Côte d'Ivoire,LAURENT POKOU OU L’HOMME D’ASMARA : C’ÉTAIT UNE ICÔNE VIVANTE…
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C’est une figure emblématique et un grand nom du football ivoirien. La génération des Alain Gouaméné, Ben Badi, Gadji Céli, Sié Donald Olivier, Michel Bassolé et même récemment des Drogba, Coppa Barry, Kolo Touré, Gervinho et autres ne l’ont pas connu.

Laurent Pokou, l’un des goleadors de l’Asec Mimosas et des Eléphants, que toute la Côte d’Ivoire pleure depuis le dimanche 13 novembre 2016, était d’une autre époque. Nous, par contre, l’avons bien vu jouer et  étions en pleine jeunesse. Dans le quartier où nous habitions (Koumassi), le foot était notre passe-temps et chacun naturellement avait son club. Il nous arrivait de jouer aux resquilleurs et en 1972 ou 1973 nous étions au stade FélixHouphouët-Boigny pour la demi-finale de la coupe nationale entre l’Asec et le stade d’Abidjan.

C’est un match que nous n’oublierons jamais puisqu’il y a eu du jeu avec à la clé 8 buts. Le joueur qui avait brillé de mille feux était Laurent Pokou qui marqua à lui seul 4 buts dont deux en une minute. Quand son équipe était menée, il a été toujours à la manœuvre et le gardien de but Daniel Etoukan, n’a rien pu faire sur la tête magistrale du feu follet des Mimos. Le stade était chauffé à blanc avec partout des banderoles jaune et noir. Nous sommes stadiste et ce jour-là, une fois rentré à la maison, nous n’en sommes plus sorti pour éviter les sarcasmes de nos amis d’enfance.

 Quand on revit de tels souvenirs, on ne peut que compatir à la douleur de la famille Pokou. L’ancien footballeur était une légende du club et il avait marqué les esprits par son intelligence de jeu, son sens du placement, sa technicité, son flair et sa vélocité. Il était un véritable renard des surfaces à tel point qu’à chaque match des Mimos, on savait d’avance que les défenseurs et même les gardiens de but passeraient un après-midi mouvementé.

C’est à l’USFRAN de Bouaké qu’il avait commencé sa carrière avant de porter les couleurs de l’Asec. A force d’accumuler les exploits, il est courtisé à l’extérieur, et à 27 ans il quitte son pays pour le Stade Rennais où il confirme son talent en marquant 15 buts lors de la saison 1974-1975. Victime d’une blessure au genou au moment où son club est relégué en D2, il est transféré à Nancy où il côtoiera Michel Platini, l’ancien président de l’UEFA ; malheureusement, le mal dont il souffre ne lui permet pas d’être en pleine possession de ses ressources et il revient au pays  terminer sa carrière à l’Asec.

En équipe nationale, Pokou a fait des merveilles, et le surnom de L’homme d’Asmara lui va vraiment comme un gant : en effet, lors de la CAN 68 en Ethiopie, il avait été sacré meilleur buteur avec 6 buts dont 2 contre le Ghana en demi-finale. A la CAN 70 au Soudan, il ouvrait encore un autre compteur : 8 buts dont 5 contre l’Ethiopie en phase de poule. Quatorze buts en deux Coupes d’Afrique, meilleur buteur jusqu’en 2008, il perd ce titre au profit du Camerounais Samuel Eto’O fils devenu meilleur buteur en ayant participé à cinq CAN. C’est à 69 ans (il naquit le 10 août 1947) que ce condensé de talents  a tiré sa révérence. Il était hospitalisé dans une clinique d’Abidjan depuis quelques mois et n’a pu vaincre le mal qui le rongeait.

Il peut lui aussi dire, comme Lamartine, qu’il a laissé quelque chose à la postérité. Son seul regret est de n’avoir pas gagné une Coupe d’Afrique des nations pour son pays, mais l’un de ses meilleurs souvenirs, c’est qu’au stade de la route de Lorient (le stade rennais), en Bretagne, on a fait un salon honneur qui porte son nom. C’est comme s’il était immortalisé. Il l’est et il ne reste plus à la Côte d’Ivoire qu’à suivre cet exemple, car si un stade  porte son nom, il ne l’oubliera jamais dans son éternité.

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