Management : Comprendre la gestion de la société TIC Le Bus
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Pour la même activité de transport de masse dans la ville de Yaoundé, l’on observe une différence dans les plans d’affaires qu’offre le Société de transport et d’équipements collectifs de Yaoundé (Stecy) et celui de Le Bus, il y a dix ans.

Au lancement de la société Le Bus en 2006, les ambitions étaient bien connues. Les investisseurs américains tablaient sur une flotte de 47 bus au départ. Les premiers mis en circulation étaient climatisés. Avec pour objectif de créer 500 postes de travail. Sur les entêtes de l’entreprise, on pouvait lire que le capital était de 6 milliards FCFA. Les usagers devaient débourser 150 FCFA. Et suivant les informations recueillies auprès d’un ancien employé aujourd’hui reconverti dans l’offre de services à plusieurs prestataires dans le matériel de bureau, ce prix était fixé sur la base de l’attente de subvention et soutiens divers de la partie  camerounaise.

Notamment, la Communauté urbaine de Yaoundé, la Caisse nationale de stabilisation des prix des hydrocarbures et de la Chambre de commerce d’industries, des mines et de l’artisanat. Les deux derniers acteurs devant s’occuper du volet financier, la communauté urbaine, elle, se concentrant à la fourniture des biens de nature. Cette présence de l’Etat dans l’accompagnement du financement américain et d’opérateurs sud-africains et zimbabwéens n’a pas toujours servi à assainir le climat au sein de l’entreprise. En 2010 par exemple, lorsque les premiers signaux d’une baisse de régime dans la fourniture de ce service public ont été signalés, l’Etat s’est retrouvé actionnaire majoritaire avec 54% des parts du capital. Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, a été porté au poste de président du conseil d’administration de Le Bus.

Une situation qui tranche avec les réalités de départ où les partenaires américains détenaient 66% des parts contre 34% pour le Cameroun. Il faut aussi dire qu’avec la baisse de régime, à la place des bus neufs, l’opérateur avait opté pour les véhicules de seconde main pour desservir quelques lignes. Pour confirmer la perte de vitesse, en mars 2010, Gilbert Tsimi Evouna avait lancé un appel d’offres pour la désignation d’un nouveau partenaire pour le transport urbain à Yaoundé. Mais la situation ne changera pas jusqu’à nos jours.

Un nouveau tarif de transport à 200 FCFA

La Société de transport et d’équipements collectifs de Yaoundé (Stecy) qui entrera en service dans les prochains jours dans la capitale politique vient avec une nouvelle offre. Au lieu de 150 FCFA par exemple, il sera désormais question de débourser 200 FCFA pour avoir un ticket de transport. Dans le management, la société créée avec un capital de 100 millions FCFA et dirigée par Célestin Hermann Tsambou n’aura pas de responsable de la communauté urbaine à sa tête. M. Tsambou, son DG sera secondé par Alicino Jorge, comme directeur général adjoint. Carlos Miguel Fierens de Morais sera le PCA de l’entreprise.

La Stecy compte à terme mettre 150 bus sur les artères de Yaoundé. Ce top management de Stecy devra procéder au recrutement d’un personnel à majorité camerounais. Dans cette perspective, il faudra corriger quelques mentalités qui n’ont pas toujours été bénéfiques à la défunte société Le Bus. Sous anonymat, un ancien employé informe par exemple qu’un tiers du carburant destiné à la soute de l’entreprise était détourné et revendu au marché noir. Dans ce marché noir, l’on retrouvait aussi les pièces de rechanges importées pour la réfection des bus. Même les pneus se retrouvaient dans ce marché noir qui alimentait uniquement les poches de certains responsables de cette société. Une pratique dommageable pour une ville de plus de deux millions d’habitants.

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