Harissou, Siddiki, 3 journalistes : Le tribunal militaire dans l’impasse
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Une nouvelle entrave a fait renvoyer le procès, vendredi dernier et ce alors que la cour semble entretenir le dilatoire.  

Contrairement aux usages, le président Iroumé, à peine l’audience ouverte, commence par constater l’irrégularité de la composition de sa cour. Un des deux assesseurs, résidant à Douala, est indisponible. D’où un renvoi automatique. Il passe ensuite la parole à l’accusation (ministère public), qui n’émet aucune objection. Ce n’est que par la suite que les accusés seront appelés à la barre.

Un vent d’embarras parcourt la salle du tribunal militaire de Yaoundé (tmy) ce 11 novembre 2016. Un malaise que viendra perturber me Jacques Mbuny, pour faire constater que les multiples renvois n’ont jamais été le fait des cinq accusés, mais bien du tribunal. Il rappellera au président Iroumé qu’il y a à la barre des personnes en détention depuis plus de trois ans, des hommes ayant des responsabilités familiales, des activités et autres responsabilités professionnelles.

Et d’annoncer, pour la prochaine audience, le dépôt d’une demande de mise en liberté provisoire pour son client, le notaire Abdoulaye Harissou. Renvoi donc au 9 décembre prochain. En tout, l’audience n’a pas duré 5mn d’horloge. Vendredi dernier camer.be, on en était ainsi à la 11ème audience sans que les débats aient véritablement débuté dans l’affaire ministère public contre Abdoulaye Harissou, Aboubakary Siddiki et les journalistes Baba Wamé, Félix Cyriaque Ebolé  Bola et Rodrigue Tongué  Ndeutchoua.

Ce jour-là, il était attendu que le tribunal se prononce sur les exceptions soulevées par la défense. Le 9 septembre en effet, la batterie d’avocats avaient fait constater au tribunal que le procès-verbal d’audition de me Abdoulaye Harissou et Aboubakary Siddiki au secrétariat d’État à la Défense (sed), où ils auront passé 10 jours après 48 autres jours de détention au secret dans les locaux de la direction générale de la recherche extérieure (Dgre), où ils affirment en outre avoir subi des sévices physiques et psychiques.

Selon les avocats, des aveux leur avaient été arrachés par la ruse, le chantage à une nouvelle affectation dans les cellules des services de renseignement et sans l’assistance de leurs défenseurs. Les auxiliaires de justice ont par ailleurs invité la cour à constater que lesdites auditions avaient été effectuées un dimanche, jour non ouvrable au Cameroun. «Le procès-verbal brandi dans cette salle est un copier-coller du rapport de la Dgre, qui est tout sauf un service de police judiciaire », s’était alors écrié l’un des avocats.

L’autre aspect cocasse, dans cette affaire, est la posture biaisée vigoureusement dénoncée par les mêmes avocats : le fait que le ministère public ait choisi de débuter sa plaidoirie contre les trois journalistes, accusés de «non dénonciation » plutôt que par les «accusés principaux», poursuivis pour «outrage au président de la République», «hostilité contre la patrie et révolution », «complicité d’assassinat» et «port et détention illégale d’armes de guerre». à ce mystère, s’ajoute la difficulté avouée par l’accusation à faire comparaître ses propres témoins.

On rappelle que le leader du mouvement patriotique du salut camerounais (mpsc), Aboubakary Siddiki, a été arrêté à Douala le 9 août 2014 et que le notaire Abdoulaye Harissou fut interpellé le 27 suivant à Maroua.

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