «Paul Atanga Njie Est Un Malhonnête Homme Qui Propose De Mauvaises Solutions» :: Cameroon

Les revendications des populations camerounaises principalement dans la région du Nord-Ouest ont connu aujourd’hui une sortie radiophonique du ministre chargé des missions à la présidence de la République, monsieur Paul Atanga Njie. En réalité le ministre se sent pris dans l’étau de l’incompétence et de l’usure du pouvoir qui caractérisent le régime du renouveau. Voilà un homme, coupé des réalités de souffrances de la grande majorité de ses concitoyens. Son intervention est un jeu au marchand de sable de « Bonne Nuit les Petits ».

Depuis 1961, date de la Réunification de ce peuple qui n’aurait jamais dû être séparé, nous attendons l’avènement de l’unité nationale dans les faits et les textes.

Depuis le 12 juillet 1978, deux hymnes nationaux nous séparent comme pour nous dire que nous sommes deux peuples différents qui ont besoin de deux pays distincts.

Depuis 2008, les hommes de droit du Cameroun anglophone attendent comme le prévoit notre loi fondamentale des traités OHADA, le Code CIMA (Conférence Intérafricaine des Marchés d’Assurance).

Nous n’avons là qu’énumérer des problèmes d’ordre juridique qui relèvent de la volonté politique, de l’attachement à l’unité nationale et enfin de l’accueillance (comment accueillons-nous l’autre qui n’est pas nous quand il est dans un espace qui ne lui est pas familier ?).

Il ne s’agit point ici comme le souligne le secrétaire permanent du conseil de sécurité nationale monsieur Paul Atanga Njie, de savoir si lui, il est à Yaoundé depuis 30 ans ou s’il a des amis Ewondo qui vivent à Bamenda. 78% de camerounais n’ont point d’eau potable, 67% vivent dans l’obscurité permanente, 86% de départements au Cameroun ne sont pas reliés entre eux par des routes. Cette liste est loin d’être exhaustive.

L’heure de la menace et de l’intimidation est révolue

L’heure de la menace et de l’intimidation est révolue, ceux qui ont pris le Cameroun en otage depuis longtemps peuvent enfermer le Président Biya au palais de l’Unité, le tenir loin des réalités et des aspirations légitimes du peuple mais ils ne réussiront plus à nous vendre cette politique low-Cost.

Monsieur Atanga Njie est un malhonnête homme qui propose de mauvaises solutions, ce n'est pas parce que nous respectons l’unité du Cameroun que nous devons nous voiler les yeux sur les défaillances monstrueuses d’un régime en dérive.

On n’appelle pas à la concertation et au dialogue avec une paire de menottes, personnellement je l’ai expérimenté dans ma chair en 2011. Quand pendant 48h je me suis vu privé de liberté, menotté comme un animal alors que j’avais été convoqué par le procureur pour l’aider à comprendre le dossier du trafic des nourrissons dans notre pays.

Oui il y a un problème anglophone au Cameroun, oui il y a un mal être camerounais dû à la mauvaise gouvernance et à l’égoïsme de ceux qui penser que gouverner c’est mentir, c’est détourner, c’est brandir une arme face à un peuple au bord de l’asphyxie.

Oui j’apporte mon total soutien aux enseignants, aux avocats, à toutes les corporations et organisations syndicales dans la République une et indivisible qui disent au gouvernement de la République que nous méritons mieux, qu’il peut faire mieux s’il travaillait un tout petit peu.

Un peuple en crise d’idéal, en manque de repère et plongé dans une misère sans nom comme le nôtre ne peut s’en sortir s’il ne rassemble pas ses forces, toutes ses forces disponibles, celles qui doivent lui permettre d’avancer.

Tout ceci est pour moi indispensable au moment où sommes. Nous en aurons besoin pour relever les défis qui se dressent en face de nous ! Oui l’unité est la seule vertu qui permettra au bateau d’affronter les vagues de la misère et de l’absence d’idéal pour enfin nous hisser au rang de Nation qui se développe sans laisser un seul de ses enfants sur le carreau. Ceux qui parlent au nom du président de la République, ceux qui volent au jour le jour le destin de milliers d’entre nous, montrent, qu’ils ne comprennent pas le message que leur envoie la base ; l’insatisfaction monte, le peuple sans eau et sans électricité meurt de faim et gronde aux portes de leurs richissimes demeures. Ce qui se passe à Bamenda est donc pour eux l’épreuve de vérité et non plus de vœux pieux et de menaces !

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