Paul Atanga Nji : « Les anglophones ont toujours reçu du chef de l’Etat, un traitement préférentiel »
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Les manifestations de Bamenda ont remis au goût du jour « le problème anglophone », au point que certains manifestants demandent le retour au fédéralisme. Est-ce que les anglophones sont marginalisés au Cameroun ?
Je vais dire d’emblée et clairement que les anglophones ne sont pas marginalisés au Cameroun.  Je  dirais  plutôt preuve à l’appui  que  le chef de l’Etat, S.E Paul BIYA, a toujours  accordé  aux  anglophones un traitement préférentiel.  Je  suis  surpris de  ce débat  qui  n’a  pas  de  sens. Les  avocats  ont  commencé leurs  revendications  par  la traduction des textes OHADA, la  Common  Law  etc.  Aujourd’hui, ces mêmes avocats parlent d’une prétendue marginalisation des anglophones et  ils  vont jusqu’à  parler  du retour  au  fédéralisme  de 1961.  C’est  inacceptable  et intolérable aucun homme de bon  sens    ne  peut  prendre ces avocats au sérieux.  

Les enseignants ont aussi lancé  un  mot  d’ordre  de grève, cela veut-il dire qu’il ya malaise ?
Il n’y a pas de malaise, mais il y a plutôt manipulation. Il me semble  qu’il  y  a  deux  associations  des  enseignants  à Bamenda. Le CATU et le TAG. Le gouvernement  a créé  un cadre de dialogue pour recevoir les doléances de ces enseignants.    Le  ministre  de l’Enseignement supérieur les a  invités  pour  un  dialogue constructif. Paradoxalement, ils  n’ont  pas  honoré  ce  rendez-vous.  Il  est  donc  clair qu’ils ne sont pas préoccupés par les problèmes des enseignants.

Et lorsqu’on lance un mot d’ordre de  grève  il  faut être  capable de contenir les manifestants.  Je  pense  que les avocats comme les enseignants sont manipulés car ils ne parlent plus des problèmes de l’éducation, de la formation ou d’encadrement. Ils parlent plutôt d’une prétendue marinalisation des anglophones au Cameroun. D’aucuns évoquent même le retour au fédéralisme : c’est inacceptable. Les élites  du  Nord-Ouest  et du Sud-Ouest ne permettront à quiconque  de  remettre en cause l’intégrité nationale. Le Cameroun est un et indivisible. S.E Paul BIYA a beaucoup travaillé  pour  la  consolidation de l’Unité nationale. Personne ne la remettra en cause.  

Qu’en  est-il  du  système judiciaire  dont-on  parle beaucoup?
Je  sais  que  les  avocats  qui résident dans le Nord-Ouest et  dans  le  Sud-Ouest  évoquaient il y a quelque temps le problème de traduction des textes de l’OHADA. Mais est-ce  suffisant  pour  paralyser certains tribunaux ? C’est une attitude qui ne se justifie pas. Un avocat a d’abord une relation avec son client. Vous ne pouvez pas  prendre l’argent de votre client et être absent dans  les  tribunaux.  C’est  de l’escroquerie.

Y a-t-il une sortie de crise ?
Oui. Le gouvernement a créé un Comité pour examiner les doléances des deux groupes. Les avocats et les enseignants doivent  être  patients  et  le gouvernement  examinera leurs  problèmes.  Il  ne  faut pas  chercher  à  imposer  un agenda  au  gouvernement. L’Etat ne  peut  pas  accepter de  tels  écarts  de comportement

Le SCNC est plus  radical. Ses dirigeants demandent le retour au  système fédéral de 1961. Qu’en pensez-vous ?
Pour moi,  c’est un non-sens. D’abord, le SCNC n’a  aucune existence légale au Cameroun. Ceux qui se réclament de ce mouvement  clandestin  sont des imposteurs en quête de notoriété. Ils n’ont reçu aucun mandat  pour  parler  au  nom des anglophones. Les avocats qui observent encore la grève évoquent des problèmes liés à l’unité nationale. Il faut qu’ils sachent que le Cameroun est un Etat de droit : aucun écart de comportement ne sera toléré. Force restera à la loi. Les enseignants doivent repartir rencontrer  les  ministres  en charge de leurs secteurs. Ils trouveront  une  solution  à leurs problèmes.

