Pourquoi le gouvernement a-t-il peur des Réseaux sociaux ?
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le débat a ressurgi avec le tragique accident ferroviaire du 21 octobre 2016, où officiellement, une centaine de concitoyens ont péri dans un ravin à la suite d’un dérèglement d’un train fou, faisant par la même occasion, environ 1000 blessés et traumatisés.

La communauté des blogueurs est en branle depuis le 1er novembre 2016. Et pour cause, un dossier consacré aux réseaux sociaux et technologies de l’information et de la communication (Tic), au journal radio de 13 heures de la Crtv. Un dossier riche et bien bâti, un papier fait jaser jusqu’aujourd’hui. Celui d’Emmanuel Atangana,  rédacteur en chef qui traite sans nuance les blogueurs de «Vampires virtuels». Ce sont ces vampires qui, selon lui, ont publié les photos du déraillement 3 heures avant que ce déraillement ait lieu.

Immédiatement après publication de cet article, les réactions ne se sont pas fait attendre. Sur la toile, le rédacteur- en-chef du poste national de la Crtv est mangé à toutes les sauces.  Morceaux choisis : «J'ai entendu Emmanuel Atangana dire sur le poste national, au journal de 13h que les bilans astronomiques de l'accident de dimanche, sur l'axe lourd Yaoundé - Douala, sont partis des blogueurs. Cher Emmanuel Atangana, bien vouloir update vos modes de travail. Utilisez la veille sur les réseaux sociaux, lisez les manuels sur le web, c'est en accès libre. Vous donnerez les informations crédibles à vos auditeurs, et vous comprendrez la différence entre blogueurs et web activiste.

Pour l'accident de dimanche, cette publication est assez expressive», «J'ai ri très fort en écoutant Emmanuel Atangana tout à l'heure au Journal de 17h», «Stop! Que les blogueurs ont fait quoi? Emmanuel Atangana are you serious? Like really ? Quand on cherche un bouc émissaire faut être sûr qu'on maîtrise bien les rouages».  

Issa Tchiroma Bakari

Ces tirs de barrage sont l’expression des frustrations que vivent les acteurs du web depuis quelques années. C’est encore eux que le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakari, stigmatisait quand une image montée, montrant de chef de l’Etat incliné devant la mémoire des soldats tombés dans la guerre contre Boko Haram, a été publiée sur le site de la présidence de République. Au lieu de poser de vraies questions pour trouver les origines de cette bévue, le gouvernement a tôt fait de le reverser sur le dos des web activistes et bloggeurs. Il ne faut cependant pas nier les dérives liées à cet outil révolutionnaire que le gouvernement camerounais découvre et accepte difficilement. Il ne serait pourtant pas facile d’arrêter le mouvement web.

Certains ministres et personnalités l’ont compris. Le ministre de la Défense, Béti Assomo, actualise presque tous les jours sa page facebook. Donnant la possibilité aux milliers de jeunes internautes, de suivre ses activités et de lui poser des questions. Ses collègues du gouvernement gagneraient à suivre ses pas, parce que le  monde n’évolue pas à leur rythme. Bien au contraire !

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