Le  SCNC  dit  que  les  anglophones  n’ont  jamais été  nommés  à  certains postes importants…
Les postes importants signifient quoi pour vous ? Contrairement à ce que vous pensez, les anglophones occupent les postes les plus importants au Cameroun.  Le  directeur  général du Trésor et le directeur  général    des  Douanes  sont tous  originaires  du  Nord-Ouest.  Le  Premier  ministre chef du gouvernement, le secrétaire permanent du Conseil national de sécurité, le directeur de la sécurité présidentielle, le  président  d’Elecam, le président de la Commission nationale  des  droits  de l’Homme,  le  président  du Conseil  national  de  la  Communication sont tous des anglophones. Il y a huit universités  d’Etat,  trois  recteurs sont  anglophones  (Maroua, Buea, Bamenda). Il y a quatre ENSET (écoles nationales supérieures  d’enseignement technique).  Deux  de  ces écoles  sont à Bamenda et à Kumba. L’hôpital de référence de Bamenda qui sera opérationnel  avant  la  coupe d’Afrique  des  Nations  2019 sera le plus grand en Afrique centrale pour ne citer que ces quelques exemples.  

Dans un tel contexte, comment peut-on parler de la marginalisation  des  anglophones ?
Ces faits démontrent à souhait  que  S.E  M.  Paul  BIYA  a toujours accordé  aux  anglophones un traitement préférentiel. Voilà pourquoi je vous dis  que  certains  avocats  et enseignants ont été manipulés. Il y en a qui ont reçu de l’argent de l’étranger et nous avons  les  traces.  Ils  en  rendront compte le  moment venu

Les preuves que vous donnez  démontrent  que  le Nord-Ouest est plutôt l’enfant chéri du Renouveau …
Il  y  a  même  plus.  J’ai  seulement fait un résumé des attentions  particulières  accordées  par  S.E  M. Paul BIYA  à notre région. A titre de rappel, il faut savoir que la première visite  officielle  du  chef  de l’Etat  à  l’intérieur  du  pays après  le  6  novembre  1982 était à Bamenda le 9 février 1983.  S.E  Paul  BIYA  est  revenu à Bamenda en octobre 1984 pour le premier comice agro-pastoral de l’ère du Renouveau. Le  24  mars  1985, le chef de l’Etat est revenu à Bamenda  pour  la  naissance du  RDPC.  Le  10  décembre 2010, le chef de l’Etat, chef des  armées,  s’est  rendu  à nouveau à Bamenda pour le cinquantenaire de l’armée nationale.

Vous voyez donc que le chef de l’Etat a décidé de célébrer tous les grands évènements  politiques  à  Bamenda  et  pourquoi  ne  pas parler  de  la  célébration  du cinquantenaire de la réunification à Buea. Vous convenez avec moi que ceux qui parlent de la prétendue marginalisation  des  anglophones  sont des imposteurs en quête de notoriété.  Ils  seront  désavoués et dénoncés. Depuis ce matin, toutes les élites du Nord-Ouest  et du Sud-Ouest sont  mobilisées  pour  barrer la  voie  à  tous  ceux  qui  ont un  mépris  pour  les  valeurs républicaines et tenteront de remettre en cause l’unité nationale si chèrement acquise.

Et  lorsqu’on  dit  que  les  enseignants  francophones  ne devraient plus  être affectés à Bamenda ou à Buea, cela a quel sens ? Les avocats disent qu’il faut créer les tribunaux pour les juges anglophones, cela a quel sens ? Il faut être sérieux.  Est-ce  que  les langues  étrangères  doivent être  facteur  de  divisions  ? C’est  un  jeu  extrêmement dangereux,  car  on  parle  de plus en plus de la promotion du bilinguisme au Cameroun.

Chaque Camerounais devrait être fier de s’exprimer en anglais et en français. C’est cela l’intégration nationale. En tout cas,  le  désordre  ne  passera pas, force restera à la loi. Le président Paul BIYA a fait du Cameroun un pays démocratique  où  la liberté  d’opinion est respectée. Mais il ne faut pas  en  abuser  en  évoquant des  thèses  insoutenables. Nous devons être fiers de notre  diversité  culturelle.  Le calme est revenu à Bamenda et nous devons tous avoir un comportement républicain et  conséquent  car  S.E,  M.  Paul BIYA  place  l’intérêt  national au-dessus de toutes les considérations partisanes.

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